Papageno (Alexandre Artenenko) et les trois enfants © Pierre Audibert
La Fabrique Opéra, un concept unique en France
Pour une première édition, ce sont trois cent lycéens d’établissements professionnels : La Calade, Brochier, Poinso-Chapuis, Diderot, Blaise Pascal, Leau, Cadenelle et Axe Sud qui ont travaillé avec engouement sous l’impulsion du metteur en scène Richard Martin fondateur et directeur du Théâtre Toursky, l’un des hauts lieux culturels de la cité phocéenne. Ces élèves ont réalisé décors, costumes, vidéos, maquillages, régie scène, communication autour de cette nouvelle production de l’œuvre de Mozart. Et disons le cette première production est une réussite. Si le pari était de faire découvrir tous les métiers nécessaires à la réalisation d’un opéra et de faire découvrir à de nouveaux publics l’opéra alors disons-le c’est gagné ! Plus de 6000 spectateurs souvent néophytes se sont bousculés au Dôme pour découvrir cet ouvrage lors de trois représentations.
Une mise en scène inventive et lisible de tous
Richard Martin a choisi la sulfureuse Marianne Sergent pour incarner la narratrice de la flûte donnant à comprendre le texte du fameux singspiel, concept inhérent à la Fabrique Opéra. Dotée d’une gouaille sans pareil, Marianne Sergent a réalisé une véritable adaptation théâtrale dynamique et actualisée de l’œuvre de Mozart.
Toutes les scènes de dialogues entre les personnages sont ici en français, elles sont écourtées tout en gardant l’esprit. On adore le speed dating, c’est star wars avant l’heure. Marianne Sergent a un sacré talent et elle sait avec une habileté rare palier aux laborieux changements techniques de tableaux.
Richard Martin offre une lecture scénique de l’ouvrage fidèle à l’esprit de son créateur. Il porte haut sa vision maçonnique de l’ouvrage sans jamais en trahir le message de son illustre auteur.
Malgré les dimensions inhumaines du Dôme, il parvient même à rendre crédible ses chanteurs dans les scènes de comédie. Les décors changent régulièrement au gré des scènes et procurent émerveillement. L’arrivée de la Reine Nuit au premier acte est l’un des temps forts visuels du spectacle : vol de chauve-souris à la Tim Burton, ouverture d’une immense pierre brute pour laisser apparaître la reine de la nuit en haut d’une pyramide devenue robe de la nuit par la magie des éclairages, éclairs illuminant sa chevelure lors du contre-fa… Il démontre qu’avec peu de moyens on peut tout de même réaliser un spectacle et une mise en scène au sens profond de tout premier plan. Il y dénonce poétiquement certaines dérives de la maçonnerie et la montée de l’obscurantisme dans le monde actuel. Bravo ! Il parvient à restituer la dimension contemporaine de cet opéra. Mozart aurait certainement adoré… Voilà un metteur en scène que l’on aimerait voir travailler sur les plus grandes scènes lyriques hexagonales et européennes.
Toutes les scènes de dialogues entre les personnages sont ici en français, elles sont écourtées tout en gardant l’esprit. On adore le speed dating, c’est star wars avant l’heure. Marianne Sergent a un sacré talent et elle sait avec une habileté rare palier aux laborieux changements techniques de tableaux.
Richard Martin offre une lecture scénique de l’ouvrage fidèle à l’esprit de son créateur. Il porte haut sa vision maçonnique de l’ouvrage sans jamais en trahir le message de son illustre auteur.
Malgré les dimensions inhumaines du Dôme, il parvient même à rendre crédible ses chanteurs dans les scènes de comédie. Les décors changent régulièrement au gré des scènes et procurent émerveillement. L’arrivée de la Reine Nuit au premier acte est l’un des temps forts visuels du spectacle : vol de chauve-souris à la Tim Burton, ouverture d’une immense pierre brute pour laisser apparaître la reine de la nuit en haut d’une pyramide devenue robe de la nuit par la magie des éclairages, éclairs illuminant sa chevelure lors du contre-fa… Il démontre qu’avec peu de moyens on peut tout de même réaliser un spectacle et une mise en scène au sens profond de tout premier plan. Il y dénonce poétiquement certaines dérives de la maçonnerie et la montée de l’obscurantisme dans le monde actuel. Bravo ! Il parvient à restituer la dimension contemporaine de cet opéra. Mozart aurait certainement adoré… Voilà un metteur en scène que l’on aimerait voir travailler sur les plus grandes scènes lyriques hexagonales et européennes.
Une distribution homogène malgré les caprices d’une sonorisation aléatoire
À la tête de l’Orchestre Philharmonique Provence Méditerranée, Jacques Chalmeau dirige avec dynamisme et parvient à établir équilibre nécessaire entre fosse et plateau. Son Mozart n’est jamais ennuyeux. Il en offre une vision revigorante évitant tous les pièges de la partition. Lectures musicale et scénique maçonniques se conjuguent à merveille ici. Il parvient même à transcender des chœurs pourtant amateurs.
Sur scène, les chanteurs pour la plupart inconnus encore des grandes scènes lyriques tirent leur épingle du jeu. En premier lieu, le ténor roumain Antonel Boldan (Tamino) est une véritable révélation. On tient là un véritable ténor mozartien à la ligne musicale idéale. Il devra être prudent dans les choix de rôle dans le futur au risque de perdre le bel écrin de sa voix.
À ses côtés, la Pamina de la soprano slovaque Petra Perla Notova retient notre attention à défaut de nous émouvoir. Elle chante cependant fort bien et possède de beaux aigus.
La soprano colorature Marlène Assayag est une reine de la nuit et sur laquelle on devra compter dans l’avenir en dépit d’un chant froid. Elle parvient même à incarner la dimension mélancolique du personnage. Le couple composé par le baryton Alexandre Artenenko et la soprano Jennifer Courcier compose un Papageno prometteur à la voix ample et une Papagena de rêve. Tous deux devront progresser rythmiquement dans l’avenir.
Des trois dames, on retiendra surtout les superbes prestations de Lucie Roche et Marie Planinsek. Aurélie Loillier apparaît un peu en retrait en première dame.
Le Monostatos du ténor Olivier Trommenschlager n’appelle aucun reproche. Les rôles des trois enfants, véritables inspecteurs sont parfaitement tenus.
Jean Vendassi est un orateur de grande classe.
Seul le Sarastro de la basse Andrey Zemskov apparaît en retrait vocalement et scéniquement. Il en a pourtant les atouts vocaux. Souvent fâché avec la justesse, son allemand demeure calamiteux.
Cela dit cette jeune distribution aux nombreux talents prometteurs est une savoureuse surprise et participe à la réussite de cette entreprise colossale. Les saluts des artistes avec l’ensemble des lycéens et professeurs recueillant un accueil triomphal du public nous ont presque fait oublier une sonorisation du spectacle approximative venant nuire à notre bonheur…
Pascale Marchiani
Sur scène, les chanteurs pour la plupart inconnus encore des grandes scènes lyriques tirent leur épingle du jeu. En premier lieu, le ténor roumain Antonel Boldan (Tamino) est une véritable révélation. On tient là un véritable ténor mozartien à la ligne musicale idéale. Il devra être prudent dans les choix de rôle dans le futur au risque de perdre le bel écrin de sa voix.
À ses côtés, la Pamina de la soprano slovaque Petra Perla Notova retient notre attention à défaut de nous émouvoir. Elle chante cependant fort bien et possède de beaux aigus.
La soprano colorature Marlène Assayag est une reine de la nuit et sur laquelle on devra compter dans l’avenir en dépit d’un chant froid. Elle parvient même à incarner la dimension mélancolique du personnage. Le couple composé par le baryton Alexandre Artenenko et la soprano Jennifer Courcier compose un Papageno prometteur à la voix ample et une Papagena de rêve. Tous deux devront progresser rythmiquement dans l’avenir.
Des trois dames, on retiendra surtout les superbes prestations de Lucie Roche et Marie Planinsek. Aurélie Loillier apparaît un peu en retrait en première dame.
Le Monostatos du ténor Olivier Trommenschlager n’appelle aucun reproche. Les rôles des trois enfants, véritables inspecteurs sont parfaitement tenus.
Jean Vendassi est un orateur de grande classe.
Seul le Sarastro de la basse Andrey Zemskov apparaît en retrait vocalement et scéniquement. Il en a pourtant les atouts vocaux. Souvent fâché avec la justesse, son allemand demeure calamiteux.
Cela dit cette jeune distribution aux nombreux talents prometteurs est une savoureuse surprise et participe à la réussite de cette entreprise colossale. Les saluts des artistes avec l’ensemble des lycéens et professeurs recueillant un accueil triomphal du public nous ont presque fait oublier une sonorisation du spectacle approximative venant nuire à notre bonheur…
Pascale Marchiani