23 au 26.09.10 : « Corps déployés, ou l'éventualité improbable », Annabelle Bonnéry & Sebastian Rivas. Création dans le cadre de la Biennale de la danse de Lyon

Corps déployés ou l’éventualité improbable, part du désir d'une chorégraphe et d'un compositeur de mettre en étroite relation leur discipline respective dès le processus d'écriture.


A contrario d'un travail traditionnel, où la musique préexiste, ou de celui consistant à "écrire" une musique sur une chorégraphie fixée, ce travail d'écriture est un processus de dialogue constant entre chaque média, laissant place à de multiples relations de contamination et de relais entre les matières sonore et chorégraphique, mais sans empêcher totalement chaque discipline de tendre à son propre déploiement.
A la base de ce travail, deux éléments permettent de mettre en rapport ces disciplines, d'une part le geste des danseurs et des musiciens est suivi au moyens de capteurs, ouvrant ainsi la possibilité d'un pilotage d'éléments sonores ou de transformation et d'autre part, les résidus sonores propres aux corps dansés (frottements, claquements, respirations) sont captés par des micros, permettant de créer un univers sonore par amplification.
Ce dispositif scénique original forme donc un réseau aux possibilités décuplées où les différentes données continues (gestuelles ou sonores) sont centralisées par un ordinateur et mises en relation.
Cependant, loin d'une inspiration technologique, l'informatique demeure un des moyens par lequel mouvement et sonore ont la possibilité d'interagir, il est une charpente invisible, une lutherie de spectacle permettant d'amplifier les rapports inter-médias existants, ou d'en créer d'inouïs, mais il doit demeurer invisible procédé technique.
Car, avant tout, ce quintet - trois danseurs, une percussionniste et une accordéoniste - interroge la relation et l’échange. Quand l'un se déploie, comment entre-t-il en communication avec l'autre, empêche-t-il l'autre de se déployer ou concourent-ils à une relation de domination assumée ou subie ?
Ce déploiement d'un être rend celui-ci fragile car à la fois ouvert à tout et à nu. L’échange serait ce moment de fragilité face à l’autre, cette quête improbable d’une entière compréhension de soi par autrui. Cette pièce tente d’interroger l’altérité dans un désir de « vivre ensemble ».
Le processus même de cette création – la co-écriture entre la chorégraphe et le compositeur – met en lumière ses questions d’altérité et de tentatives d’échanges et de communication dans ce qu’elle propose à voir et à vivre entre les 5 interprètes.
Les imaginaires de chacun se frottent, s’entrechoquent pour donner corps à un langage commun, riche de ces individualités et perturbé par celles-ci.
On s’interroge sur les notions d’unisson, de collectif et de masse.
Les situations explorées imbriquent la musique et la danse dans une interaction des gestes du danseur et de la musique jouée en direct. Cette relation étroite entre les écritures, du corps et de la musique, laisse place à une lecture singulière du mouvement et incite à une remise en question des codes de chacun.
Cette quête d’échange oscille entre écoute et prise de parole, affirmation et désir de compréhension, offrant une danse d’élans retenus ou interrompus par un enthousiasme exacerbé.
Annabelle Bonnéry et Sébastian Rivas

Contact

Grame, centre national de création musicale
James Giroudon, directeur artistique

ligne directe : 00 33 (0)4 72 07 43 11
e-mail : Hlassaigne@grame.fr
9 rue du garet, BP 1185
69202 Lyon cedex 01
Tél standard : 00 33 (0)4 72 07 37 00
fax : 00 33 (0)4 72 07 37 01
www.grame.fr

pierre aimar
Mis en ligne le Mercredi 1 Septembre 2010 à 23:08 | Lu 1237 fois
pierre aimar
Dans la même rubrique :