10 au 23 /12 > La Ménagerie de Verre de Tennessee Williams, Théâtre des Marronniers, Lyon

le Théâtre des Marronniers accueille au sein de « l’espace compagnie invitée » la nouvelle création de la compagnie Le songe d’une planche à vif : La Ménagerie de Verre de Tennessee Williams. Avec Leila Anis, Thierry Jolivet, Clément Bondu, Grégoire Blanchon dans une mise en scène de Grégoire Blanchon, puis Alexia Chandon-Piazza et Clément Bondu


Des comédiens jouent à jouer. Racontent leur Ménagerie de Verre. Celle de Tom, le narrateur de la pièce, qui fait le récit des années passées entre sa sœur Laura et sa mère Amanda. Les années d’avant la fuite. Il gagne sa vie péniblement. Rêve de poésie et d’aventures cinématographiques. Subvient aux besoins de sa mère et de sa sœur. Et étouffe au sein de cette famille.
Laura souffre d’infirmité. Et d’une timidité maladive. Elle vit « à côté » de la vie. Ne sort pas. Ne peut pas sortir. Elle s’est construit un monde à elle, peuplé d’animaux de verre. Beaux et fragiles. Amanda, sa mère, ne vit qu’au travers de ses enfants. Et ne survit que grâce aux souvenirs d’un passé qu’elle décrit comme glorieux. Faisant tourner d’une main de maître la maison autour d’elle, elle orchestre le futur mariage de Laura. Avec qui ? Qu’importe. Pourvu qu’elle se marie. Jim, ami d’enfance de Tom et « émissaire du monde de la réalité dont nous étions en quelque sorte coupés », pourrait bien faire l’affaire…

Il s’agit de la deuxième création de Grégoire Blanchon, actuellement élève au CNR de Lyon-département Art Dramatique.


Représentations : à 20 h 30, dimanche à 17 h, relâche les 15 et 16 décembre
Théâtre des Marronniers, 7 rue des Marronniers, 69002 LYON - Métro Bellecour
Tarifs : 14 €, étudiants – 25 ans : 11,50 €, jeunes -16 ans : 10 € - Tarif unique le jeudi : 10 €
Paiements : Chèques, espèces,carte bancaire, Pass’Culture Ville de Lyon, Carte M’ra !, chèques vacances, chèques culture acceptés.
Réservations 04 78 37 98 17.

La pièce

Des comédiens jouent à jouer. Racontent leur Ménagerie de Verre. Celle de Tom, le narrateur de la pièce, qui fait le récit des années passées entre sa sœur Laura et sa mère Amanda. Les années d’avant la fuite. Il gagne sa vie péniblement. Rêve de poésie et d’aventures cinématographiques. Subvient aux besoins de sa mère et de sa sœur. Et étouffe au sein de cette famille.
Laura souffre d’infirmité. Et d’une timidité maladive. Elle vit « à côté » de la vie. Ne sort pas. Ne peut pas sortir. Elle s’est construit un monde à elle, peuplé d’animaux de verre. Beaux et fragiles.
Amanda, sa mère, ne vit qu’au travers de ses enfants. Et ne survit que grâce aux souvenirs d’un passé qu’elle décrit comme glorieux. Faisant tourner d’une main de maître la maison autour d’elle, elle orchestre le futur mariage de Laura. Avec qui ?
Qu’importe. Pourvu qu’elle se marie.
Jim, ami d’enfance de Tom et « émissaire du monde de la réalité dont nous étions en quelque sorte coupés », pourrait bien faire l’affaire…

Note d’intention

Pourquoi monter La Ménagerie de Verre, aujourd’hui ?
Pour des raisons politiques. Politiques au sens large. Au sens où nous nous efforcerons d’interroger la relation de l’individu à la société. Où l’on tentera de mettre en lumière la cruauté des règles, la rugosité des liens, la sécheresse des Lois, l’intolérance des cœurs et la question de la réalisation de l’individu au sein du groupe.

Comment monter La Ménagerie de Verre ?
Le postulat de départ de notre travail se trouve dans l’idée que la cellule familiale figure la société entière et son fonctionnement à une échelle moléculaire. C’est dans la famille que le sujet en devenir fait l’apprentissage des règles, l’apprentissage de l’injustice, l’apprentissage des privilèges, l’apprentissage du devoir à se conformer au rôle que l’ « on » vous a donné… Notre théâtre ne sera pas directement politique. Il le sera par la force des choses. En tentant de toucher au cœur chaque spectateur pour mettre en mouvement sa réflexion sur sa place dans le monde, sa capacité à assumer ses choix, ses envies d’indépendance et de libre-arbitre.
L’action, à proprement parler, ne se situe pas tant au niveau premier de la fable, mais plutôt au niveau des comédiens qui jouent à jouer ces rôles, ces différentes partitions. Ils expérimentent tour à tour tous les personnages afin de mettre en lumière les possibilités que recèle chacun d’eux. Raconter que chacun peut être tour à tour bourreau, victime ou témoin muet de la barbarie quotidienne. Eviter tout manichéisme. Echanger les rôles au cours de la pièce, d’une façon lisible, après avoir installé un système de signes très clair, nous indique également que chaque membre d’une famille, d’une société contient en soi tous les autres membres de cette famille ou de cette société. Et c’est surtout un formidable moteur de jeu où il n’y a jamais conglomération de l’acteur et de son personnage, ceci créant un espace vierge entre le comédien et son rôle que peut venir combler l’imaginaire du spectateur. Et plus que son imaginaire, sa réflexion. Appelons cet espace, un espace réflexif.

Le théâtre que nous défendons est un théâtre critique d’émotion. Nous refusons la séparation de l’émotion et de la réflexion. C’est parce que l’on sera ému, touché par ce à quoi on assiste, et que cette chose, la minute d’après sera mise en lumière d’une façon différente (par l’inversion des rôles, par le passage du jeu incarné à une narration à la troisième personne, par le décalage grotesque d’une attitude qui produit la distance du rire, par exemple…) que l’on sera amené à réfléchir, à se dire :
« Et moi, dans cette situation ? »

Ne pas choisir entre Brecht et Stanislavski.
Ici, Williams interroge le langage théâtral en mettant en exergue le caractère narratif de la représentation, tout en refusant une théâtralisation excessive des dialogues et de la parole. La théâtralité naît de la poésie des situations et de la tension qui existe entre le personnage et son double narrateur. Mais pas seulement. Si la langue est d’apparence naturaliste, elle « décale » toujours très légèrement et très subtilement, avec une certaine dose d’humour, cette « impression de naturel » que l’on a souvent attribuée à Williams. S’imprime alors en nous, face à ce texte, une « impression de poésie » : d’humble poésie légère et ironique.
La Ménagerie de Verre est LA pièce de la Cruauté et de la Poésie de toute l’œuvre de Williams.

pierre aimar
Mis en ligne le Jeudi 13 Novembre 2008 à 20:16 | Lu 320 fois
pierre aimar
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