2 octobre au 4 janvier. Six panneaux peints par Juriaan Andriessen et conservés au musée Van Loon retrouvent leur éclat après avoir été restaurés avec le soutien de la fondation BNP Paribas

Fragilisés par l’usure du temps, les six délicats panneaux peints de Jurriaan Andriessen qui ornent les murs d’un des salons du musée Van Loon ont retrouvé leur éclat, grâce au soutien de la Fondation BNP Paribas. Après un minutieux travail de restauration conduit sous l’autorité scientifique du Rijksmuseum d’Amsterdam, cet ensemble est à nouveau offert au regard du public et présenté à la faveur de l’exposition « Jurriaan Andriessen (1742-1819) Une vue splendide », première exposition monographique consacrée à ce grand artiste.


Détail d’un panneau peint par Jurriaan Andriessen © Maarten Schuth – Musée Van Loon
Associés à cet événement qui se tiendra au musée Van Loon du 2 octobre 2009 au 4 janvier 2010, le Rijksmuseum, les archives de la Ville d’Amsterdam et de la Famille Royale prêtent à cette occasion des oeuvres jamais dévoilées au public.
Artiste reconnu du 18e siècle, Jurriaan Andriessen réalise ces six panneaux en 1780 pour le château de Drakensteyn où vécut la Princesse Beatrix avant son accession au trône.
Eléments de décoration à la mode dans les riches demeures des Pays-Bas au 18e siècle, les panneaux de Jurriaan Andriessen représentent des paysages inspirés de l’Arcadie et de la Hollande et offrent une perspective illusionniste au regard des visiteurs. Acquis dans les années soixante-dix par le professeur Maurits van Loon, cet ensemble est aujourd’hui installé dans le salon Drakensteyn du musée. Parmi les nombreuses commandes reçues par Jurriaan Andriessen à Amsterdam et dans tout le pays, les panneaux conservés au Musée Van Loon sont à ce jour les seuls visibles par le public.

Faute de moyens, cet ensemble qui avait subi de nombreux repeints, n’a pu à l’époque être correctement restauré. Par ailleurs les panneaux avaient subi des altérations qui avaient gommé toute leur fraîcheur. Les travaux de restauration conduits à Amsterdam par le service de restauration du musée van Loon, inclut une recherche historique, un constat de l’état de l’oeuvre, l’établissement d’un dossier scientifique réalisé sous l’autorité du Rijksmuseum et enfin une intervention directe. Au terme de cette restauration, un rapport détaillé de l’ensemble de l’opération et de la campagne a été établi. Le soutien de la Fondation BNP Paribas, d’un montant de 30 000 !, a ainsi permis aux oeuvres de Jurriaan Andriessen de retrouver toute leur splendeur et leur éclat.
L'exposition « Jurriaan Andriessen (1742-1819) Une vue splendide » est accompagnée d'un catalogue d'exposition et prétexte à diverses manifestations organisées autour de la carrière de Jurriaan Andriessen à Amsterdam.

Préserver et faire connaître les richesses du musée
Mécène fidèle et reconnu des musées, la Fondation BNP Paribas s’attache à préserver et faire connaître leurs richesses. C’est ainsi qu’elle apporte son soutien à la publication d’ouvrages sur les collections permanentes des musées, et qu’elle contribue à la restauration de leurs chefs-d’oeuvre.

Le musée Van Loon d'Amsterdam

Salon Drakensteyn © Maarten Schuth – Musée Van Loon
La famille Van Loon
La famille Van Loon est originaire de Loon op Zand, un village proche de Tilburg, dans la province de Brabant. Elle s'installa à Amsterdam au début du XVIIe siècle. À travers les siècles, les descendants de la famille ont occupé des fonctions importantes.
En 1602 par exemple, Willem van Loon participa à la fondation de la VOC, la Compagnie des Indes Orientales. Plusieurs membres de la famille ont été bourgmestre d'Amsterdam. Au début du XIXe siècle, la famille de régents a été anoblie. Le blason de la famille Van Loon montre les fers du moulin que la famille possédait au Moyen Âge et deux têtes de Noirs qui commémorent probablement le rôle de la famille dans la fondation de la VOC.

La maison
Au XVIIe siècle, Amsterdam connut un grand essor économique, grâce au commerce avec les Indes dirigé par la VOC, la Compagnie des Indes Orientales, et la WOC, la Compagnie des Indes Occidentales. C’est surtout la VOC qui a fait d’Amsterdam l’une des villes les plus riches du monde. Afin de satisfaire les besoins de la population, qui ne cessait de s’accroître, on commença en 1612 la réalisation d’une ceinture de trois canaux autour de la vieille ville.
En 1672, ces trois canaux, le Herengracht, le Keizersgracht et le Prinsengracht s’étendaient du IJ, où se trouvait le port, jusqu’au fleuve Amstel. Les marchands les plus fortunés faisaient bâtir des maisons et des entrepôts au bord des trois canaux principaux.
En 1671, Jeremias van Raey, un marchand originaire des Flandres, fit construire l'actuel Musée Van Loon ainsi que la maison mitoyenne, au numéro 674. L'architecte en était Adriaen Dortsman, l'un des architectes les plus en vue dans l'Amsterdam de l'époque : il avait entre autres construit l'église luthérienne au Singel et l'orphelinat wallon au Vijzelgracht, où se trouve aujourd'hui le consulat français et la Maison Descartes. Van Raey lui-même s'installa au numéro 674 et le premier locataire du numéro 672 fut le peintre Ferdinand Bol, le plus célèbre élève de Rembrandt.
En 1752, le médecin Abraham van Hagen acheta la maison. Un mois auparavant, il s'était marié avec Catharina Trip, sa plus riche patiente, issue de l'une des familles les plus importantes d'Amsterdam. Tout de suite après son achat, Van Hagen se lança dans d'importants travaux de rénovation intérieure. L'escalier, qu'il fit construire à cette époque, est particulièrement remarquable. Dans la balustrade il fit forger son nom et celui de sa femme.

Par la suite, la maison se trouva aux mains de différentes familles et, en 1884, Hendrik van Loon la racheta pour son fils Willem, à l'occasion du mariage de ce dernier avec Thora Egidius. C'est ici que Thora, dame du palais de la reine Wilhelmina, recevait ses hôtes royaux. Thora a habité la maison jusqu'à sa mort en 1945 ; elle en fut la dernière résidente.
Après une longue restauration, le Musée Van Loon a ouvert ses portes au public, en 1973.
Aujourd’hui, la collection du musée comprend entre autres quatre-vingts portraits de famille, des meubles signés du XVIIIe siècle, de l'argenterie, de la porcelaine et la plupart des dessins de Pieter van Loon. Les portraits reflètent l'histoire de la famille, et les plus anciens datent de la fin du XVIe siècle.
La répartition des pièces de la maison est typique des hôtels particuliers d’Amsterdam. Elle est cependant plus large et l’on peut constater le souci de l’architecte pour la symétrie. Dans le sous-sol se trouvait jadis la cuisine, le garde-manger, un séjour pour les domestiques et la pièce des sonnettes.
Le rez-de-chaussée avait quant à lui une fonction représentative. Ce niveau est décoré de meubles de la période 1740-1820. Au premier étage se trouve les chambres à coucher.
Jadis, l’étage supérieur était destiné aux domestiques. Il n’est pas ouvert au public, car il abrite aujourd’hui l’appartement de la famille Van Loon.

Le jardin
Les visiteurs du Museum Van Loon sont souvent surpris par la tranquillité du jardin adjacent, qui forme un contraste avec le tumulte de la ville. Au XVIIe siècle, le conseil municipal a promulgué une loi pour protéger les jardins dont, même à cette époque, on reconnaissait déjà l'importance.
Le jardin formel a été aménagé dans les années 70, après la restauration de la maison. Il est basé sur le plan d'Amsterdam dessiné en perspective cavalière par Jacobus Bosch en 1679 sur lequel apparaît le plan du jardin de l'actuel Museum Van Loon. En 1998, le jardin a été rénové d'après les idées de la décoratrice jardiniste Eugénie André de la Porte. Le jardin est clôturé par la belle façade de la remise de carrosses, derrière laquelle se trouve la Kerkstraat par laquelle carrosses et chevaux pouvaient accéder.

Informations pratiques

Musée Van Loon
Keizersgracht 672
1017 ET
Amsterdam
Tél. : 00 31 20 62 45 255
Email : info@museumvanloo.nl
Site Internet : www.museumvanloon.nl
Horaires
De 11h à 17h, tous les jours sauf le mardi.
Tarifs
Plein tarif : 5 !
Tarif réduit : 4 !
Contact
Tel: (0031)-(0)20-)624 52 55
Fax: (0031)-(0)20-)427 4124

pierre aimar
Mis en ligne le Lundi 7 Septembre 2009 à 12:53 | Lu 1029 fois
pierre aimar
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