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10.11.10 au 8.01.11 : Didon et Énée de Henry Purcell au théâtre Mouffetard, Paris

Impitoyable amour, à quoi ne forces-tu pas le cœur des mortels ! (Extrait de L’Énéide, Virgile)


10.11.10 au 8.01.11 : Didon et Énée de Henry Purcell au théâtre Mouffetard, Paris
Didon, fondatrice et reine de Carthage, a juré qu’elle ne se remarierait plus. Échoue alors par la mer, Énée, prince troyen en fuite qui se dirige vers le sol italien afin de fonder la future Rome. Le cœur troublé par le récit des exploits de l’aventurier et poussée par sa fidèle sui-vante, la reine succombe à ses sentiments et mêle son sort à celui d’Énée. Peu après, des sor-cières malveillantes se mêlent au destin pour rappeler Énée à ses devoirs. L’indécis prépare son départ, puis recule. Mais Didon ne se laissera pas reprendre par un amour dont la confiance est à jamais perdue. Le choix est de taille puisque la perte d’Énée va conduire Di-don à la sienne puis à celle de Carthage... Énée, quant à lui, accomplira sa destinée.
Le court opéra de Purcell contient des airs, chœurs et danses qui s'insèrent dans le canevas des dialogues d'une pièce de théâtre, ce qui en fait une œuvre d’exception dans la tradition de la musique dramatique anglaise. Les sources incertaines laissent sa genèse en suspend : A-t-il crée Didon et Énée pour un pensionnat de jeunes filles nobles en 1689 ou pour la cour quelques années auparavant ? Ce qui est incontestable, c’est la place prédominante accordée aux femmes qui règnent, intriguent, précipitent le destin tandis que l'homme lâche n’est que le pantin de forces manipulatrices.

Didon et Enée, premier opéra anglais

Henry Purcell (1659 – 1695) a éclipsé par son génie tous ses contemporains pour devenir le plus grand compositeur baroque anglais en qui ses pairs ont vu un « Orphée britannique » ; un style musical alors nouveau dans ce pays bien à l’écart des bouleversements artistiques que connaît l’Italie.
Son oeuvre a abordé tous les genres de son temps : la musique sacrée (de nombreux hymnes pour le culte anglican), la chanson, des œuvres de circonstance célébrant la famille royale, la musique de chambre et la musique pour du théâtre. Écrit en 1689, Dido and Aeneas est consi-déré comme le premier véritable opéra anglais.

Note de mise en scène

Une heure suffit pour vivre l’intensité d’une légende autour de laquelle Henry Purcell a com-posé son seul véritable opéra. Dans un souci d’efficacité, l’écriture dépouillée du livret resserre le drame et compresse les échanges. L’œuvre nous embarque dans les flots d’une rencontre, d’un pacte d’amour, d’une fuite, du désespoir amoureux, de rebondissements houleux… tout y est savamment exploré, allant à l’essentiel, sans négligence. Comment résister au plaisir de présenter une telle œuvre au public ? Didon et Énée nous fait don de dépeindre des émotions et des enjeux universels qui permettent de s’approprier le mythe et de l’inscrire dans une situation actuelle, proche du spectateur, le compositeur ne s’en était d’ailleurs pas privé à son époque. L’intrigue peut aussi bien se tramer dans les sous sols d’un palais que dans les couloirs d’une université, se laisser mener par les dieux comme par une conspiratrice jalouse, son essence réside dans l’impuissance d’une reine face au caprice des eaux. Tempête sans pitié capable d’apporter l’amour d’un homme sur son rivage pour venir le reprendre aussitôt.

Didon et Énée est une oeuvre courte conçue pour un petit effectif.
Nous en proposons une version pour cinq chanteurs (2 Sopranos, un Alto, un Ténor et une Basse) accompagnés d’un clavecin. Les parties de choeur seront interprétées par un quatuor vocal.
Une création sonore viendra ajouter un niveau d’interprétation des éléments dramatiques de l’action. La partition et le contexte de la création de l’œuvre rendent possible la duplicité de certains personnages, notamment de Belinda qui tout en pensant servir sa maîtresse, ne fait que précipiter sa chute. Nous montons donc l’opéra avec cinq chanteurs dont certains passe-ront de soliste à membre du chœur ; double jeu qui nous semble renforcer le potentiel dra-maturgique de cet opéra.
Alexandra Lacroix

Pratique

Didon et Énée de Henry Purcell ; livret : Nahum Tate
mise en scène : Alexandra Lacroix, direction musicale : Benjamin Fau
avec Camille Delaforge (clavecin), Johanne Cassar (Didon), Guillaume Andrieux (Énée), Maylis de Villoutrey (Belinda), Cécil Gallois (Enchanteresse) et Florent Baffi (Basse du chœur)

chef de chœur : Cécil Gallois
scénographie : Alexandra Lacroix assistée de Louise Los
costumes : Aline Ehrsam
lumières : Romain de Lagarde assisté de Nicolas Zuraw
création sonore : Martin Fouilleul et Olivier Rosset

du 10 novembre 2010 au 8 janvier 2011 ; du mercredi au samedi à 19h00, dimanche à 15h00
(relâches les 21 et 24 novembre, 25 décembre et 1er janvier)

prix des places : 24 € et 16 € en tarif réduit (jeunes de moins de 30 ans, personnes de plus de 65 ans, demandeurs d’emploi). Durée : 1h15

pierre aimar
Mis en ligne le Mardi 28 Septembre 2010 à 17:20 | Lu 4597 fois

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