« La boxe » Maurice DENIS - 1918 Huile sur carton – 83,3 x 69 cm
L’histoire de l’art ne s’intéresse que rarement à l’entourage de l’artiste, ses proches, sa famille, ceux qui l’ont soutenu, encouragé ou tout simplement aimé. Ce n’est pas par manque d’intérêt ou simple pudeur, mais plutôt par peur de troubler une discipline qui se veut «scientifique» et donc sans affect. Il faudrait ne traiter que le grand sujet, l’esthétique et son commentaire, alors que la « petite histoire » mène à la grande. Posant volontairement ou à contrecoeur, « croqués » souvent à leur insu par un ogre plutôt amical, ce sont ces « enfants modèles » qui nous intéressent aujourd’hui. Ils sont des fils ou des filles de Claude Monet, Maurice Denis, Pablo Picasso, Françoise Gilot, Georges Sabbagh, Chana Orloff, des
nièces ou des neveux d’André Derain et de Pierre Bonnard, voire les « enfants par procuration » d’Édouard Vuillard, ceux de ses commanditaires pour lesquels il eut une réelle affection.
Les enfants modèles ont laissé des témoignages écrits, d’autres en ont parlé, certains en parlent encore. Ces enfants de la Belle Époque - bien habillés pour l’occasion et parfaitement « modélisés » -, ces petits nabis, fauves ou cubistes - transformés en chefs-d’oeuvre pour musées - et ces rejetons de la fin du XXe siècle - en jean et baskets mais pas forcément plus libres de leurs mouvements - nous content à leur manière des séances de pose qui furent de bons ou de moins bons souvenirs.
Aux plus jeunes, le catalogue et l’exposition donnent la parole. Ces « bons petits diables », avec leurs mots, nous révèlent que l’attrait pour le jeu, les copains de la rue, les rêveries solitaires dont on a si besoin à leur âge, l’emportaient le plus souvent sur cette marque de tendresse voulue par l’artiste. C’est ainsi que, « coincé » tout de même pour « faire plaisir », Jean-Marie Le Breton ne rêvait que de courir les champs, Jean-Paul Belmondo de remonter le couloir de l’appartement familial en patin à roulettes avec son frère Alain, et Pierre Arditi de pouvoir enfin descendre de sa chaise rouge où son père l’avait vissé.
Si certains artistes, comme Claude Monet, n’utilisèrent que peu leur entourage immédiat, d’autres s’en firent presque une spécialité, tels Eugène Carrière, Pierre-Auguste Renoir, Mary Cassatt, Maurice Denis, Georges Sabbagh ou Pablo Picasso. Il s’agit de « petites tribus » où les enfants, souvent nombreux, sont largement mis à contribution très tendrement mais aussi comme de simples sujets d’études. Maurice Denis, le « nabi aux belles icônes », mettra très souvent sa famille sur la sellette, n’omettant aucun de ses membres, pour ses tableaux, qu’ils soient profanes ou religieux. Chez Picasso, père multiple, dans le couple qu’il forma avec Françoise Gilot, Claude et Paloma, leurs enfants communs, furent « croqués » par l’un comme par l’autre. Pour les artistes qui n’ont pas d’enfants, on s’invente un entourage tels André Derain, Pierre Bonnard ou Édouard Vuillard.
Peindre un enfant n’est pas de tout repos. Certains artistes en ont parlé dans leurs souvenirs, toutes sortes de stratagèmes ont été utilisés pour les faire tenir tranquilles. Ces « bons petits diables » ont alors posé seuls en arborant les attributs que leurs parents artistes avaient délibérément choisis pour eux - habits de Pierrot ou de clowns, cheval de bois, maillet pour le croquet, cerceau, poupée de chiffons, voilier de bassin - ou bien, plus librement, affairés à l’une de leurs occupations favorites. Ces jouets ou costumes - parfois reliques véritables - animent le parcours de l’exposition qui regroupe une centaine de tableaux.
nièces ou des neveux d’André Derain et de Pierre Bonnard, voire les « enfants par procuration » d’Édouard Vuillard, ceux de ses commanditaires pour lesquels il eut une réelle affection.
Les enfants modèles ont laissé des témoignages écrits, d’autres en ont parlé, certains en parlent encore. Ces enfants de la Belle Époque - bien habillés pour l’occasion et parfaitement « modélisés » -, ces petits nabis, fauves ou cubistes - transformés en chefs-d’oeuvre pour musées - et ces rejetons de la fin du XXe siècle - en jean et baskets mais pas forcément plus libres de leurs mouvements - nous content à leur manière des séances de pose qui furent de bons ou de moins bons souvenirs.
Aux plus jeunes, le catalogue et l’exposition donnent la parole. Ces « bons petits diables », avec leurs mots, nous révèlent que l’attrait pour le jeu, les copains de la rue, les rêveries solitaires dont on a si besoin à leur âge, l’emportaient le plus souvent sur cette marque de tendresse voulue par l’artiste. C’est ainsi que, « coincé » tout de même pour « faire plaisir », Jean-Marie Le Breton ne rêvait que de courir les champs, Jean-Paul Belmondo de remonter le couloir de l’appartement familial en patin à roulettes avec son frère Alain, et Pierre Arditi de pouvoir enfin descendre de sa chaise rouge où son père l’avait vissé.
Si certains artistes, comme Claude Monet, n’utilisèrent que peu leur entourage immédiat, d’autres s’en firent presque une spécialité, tels Eugène Carrière, Pierre-Auguste Renoir, Mary Cassatt, Maurice Denis, Georges Sabbagh ou Pablo Picasso. Il s’agit de « petites tribus » où les enfants, souvent nombreux, sont largement mis à contribution très tendrement mais aussi comme de simples sujets d’études. Maurice Denis, le « nabi aux belles icônes », mettra très souvent sa famille sur la sellette, n’omettant aucun de ses membres, pour ses tableaux, qu’ils soient profanes ou religieux. Chez Picasso, père multiple, dans le couple qu’il forma avec Françoise Gilot, Claude et Paloma, leurs enfants communs, furent « croqués » par l’un comme par l’autre. Pour les artistes qui n’ont pas d’enfants, on s’invente un entourage tels André Derain, Pierre Bonnard ou Édouard Vuillard.
Peindre un enfant n’est pas de tout repos. Certains artistes en ont parlé dans leurs souvenirs, toutes sortes de stratagèmes ont été utilisés pour les faire tenir tranquilles. Ces « bons petits diables » ont alors posé seuls en arborant les attributs que leurs parents artistes avaient délibérément choisis pour eux - habits de Pierrot ou de clowns, cheval de bois, maillet pour le croquet, cerceau, poupée de chiffons, voilier de bassin - ou bien, plus librement, affairés à l’une de leurs occupations favorites. Ces jouets ou costumes - parfois reliques véritables - animent le parcours de l’exposition qui regroupe une centaine de tableaux.
Pratique
OUVERTURE : tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 18h
PRIX D’ENTREE : 9,5 € ; Tarif Réduit : 7,5 € (accès aux collections permanentes) - Gratuité pour les moins de 26 ans (résident dans l’Union Européenne) - Gratuité pour tous le premier dimanche du mois
ACCES : Metro Concorde: 1, 8, 12 - Bus (arrêt Concorde): 24, 42, 52, 72, 73, 84, 94
Parkings : Concorde ou Jardin des Tuileries
VISITES-CONFERENCES DE L’EXPOSITION : 4,5 €, TR 3,5 €, les visiteurs qui suivent les visites-conférences bénéficient du tarif réduit pour le billet d’entrée à l’exposition
RESERVATIONS/RENSEIGNEMENTS : www.rmn.fr
CATALOGUE DE L’EXPOSITION : Rmn éditions, 208 pages, 140 illustrations, 35 € environs
COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION :
Emmanuel Bréon, conservateur en chef, directeur du musée de l’Orangerie
SCENOGRAPHIE :
Agence Nathalie Crinière
PRIX D’ENTREE : 9,5 € ; Tarif Réduit : 7,5 € (accès aux collections permanentes) - Gratuité pour les moins de 26 ans (résident dans l’Union Européenne) - Gratuité pour tous le premier dimanche du mois
ACCES : Metro Concorde: 1, 8, 12 - Bus (arrêt Concorde): 24, 42, 52, 72, 73, 84, 94
Parkings : Concorde ou Jardin des Tuileries
VISITES-CONFERENCES DE L’EXPOSITION : 4,5 €, TR 3,5 €, les visiteurs qui suivent les visites-conférences bénéficient du tarif réduit pour le billet d’entrée à l’exposition
RESERVATIONS/RENSEIGNEMENTS : www.rmn.fr
CATALOGUE DE L’EXPOSITION : Rmn éditions, 208 pages, 140 illustrations, 35 € environs
COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION :
Emmanuel Bréon, conservateur en chef, directeur du musée de l’Orangerie
SCENOGRAPHIE :
Agence Nathalie Crinière