Trois photographes font de la plaisanterie le moteur de leur recherche
L'humour, ce mot anglais qui vient du français “humeur “, dans son sens d'originalité facétieuse, et qui exprime une gaieté pleine d'ironie et d'imprévu se dissimulant sous un air sérieux, est ici représenté par les photographes Bernard de Tournadre, Christian Ramade et René Maltête. Le premier confronte des scènes de rue à des panneaux publicitaires, le second joue sur les faux-semblants, le troisième se révèle un brillant adepte de la photo-gag. Tous trois font de la plaisanterie le moteur de leur recherche.
Confrontée aux figures de l'humour, la dérision qui se taille la plus belle part de l'exposition, obéit à des règles de communication spécifiques, moins subtiles sans doute, puisqu'il s'agit avant tout de ridiculiser, de dénaturer, de disqualifier la topique des énoncés visuels. Les inscriptions du célèbre plasticien Ben Vautier sur des tableaux noirs, les peintures de personnalités du cinéma et de la politique de Michel Zevort, les dessins polyphoniques de Roger Blachon et de Jean Dubout, les photos-montages diaboliques de Joan Fontcuberta participent de cette veine railleuse, bouffonne et parasite, qui choisit de véhiculer la moquerie méprisante comme une arme de combat voltairien contre les aliénations ou les fanatismes nouveaux qui accablent bon nombre d'imbéciles ou d'idiots de nos sociétés modernes.
Comment réagit le visiteur de cette exposition? Disons qu'il se trouve plutôt partagé entre bonne et mauvaise humeur s'il réalise son parcours de lecture d'images en considérant ces objets de dérision avec une impression confuse d'absence d'esthétisme et de cadre inadéquat:deux vénérables galeries de l'ancienne bibliothèque municipale de Marseille, surplombées de vieux rayonnages en boiserie, dépourvus de leurs livres anciens ou de leurs gravures du XIXème siècle. Cette pléiade d'artistes rieurs serait en effet mieux installée sur les cimaises d'un Musée d'Art Contemporain.
Un catalogue préfacé par un enseignant à l'Université de Provence présente les 130 oeuvres exposées avec des reproductions en noir et blanc, ou en couleurs, et permet de se situer, après coup, dans l'autodérision salvatrice qui correspond assez bien à la période de crise que nous sommes en train de traverser, il coûte 35 euros, mais, faut-il le préciser, on ne saurait en conseiller l'acquisition à tous ceux qui ont le goût difficile!
Philippe Oualid.
HUMOUR ET DERISION
Exposition du 13 février au 3 mai 2009.
Palais des Arts, place Carli. Marseille.
Confrontée aux figures de l'humour, la dérision qui se taille la plus belle part de l'exposition, obéit à des règles de communication spécifiques, moins subtiles sans doute, puisqu'il s'agit avant tout de ridiculiser, de dénaturer, de disqualifier la topique des énoncés visuels. Les inscriptions du célèbre plasticien Ben Vautier sur des tableaux noirs, les peintures de personnalités du cinéma et de la politique de Michel Zevort, les dessins polyphoniques de Roger Blachon et de Jean Dubout, les photos-montages diaboliques de Joan Fontcuberta participent de cette veine railleuse, bouffonne et parasite, qui choisit de véhiculer la moquerie méprisante comme une arme de combat voltairien contre les aliénations ou les fanatismes nouveaux qui accablent bon nombre d'imbéciles ou d'idiots de nos sociétés modernes.
Comment réagit le visiteur de cette exposition? Disons qu'il se trouve plutôt partagé entre bonne et mauvaise humeur s'il réalise son parcours de lecture d'images en considérant ces objets de dérision avec une impression confuse d'absence d'esthétisme et de cadre inadéquat:deux vénérables galeries de l'ancienne bibliothèque municipale de Marseille, surplombées de vieux rayonnages en boiserie, dépourvus de leurs livres anciens ou de leurs gravures du XIXème siècle. Cette pléiade d'artistes rieurs serait en effet mieux installée sur les cimaises d'un Musée d'Art Contemporain.
Un catalogue préfacé par un enseignant à l'Université de Provence présente les 130 oeuvres exposées avec des reproductions en noir et blanc, ou en couleurs, et permet de se situer, après coup, dans l'autodérision salvatrice qui correspond assez bien à la période de crise que nous sommes en train de traverser, il coûte 35 euros, mais, faut-il le préciser, on ne saurait en conseiller l'acquisition à tous ceux qui ont le goût difficile!
Philippe Oualid.
HUMOUR ET DERISION
Exposition du 13 février au 3 mai 2009.
Palais des Arts, place Carli. Marseille.