15 mars au 25 avril, « Explorations ». Exposition d’Eric Manigaud, galerie Houg à Lyon

Pour toutes ses oeuvres, Eric Manigaud fournit un vrai travail d’appropriation qui n’a fait que précéder celui de création. Chacune de ses pièces est un processus qui intègre recherche, analyse, transmission, technique, émotion, c’est ce qui les rends particulières et oeuvres.


Voudrait-il inscrire sa démarche à l’ordre d’un revival de l’hyperréalisme tel qu’il s’est développé aux USA dans les années 1970, Eric Manigaud ne s’y prendrait pas autrement. Tout dans son travail y est d’une minutie poussée à l’extrême qui fait basculer le modèle dont il se sert dans une sorte de méta réalité qui en excède les détails. Si, à l’instar des Américains, l’artiste exerce son art à partir d’images photographiques, en revanche il n’est pas peintre, il dessine. C’est un dessinateur accompli, doué d’une étonnante virtuosité qui le dispute à une rare expressivité.
Fasciné par l’image, au sens premier du mot quand il réfère à l’idée d’une représentation, Manigaud s’en approprie le motif pour le transposer par le biais de la copie et en créer comme une image écho, soucieux d’être au plus fidèle avec l’original.
Considérons par exemple la série d’images qu’Eric Manigaud a réalisées en 2007 et qu’il a intitulée Mission Binger en Côte d’Ivoire. Célèbre figure de l’exploration de l’Afrique aux temps des colonies, le Capitaine Louis- Gustave Binger, grand-père de Roland Barthes, tour à tour botaniste, zoologue, géographe, sociologue, géologue et ethnologue, s’était entouré de photographes. En 1891, la tâche revint à Binger d’établir la délimitation des frontières de la Côte d’Ivoire. Pour ce faire, il engagea les services d’un photographe nommé Marcel Monnier qui rapporta de leur mission un bon millier d’images, toutes des vues de paysages naturels envahis par la végétation.
Philippe Piguet, critique d’art. 2008

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pierre aimar
Mis en ligne le Lundi 30 Mars 2009 à 21:29 | Lu 1267 fois
pierre aimar
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