Un romancier nouveau à suivre de très près...
Patrick Alliotte est comédien, basse à l’opéra, architecte d’origine, et professeur de chant à ses heures perdues.
Auteur d’une très sympathique biographie sur le fond et sur la forme du baryton Alain Fondary, Patrick Alliotte est donc aussi écrivain. Et quel romancier nous tenons là ! Un coup d’essai et un coup de Maître. Deux-cent-vingt pages à l’intrigue haletante qui se reçoivent comme un contre-ut fracassant.
Mettez dans un shaker un bon tiers de Rabelais, un bon tiers de Dard qui aurait fait ses classes chez Pagnol, un bon tiers d’initiation au métier du chant avec ses petits secrets, ses anecdotes, ses silhouettes connues ou presque inconnues, ses travers, ajoutez un bon tiers de rires, un bon tiers de larmes, un bon tiers d’érotisme soft ou hard (là c’est vous qui voyez)…
Oui ! On connaît la chanson avec refrains et couplets… Le livre se passant en partie à Marseille, ici tout dépend encore une fois de la grosseur des tiers !
Mais que Nenni ! Voici une plume nouvelle, un style original, cru, sans fioritures pour une tranche de vie comme on n’en fait plus.
Entre rêve et réalité, cette salace salade musicale vous entraîne dans un maelström d’images où se côtoie une myriade de personnages hauts en couleurs sur fond d’Opéra, ses marché aux bestiaux, ses coulisses, ses intrigues, ses jalousies, ses saloperies, donc le vrai, le cruel, le sans pitié. Celui de tous les jours. Celui de toujours. Comme chez Racine : « J’embrasse mon rival, mais c’est pour l’étouffer ».
Personne ne sort indemne de cette peinture cynique et avide du milieu lyrique, donc plus vraie que nature, qui narre l’accession en haut de l’affiche de Jésus Despieds (nom bien réel) ténor alla Caruso, flanqué de son acolyte Louis-Guy, qui surveille, conseille, drive, boit de l’œil et de l’oreille son artiste de frère, sorte de Tonton Stark avant l’heure, véritable mentor et Deus Ex Machina.
Dieu que le petit monde du lyrique est sadique, sans concession. Il y a quelque chose de pourri au royaume du mi-bémol. Patrick Alliotte se paye même le luxe de nous offrir çà et là quelques conseils sur la technique vocale, la manière d’amener le son, de tenir la note. Voilà un écrivain qui parle et écrit en connaissance de cause. Unique ! A chaque page on prend son pied. A tous points de vue.
Un livre savoureux, délectable dans son style salé-sucré qui devrait figurer dans toutes les bibliothèques, les théâtres, les opéras, les conservatoires, chez tous les professeurs (ou assimilés) de chant.
Un livre enfin dont la lecture devrait être rendue obligatoire à tout impétrant à cet art fascinant où comme partout ailleurs, rien n’est jamais acquis.
Christian Colombeau
Patrick Alliotte – « L’épopée Despieds »
Roman 220 pages – Editions Symétrie – 10 euros
Auteur d’une très sympathique biographie sur le fond et sur la forme du baryton Alain Fondary, Patrick Alliotte est donc aussi écrivain. Et quel romancier nous tenons là ! Un coup d’essai et un coup de Maître. Deux-cent-vingt pages à l’intrigue haletante qui se reçoivent comme un contre-ut fracassant.
Mettez dans un shaker un bon tiers de Rabelais, un bon tiers de Dard qui aurait fait ses classes chez Pagnol, un bon tiers d’initiation au métier du chant avec ses petits secrets, ses anecdotes, ses silhouettes connues ou presque inconnues, ses travers, ajoutez un bon tiers de rires, un bon tiers de larmes, un bon tiers d’érotisme soft ou hard (là c’est vous qui voyez)…
Oui ! On connaît la chanson avec refrains et couplets… Le livre se passant en partie à Marseille, ici tout dépend encore une fois de la grosseur des tiers !
Mais que Nenni ! Voici une plume nouvelle, un style original, cru, sans fioritures pour une tranche de vie comme on n’en fait plus.
Entre rêve et réalité, cette salace salade musicale vous entraîne dans un maelström d’images où se côtoie une myriade de personnages hauts en couleurs sur fond d’Opéra, ses marché aux bestiaux, ses coulisses, ses intrigues, ses jalousies, ses saloperies, donc le vrai, le cruel, le sans pitié. Celui de tous les jours. Celui de toujours. Comme chez Racine : « J’embrasse mon rival, mais c’est pour l’étouffer ».
Personne ne sort indemne de cette peinture cynique et avide du milieu lyrique, donc plus vraie que nature, qui narre l’accession en haut de l’affiche de Jésus Despieds (nom bien réel) ténor alla Caruso, flanqué de son acolyte Louis-Guy, qui surveille, conseille, drive, boit de l’œil et de l’oreille son artiste de frère, sorte de Tonton Stark avant l’heure, véritable mentor et Deus Ex Machina.
Dieu que le petit monde du lyrique est sadique, sans concession. Il y a quelque chose de pourri au royaume du mi-bémol. Patrick Alliotte se paye même le luxe de nous offrir çà et là quelques conseils sur la technique vocale, la manière d’amener le son, de tenir la note. Voilà un écrivain qui parle et écrit en connaissance de cause. Unique ! A chaque page on prend son pied. A tous points de vue.
Un livre savoureux, délectable dans son style salé-sucré qui devrait figurer dans toutes les bibliothèques, les théâtres, les opéras, les conservatoires, chez tous les professeurs (ou assimilés) de chant.
Un livre enfin dont la lecture devrait être rendue obligatoire à tout impétrant à cet art fascinant où comme partout ailleurs, rien n’est jamais acquis.
Christian Colombeau
Patrick Alliotte – « L’épopée Despieds »
Roman 220 pages – Editions Symétrie – 10 euros