1 au 21 mars, Biennale Musiques en scène à Lyon invite Kaija Saariaho

La Biennale Musiques en Scène place en tête d'affiche, pour sa cinquième édition, la compositrice finlandaise Kaija Saariaho : une invitation qui fait suite à celle en 2008 du compositeur et chef d'orchestre hongrois Peter Eötvös. L'univers de Kaija Saariaho est généreux en couleurs, timbres et textures sonores, à travers un catalogue rassemblant près de 150 titres, de l'oeuvre pour soliste aux grandes formes orchestrales et opératiques.


L'outil informatique, dès 1982, lors de ses premiers travaux à l'Ircam, a joué un rôle déterminant dans son parcours créatif. Le développement des technologies constitue une aide précieuse pour façonner, écrire et, finalement, “composer le son” : une approche qui se répercutera jusque dans les partitions d'orchestre bien que l'électronique y soit généralement absente. Devenant de plus en plus polyphonique, multipliant les effets de ruptures et contrastes, l'écriture de Kaija Saariaho est d'une grande densité, elle se caractérise par sa fluidité et transparence “toute naturelle”. Chaque œuvre continue de prendre appui sur une analyse du matériau sonore et le contrôle de ses paramètres. Le recours aux traitements électroniques est toujours conçu en sympathie avec les parties instrumentales et vocales, dans un même geste et élan musical. La compositrice a évoqué la notion d' “espace résonant”, qualifiant ainsi une musique en mouvement qui prolonge les gestes des instrumentistes et engendre d'elle même sa propre métamorphose. Tout en affirmant un caractère musical de plus en plus expressif, Kaija Saariaho continue de s'inscrire, depuis les années 80, dans la lignée de la musique spectrale.

Une vingtaine d'oeuvres seront présentées pendant la Biennale, dont deux grandes formes : première mondiale de l'opéra Emilie, production de l'Opéra de Lyon, commande Opéra de Lyon et Barbican Center de Londres, avec Karita Mattila créant le rôle de Emilie du Châtelet et le concerto pour violoncelle et orchestre Notes On Light interprété par Anne Gastinel et l'orchestre du Cnsmd de Lyon. Cet itinéraire, mêlant pièces vocales, d'ensemble, de musique de chambre et solistes traduit une forte exigence, inhérente à chaque projet d'écriture, tout en laissant une grande place à la séduction, au plaisir de l'écoute et à l'émotion.
Une musique qui ne cherche pas à montrer, mais davantage à induire et suggérer.
La Biennale Musiques en Scène, c'est aussi la création musicale sous le signe de la mixité, de l'hybridation et de la porosité entre les arts. En 2010, une dizaine de productions font plus particulièrement appel aux relations musiques / images. En ce sens, des focus et points de rencontre sont consacrés à Pierre Jodlowski, Alexandros Markeas et Michel van der Aa, trois compositeurs qui considèrent le matériau musical en extension et transversalité. Leurs oeuvres créent de multiples passerelles entre les éléments visuels, sonores ou textuels. Pierre Jodlowski configure des espaces de projections très articulés, à la plastique sonore affirmée : anneau de haut-parleurs pour le dispositif de Limite circulaire, musique électronique épurée en multidiffusion pour le film de Sergueï Eisenstein, La Grève. Le spectacle Le Royaume d'en bas, convoquant Samuel Becket, Bohumil Hrabal et diverses références cinématographiques, s'élabore au sein d'un entrelacement d'images, de textes et de séquences musicales.

Pratique

Billetterie
A partir de la 1ère semaine de février au bureau de la Biennale
Galerie des Terreaux
69001 Lyon - T. 04 78 27 64 48

Grame
9 rue du Garet - 69001 Lyon
T. 04 72 07 37 00
www.grame.fr
biennale@grame.fr

pierre aimar
Mis en ligne le Lundi 25 Janvier 2010 à 13:48 | Lu 1010 fois
pierre aimar
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