12/09 au 7/11 - Lyon, Galerie Tator : Philippe Million, Sans titre. Œuvres récents

Au travers d’une approche à la frontière de l’art contemporain et du design, Philippe Million semble questionner notre rapport aux objets du quotidien. De manière sobre et ludique, il conçoit un mobilier jouant sur la notion de décalage et de déplacement.


Après l’exposition «Roger Tator chez Philippe Million» en 1999, la galerie propose de porter un regard neuf sur l’évolution du travail de Philippe Million. Des pièces inédites seront à découvrir, en préambule d’une exposition à la galerie Alain Gutharc (6 décembre 2008 au 24 janvier 2009, Paris).
"La série des consoles et tablettes est destinée aux pièces d’entrée ou de circulation . Elle regroupe uniquement des formes de faible épaisseur offrant miroirs, tablettes ou étagères, et patères . Les fonctions sont le plus souvent combinées .
Les propositions jouent sur des principes contradictoires de déploiement ou de concentration dans l’espace . Certaines pièces procèdent d’un détournement de consoles embouties réduites à leur valeur de signe, dans le sens où elles suggèrent l’accrochage mais ne l’assurent pas . D’autres ont pour origine un ou des usages que la forme cache plus qu’elle ne les révèlent .
La couleur opère dans certains cas comme un liant, et dans d’autres elle déstructure .
L’ensemble n’a de sens que situé, de sorte que l’architecture du lieu devient une qualité des objets installés, et inversement .

La série des boîtes blanches est peut-être la forme la plus aboutie, et la plus dérisoire, de ma recherche . La plus éthérée, et la plus triviale . Les quelques pièces déjà conçues ne sont, je pense, que les premières d’une série qui pourra être longue .
Concrètement, il s’agit de rangements, sans destination précise . Ils sont fabriqués en mélaminé blanc, matériau industriel des moins chers . On l’utilise généralement pour construire le corps des meubles, la partie la plus utile, mais qui reste cachée derrière une façade plus valorisée . Cette idée de façade, bien que vivace, est un anachronisme, dont on est ici débarrassé . On a donc très clairement affaire à un volume, ce qui est encore souligné par l’absence de couleur .
Pas d’innovation, un matériau courant utilisé de la manière la plus conventionnelle .
Mais il y a les poignées . De simples poignées là aussi, en acier brossé, mais placées, ou déplacées, de telle façon sur les formes qu’elles semblent dialoguer avec elles .
Elles mettent en valeur les parallélépipèdes et leurs qualités géométriques, et dans le même temps, ces derniers ne semblent être que des supports destinés à présenter les poignées . On est moins en présence de meubles que face à des dispositifs de scénographie dans lesquels deux objets se mettent réciproquement en exergue. Deux objets, qui séparés, n’ont que peu d’intérêt, et qui s’ennoblissent par le dialogue. Bien sûr, leur conversation est ténue, et il faut tendre les yeux pour la voir. Il est là, finalement,
le but du jeu. Tendre les yeux."
P.M., 2008.

Pratique

DESIGNER : PHILIPPE MILLION
EXPOSITION : SANS TITRE
OUVERTURE : Du vendredi 12 / 09 au 07 /11 2008
HORAIRES : Du lundi au vendredi, de 14 h à 19 h
INAUGURATION : Jeudi 11 septembre 2008, à partir de 19 h

GALERIE ROGER TATOR
36, rue d’anvers
69007 lyon
T / (33) 04 78 58 83 12
F / (33) 04 78 58 81 85
E / galerie@rogertator.com
S / www.rogertator.com

pierre aimar
Mis en ligne le Mercredi 10 Septembre 2008 à 13:44 | Lu 544 fois
pierre aimar
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