Un entremet franco-hongrois sucré à point
On n'en démordra pas. Il faut, même pour l'opérette, de grandes voix dont seule l'ampleur permettra de chanter naturellement, sans ces efforts induisant automatiquement une perte ou un sacrifice de la qualité du chant de l'organe. Et pour " Princesse Czardas " d'Emmerich Kalman, encore plus.
On nage ici dans des eaux de vrai opéra, seule l'intrigue, actualisée avec esprit par Daniel Stirn et Mario Bois, renverra aux plus légères comédies musicales.
Voyez un peu : Le Prince Ewin de Lippert est amoureux de la chanteuse Sylva Maresco qui, grâce à sa voix et son interprétation de chants nationaux hongrois, a conquis le titre de « Princesse Czardas ». Le Père d’Edwin ne veut pas d’une mésalliance et annonce les fiançailles de son fils avec la Comtesse Stasi…
Entre Rance Dimanche et Pipi Paris, le champagne, les quiproquos enchaînés, servent d'abord à faire tomber les masques, l'admirable rage de vivre prenant soudain un poids insoupçonné, dans une éternelle joute entre raison et passion, avec happy end obligé.
Pour cette quatorzième édition, le binôme directorial gagnant et sympathique, composé des toujours jeunes et dynamiques Melcha Coder et Christian Jarniat, a visé juste et tapé dans le mille !
Tout simplement en confiant la mise en scène et la chorégraphie à Serge Manguette qui trouve dans les jolies lumières de Berbard Barbero le ton juste entre dérision et humour, les Choeurs de l'Opéra de Nice et Ballet Contre-Ut s'encanaillant comme pas deux. Dans ce ballet perpétuel la danse proprement dite enchaîne sans hiatus avec le jeu des acteurs.
Aucun temps mort donc dans ce tourbillon musical, ce show en perpétuel mouvement ! Des décors fonctionnels et poétiques venus de Lyon, des costumes chatoyants, bref, au final, un travail de vrai pro pour douze jours seulement de répétition, un budget ridicule, tous prouvant encore une fois que l'amour du travail bien fait et le respect du public vaudront toujours mieux que des milliers de paillettes ou des lumières au laser.
La partition ? Pas si facile que cela. Cette Princesse Czardas réclame les mêmes exigences que celle d'un opéra.
Donnée dans son intégralité, avec rajout obligé des deux airs splendides pour le ténor souvent éludés " Violette de Montmartre " et " Comtesse Maritza " aux contre-ut de rigueur, la partition trouve en Bruno Membrey un défenseur acharné.
L'oeuvre il l' a connaît, la dirige avec un entrain communicatif, donnant aux czardas, valses hésitations ou autres danses la légèreté d'un entremet franco-hongrois, à la partition en général un vertige réjouissant. Dans la fosse, l'Orchestre Philharmonique de Nice joue le jeu avec une complicité non dissimulée.
Impossible d'adresser un reproche sérieux à la distribution.
La Sylva Maresco de Laurence Janot, à la plastique superbe, sonne juste, sans exagération superficielle, pleine de chic roublard et de vocalisation désinvolte, d'un abattage presque... rossinien.
Christophe Berry apporte autant d'élégance que de panache vocal à un Prince Edwin plus vrai que nature.
L'acrobatique Gregory Benchenafi, impayable Comte Boni, se taille sa part du lion et trouve en la jolie Amélie Robin, une partenaire vive, piquante comme une mouche.
François Langlois, Patricia Van Acker et le vétéran Pierre Sybil, qui lève la jambe comme pas deux, complétaient une distribution, on le voit, très homogène.
A suivre le mois prochain La Belle de Cadix et en novembre, Une nuit de Broadway à Paris. On y sera.
Christian Colombeau
On nage ici dans des eaux de vrai opéra, seule l'intrigue, actualisée avec esprit par Daniel Stirn et Mario Bois, renverra aux plus légères comédies musicales.
Voyez un peu : Le Prince Ewin de Lippert est amoureux de la chanteuse Sylva Maresco qui, grâce à sa voix et son interprétation de chants nationaux hongrois, a conquis le titre de « Princesse Czardas ». Le Père d’Edwin ne veut pas d’une mésalliance et annonce les fiançailles de son fils avec la Comtesse Stasi…
Entre Rance Dimanche et Pipi Paris, le champagne, les quiproquos enchaînés, servent d'abord à faire tomber les masques, l'admirable rage de vivre prenant soudain un poids insoupçonné, dans une éternelle joute entre raison et passion, avec happy end obligé.
Pour cette quatorzième édition, le binôme directorial gagnant et sympathique, composé des toujours jeunes et dynamiques Melcha Coder et Christian Jarniat, a visé juste et tapé dans le mille !
Tout simplement en confiant la mise en scène et la chorégraphie à Serge Manguette qui trouve dans les jolies lumières de Berbard Barbero le ton juste entre dérision et humour, les Choeurs de l'Opéra de Nice et Ballet Contre-Ut s'encanaillant comme pas deux. Dans ce ballet perpétuel la danse proprement dite enchaîne sans hiatus avec le jeu des acteurs.
Aucun temps mort donc dans ce tourbillon musical, ce show en perpétuel mouvement ! Des décors fonctionnels et poétiques venus de Lyon, des costumes chatoyants, bref, au final, un travail de vrai pro pour douze jours seulement de répétition, un budget ridicule, tous prouvant encore une fois que l'amour du travail bien fait et le respect du public vaudront toujours mieux que des milliers de paillettes ou des lumières au laser.
La partition ? Pas si facile que cela. Cette Princesse Czardas réclame les mêmes exigences que celle d'un opéra.
Donnée dans son intégralité, avec rajout obligé des deux airs splendides pour le ténor souvent éludés " Violette de Montmartre " et " Comtesse Maritza " aux contre-ut de rigueur, la partition trouve en Bruno Membrey un défenseur acharné.
L'oeuvre il l' a connaît, la dirige avec un entrain communicatif, donnant aux czardas, valses hésitations ou autres danses la légèreté d'un entremet franco-hongrois, à la partition en général un vertige réjouissant. Dans la fosse, l'Orchestre Philharmonique de Nice joue le jeu avec une complicité non dissimulée.
Impossible d'adresser un reproche sérieux à la distribution.
La Sylva Maresco de Laurence Janot, à la plastique superbe, sonne juste, sans exagération superficielle, pleine de chic roublard et de vocalisation désinvolte, d'un abattage presque... rossinien.
Christophe Berry apporte autant d'élégance que de panache vocal à un Prince Edwin plus vrai que nature.
L'acrobatique Gregory Benchenafi, impayable Comte Boni, se taille sa part du lion et trouve en la jolie Amélie Robin, une partenaire vive, piquante comme une mouche.
François Langlois, Patricia Van Acker et le vétéran Pierre Sybil, qui lève la jambe comme pas deux, complétaient une distribution, on le voit, très homogène.
A suivre le mois prochain La Belle de Cadix et en novembre, Une nuit de Broadway à Paris. On y sera.
Christian Colombeau