15e Festival d'Opérette de la Ville de Nice. Septembre 2016 - Christian Colombeau

A Nice, l'opérette c'est encore et toujours la fête !


Un Chanteur de Mexico plein de charme et de talent

Créée en 1952 au Théâtre du Châtelet à Paris, avec Luis Mariano et Dario Moreno, cette comédie "musicale-opérette" a battu les records d'affluence à l'Opéra de Nice.
Jamais le Festival d'Opérette de la Ville de Nice, sous la houlette des dynamiques et toujours jeunes Melcha Coder et Christian Jarniat n'aura si bien porté son nom !
Cette énorme production, totalement nouvelle, conçue comme une invitation au voyage, a été soutenue par une réalisation et des interprètes époustouflants.
On le sait. " Le Chanteur de Mexico" est avant tout une invitation au voyage. Pendant plus de trois heures se succèdent des tableaux qui nous transportent du Pays Basque à Paris, en traversant l'océan pour débarquer dans le Golfe du Mexique, à Vera Cruz. Rapide visite d'Acapulco pour une petit détour dans le désert mexicain, avant de s'enfoncer dans les forêts aztèques sorties d'un album d'Hergé, pour enfin terminer le voyage à Mexi....iii......co !!!
Archi connu, l'ouvrage marque sans doute l'apogée de l'opérette dite "lopézienne".

Les airs s'enchaînent, sans une once d'ennui et passe encore et toujours l'ombre protectrice du Grand Luis.... "Mexico", "Rossignol de mes Amours", "Acapulco", "Il est un Coin de France", "Quand on est Deux Amis"... Autant de succès encore accrochés aux lèvres de toutes les générations, de tout amateur de spectacle populaire, pas si facile que cela à construire.
Pari relevé avec brio par Serge Manguette qui signe ici un spectacle/tornade. Sa mise en scène aligne quelques mises à jour fort pertinentes et si sa chorégraphie reste classique elle est aussi de bon goût.

On était venu pour le rôle titre. Il ne nous a pas déçu. Jérémy Duffau, à l'aise comme pas deux vocalement et théâtralement campe un Vincent séducteur en diable qui se rit des pièges de la partition avec une facilité confondante. Son complice, Claude Deschamps, force parfois le trait, la voix est moindre, mais son benêt de Bilou soulève l'hilarité. Si Julie Morgane en Cricri montmartroise balaie tout sur son passage et rejoint Annie Cordy par son aplomb, la vraie surprise viendra également de Perrine Madoeuf, Eva hyperlyrique, communicative, à la voix douce et sucrée comme un Churos madrilène et dont le registre aigu permet tous les espoirs.
Inutile de préciser l'excellente apparition de Philippe Ermelier en Zapata, sorte de Grand Inquisiteur emplumé qui fait de son air un morceau digne d'un Mascagni du pauvre.
Pertinent trio Koch, Scotto, Delaunay mené, berné par une Christine Jarniat, belle à damner tous les basques, mexicains, aztèques de la terre, qui bouge aussi bien qu'elle chante et danse. Il y a la Pacôme dans l'air par moment...
Dans la fosse, Bruno Membrey galvanise aux mieux les forces de l'Opéra de Nice, mouille la chemise et arriverait presque à nous faire entendre de l'Offenbach ou du Messager. Toutes proportions gardées.
Le 6 novembre 2016, toujours à l'Opéra de Nice : Hello Dolly ! Vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Christian Colombeau
Mis en ligne le Vendredi 30 Septembre 2016 à 10:19 | Lu 402 fois
Christian Colombeau
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