31 juillet - Vaison-la-Romaine. Mas Saint-Quenin
Nous sommes là, presque en Grèce, assistant à un récit tout droit venu de notre passé de culture, grâce au théâtre Melocotone, un musicien et une actrice ; j’allais dire une prêtresse - longue robe bleue à broderies d’argent et masque ancien blanc, gansé de perles, précieux, un brin inquiétant-, dans un récit droit venu d’Apulée, (une sorte de Jean de La Fontaine ).
Une histoire de belle et de bête, dans laquelle il appartient au spectateur de décider qui est la belle et qui la bête. Et aussi de décider quel en est le sens profond.
Il faut le dire le récit est long, se déroule en files et couches successives, complexe et alambiqué comme le sont ces récits mythologiques ; nous connaissons déjà les noms des héros, Vénus, le petit dieu amour Eros ou Cupidon, trois sœurs dont une très belle, et Psyché, le dieu le plus laid. En somme une belle histoire d’Amour, si ce n’était cette menace de la laideur invisible car les héros ne se rencontrent que la nuit. Il y aussi Zéphyr qui souffle, apporte et remporte les héros, des palais sombres, de la jalousie et du mystère. Un peu de magie aussi ; on y apprend que l’ambroisie si redoutée de nos temps frileux,… rend immortel.
Mais peu importe l’histoire ; hormis de courtes interventions musicales qui contribuent à l’atmosphère, tout est dans la voix de la récitante, sa lenteur et le rythme de sa diction… Et dans ce paysage de Vaison qui nous cerne, les pins et cèdres, les cyprès et ces lauriers roses de la Grèce antique qui enrichit et clarifie l’histoire. Un demi cercle de spectateurs, très attentifs, dans le soir rose qui tombe sur la ville tout à coup hors du temps et plongé dans cette très ancienne histoire d’amour; au loin l’église sonne neuf heures et l’on entend tout près, au-delà des vieux murs, des bribes de chœurs, des rires, des voix lançant des trilles venues de l’église voisine. Peut-être les chœurs d’un autre festival en répétition…
Ce soir-là le visiteur pouvait envier la vie à Vaison-la-Romaine, cette ville où passé grec et romain peuvent se rejoindre entre théâtre, chants et musique au cœur des monuments et sur les terrasses de pierres.
Pour offrir le luxe d’un très beau moment, suspendu dans l’éternité du temps.
Jacqueline Aimar
Nous sommes là, presque en Grèce, assistant à un récit tout droit venu de notre passé de culture, grâce au théâtre Melocotone, un musicien et une actrice ; j’allais dire une prêtresse - longue robe bleue à broderies d’argent et masque ancien blanc, gansé de perles, précieux, un brin inquiétant-, dans un récit droit venu d’Apulée, (une sorte de Jean de La Fontaine ).
Une histoire de belle et de bête, dans laquelle il appartient au spectateur de décider qui est la belle et qui la bête. Et aussi de décider quel en est le sens profond.
Il faut le dire le récit est long, se déroule en files et couches successives, complexe et alambiqué comme le sont ces récits mythologiques ; nous connaissons déjà les noms des héros, Vénus, le petit dieu amour Eros ou Cupidon, trois sœurs dont une très belle, et Psyché, le dieu le plus laid. En somme une belle histoire d’Amour, si ce n’était cette menace de la laideur invisible car les héros ne se rencontrent que la nuit. Il y aussi Zéphyr qui souffle, apporte et remporte les héros, des palais sombres, de la jalousie et du mystère. Un peu de magie aussi ; on y apprend que l’ambroisie si redoutée de nos temps frileux,… rend immortel.
Mais peu importe l’histoire ; hormis de courtes interventions musicales qui contribuent à l’atmosphère, tout est dans la voix de la récitante, sa lenteur et le rythme de sa diction… Et dans ce paysage de Vaison qui nous cerne, les pins et cèdres, les cyprès et ces lauriers roses de la Grèce antique qui enrichit et clarifie l’histoire. Un demi cercle de spectateurs, très attentifs, dans le soir rose qui tombe sur la ville tout à coup hors du temps et plongé dans cette très ancienne histoire d’amour; au loin l’église sonne neuf heures et l’on entend tout près, au-delà des vieux murs, des bribes de chœurs, des rires, des voix lançant des trilles venues de l’église voisine. Peut-être les chœurs d’un autre festival en répétition…
Ce soir-là le visiteur pouvait envier la vie à Vaison-la-Romaine, cette ville où passé grec et romain peuvent se rejoindre entre théâtre, chants et musique au cœur des monuments et sur les terrasses de pierres.
Pour offrir le luxe d’un très beau moment, suspendu dans l’éternité du temps.
Jacqueline Aimar