23 janvier au 22 février, exposition Xing Danwen « A Round Trip », galerie Sollertis à Toulouse

Au moyen de photographies, Xing Danwen se fait le témoin privilégié des profonds bouleversements économiques, politiques et sociaux de son pays. Entassement de claviers d'ordinateurs, amoncellement tentaculaire de câbles électriques, montagne de téléphones portables, amas de détritus électroniques et de rebuts informatiques, la série DisCONNEXION est le résultat d'un reportage sur la grande déchetterie de Guangdong.


Xing Danwen
Elle révèle les conséquences du développement industriel et son impact sur l'environnement. Xing Danwen a également infiltré des usines de jouets inventoriant dans sa série DUPLICATIONS des accumulations de membres de poupées. Poupons démembrés, poupées décapitées, têtes de baigneurs aux joues roses et aux orbites vides, bras gauches et jambes droites, apparaîssent comme de véritables clônes formatées aux critères esthétiques du pays commanditaire.
Xing Danwen nous dévoile les faces cachées de la Chine contemporaine. Ses URBAN FICTIONS sont des photographies des maquettes du plan d’urbanisation de grandes villes modernes chinoises. Jonglant entre l’irréalité ludique de la maquette et la réalité de son implantation urbaine, l’artiste interroge les bouleversements spaciaux des cités chinoises. Mais ce n’est pas seulement cet aspect urbanistique qui l’intéresse. Invisible au premier coup d’œil, un regard prolongé révèle l’existence d’une véritable comédie humaine qui se joue sur ces scènes urbaines. Le couple enlacé, les enfants s’amusant dans la rue, l’amant fuyant le mari trompé, l’accident, le meurtre… Le quotidien a déjà envahi ces espaces encore à l’étape de projet. L’artiste construit une réalité fictive archétypale noyée dans ces grands ensembles. Pour détourner un peu plus l’enjeu, c’est son visage qui anime chaque personnage féminin. A chaque photographie, elle s’incarne différemment : l’épouse aimante, la femme fatale, la bimbo prenant un bain de soleil… Danwen est à la fois toutes les femmes chinoises et aucune. Dans ce théâtre de fiction, la vie est certes présente mais engoncée dans le géant de béton que devient peu à peu la ville. Si les maquettes sont le reflet d’une réalité en devenir, les saynètes elles sont fictions. Mais dans un futur proche, ce sera la ville qui deviendra le cadre irréaliste de ces drames journaliers. Xing Danwen reprend alors, non sans une certaine malice, ce rôle de visionnaire traditionnellement accordé à l’artiste.

Galerie Sollertis
12 rue des Régans
F31000 Toulouse
T. +33 561 554 332
F. +33 826 698 154
sollertis@sollertis.com
www.sollertis.com

pierre aimar
Mis en ligne le Jeudi 22 Janvier 2009 à 14:14 | Lu 266 fois
pierre aimar
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