20 juin – 20 septembre, Exposition Alfons Mucha (1860–1939) au Musée Fabre de Montpellier

Unique étape française, entre Vienne et Munich, le musée Fabre de Montpellier Agglomération présentera tout l’été une rétrospective consacrée à Alfons Mucha, le plus célèbre représentant de l’Art Nouveau.


En partenariat avec le musée du Belvédère à Vienne et la Kunsthalle der Hypo-Kulturstiftung de Munich,
et avec le soutien du musée d’Orsay, près de 280 oeuvres (peintures, dessins, affiches, livres, photographies, bijoux, pièces de mobilier et objets d’art) sont réunis à Montpellier, grâce aux prêts d’institutions internationales prestigieuses (République tchèque : musée de la Ville de Prague, Narodni Galerie, musée des arts appliqués, Fondation Mucha… France : musée d’Orsay, BNF, Petit Palais, musée Carnavalet, Comédie française… ainsi que le musée des Arts Royaux à Bruxelles…). Elles sont les témoins des importants bouleversements artistiques, politiques et idéologiques du début du XXe siècle dans lesquels l’Europe actuelle vient puiser ses racines.
Panorama complet de la production foisonnante de Mucha, cette exposition restitue l’atmosphère de
créativité caractéristique de la Belle Epoque. Elle révèle aussi les ambitions humanistes d’un artiste
slave profondément engagé qui, convaincu de son destin national, n’hésita pas à renoncer à la modernité
« européenne » qui avait fait sa renommée pour se consacrer à la gloire de sa patrie.
Après une enfance en Moravie et une première formation à Vienne et à Munich, Mucha entreprend des études de dessin à Paris, où il commence à se faire un nom en réalisant des illustrations de revues, journaux et livres.
La grande Sarah Bernhardt, séduite par son style, assure son lancement et sa réputation et en fait, de
1894 à 1900, le créateur exclusif de ses affiches. Au musée Fabre, une section originale retracera cette relation féconde en réunissant des costumes, extraits de films et témoignages sonores de la comédienne.
Alors que le public a surtout retenu ces remarquables affiches de théâtre, sa maîtrise de l’arabesque, du trait et du décor s’est exprimée avec un égal talent aussi bien dans une abondante production liée aux arts décoratifs - dessins, pastels, sculptures, objets d’art, photographies - qu’à l’occasion de réalisations monumentales.
L’année 1900 marque un tournant décisif : il obtient la médaille d’argent pour le décor du Pavillon de la
Bosnie-Herzégovine à l’Exposition Universelle fréquentée par 51 millions de visiteurs ! Ce décor
spectaculaire sera pour la première fois en France remonté dans sa presque intégralité à Montpellier.
Parallèlement Mucha s’intéresse à tous les arts : il s’associe avec le joaillier Georges Fouquet pour créer des bijoux, dessine meubles et objets d’arts et n’hésite pas à signer des affiches publicitaires assurant la réclame de Moët et Chandon, Heidsieck ou Nestlé.
Bien que désormais célèbre grâce à l’Art Nouveau, Mucha, ancré dans le XIXe siècle reste attaché à la
peinture d’Histoire. Elevé dans une foi fervente, profondément humaniste, il souhaite participer à l’élévation spirituelle de l’Homme et mettre son talent et sa passion au service de la cause de sa vie : un programme monumental dévolu à la gloire des peuples slaves. Alors qu’il se partage entre Prague, Paris et New-York, il ambitionne de devenir le héraut de sa patrie. Rencontré à New-York, Charles R. Crane, riche industriel et homme politique aux sympathies slavophiles, accepte de financer son projet. Entre 1912 et 1926, il achève le cycle de L’Epopée slave, soit 20 tableaux couvrant près de 1000 mètres carrés de toile peinte. Deux de ces panneaux, Le Mont Athos et L’Apothéose des Slaves, exceptionnellement réunis au musée Fabre et accompagnés de nombreuses esquisses préparatoires, seront l’occasion d’une découverte aussi spectaculaire que déconcertante sur le plan formel et apporteront un précieux témoignage sur l’état politique et idéologique de l’Europe centrale en pleine émergence des mouvements nationalistes. A l’occasion de la fondation de la République tchécoslovaque en 1918, où il vit désormais, Mucha dessine les armes de la nouvelle nation, les premiers timbres-poste, des billets de banque…
En 1939, il sera brièvement inquiété, à Prague, par l’occupant nazi, sans doute en raison de son appartenance à la franc-maçonnerie, avant de s’éteindre quelque mois plus tard en juillet. Après la guerre, le pouvoir communiste en place n’apprécie pas son art « bourgeois » et il faudra attendre les années 1960 pour que son oeuvre soit redécouvert, relayé par le regain d’intérêt que connaît alors l’Art Nouveau.
Alors que la dernière rétrospective qui lui a été consacrée, à Paris, aux Galeries Nationales du Grand Palais, à l’occasion de la généreuse donation consentie à la France par son fils Jiri Mucha, date de près de 30 ans, le musée Fabre s’apprête à rendre hommage à cet artiste au talent multiforme et aux convictions humanistes parfois teintées de mysticisme, dont les oeuvres restent ancrées dans l’imaginaire collectif. L’exposition restituera par une scénographie originale et la reconstitution de décors monumentaux un peu de l’insouciance de la Belle-Epoque.

Musée Fabre de Montpellier Agglomération, 39 bd Bonne Nouvelle 34200 Montpellier
Tel : +33 (0)4 67 14 83 00
musee.fabre@montpellier-agglo.com
www.montpellier-agglo.com

pierre aimar
Mis en ligne le Lundi 30 Mars 2009 à 21:40 | Lu 1523 fois
pierre aimar
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