26, 27 et 28 août 2010, Roméo et Juliette, musique de Berlioz, en avant première à..... Vérone !

Nouvelle création de Thierry Malandain, Roméo et Juliette, musique Berlioz en avant première à..... Vérone même ! (26,27 et 28 août 2010) et première au Temps d'Aimer à Biarritz (11 septembre)


En 1966, Maurice Béjart fut l'un des premiers à porter à la scène le Roméo et Juliette de Berlioz, et l'on se souvient qu'au final du spectacle, un récitant clamait : « Faites l'amour, pas la guerre ! ». Ce slogan hautement évangélique vaut toujours et nous lui emboiterons le pas. Un an après, en 1967, naissait en Italie, « arte povera », une aventure artistique conceptualisée par le critique d'art Germano Celant, qui pour défier la société de consommation et la dérive mercantile des courants américains de l'époque : pop'art, op'art..., privilégia l'économie de moyen. En utilisant des matériaux pauvres qu'il s'agissait d'élever au rang d'Art, les artistes de « l'art pauvre » s'attacheront à rendre signifiants les objets les plus quotidiens.

Certains ont vu dans cette démarche une référence au renoncement franciscain. C'est à cette sorte d'ascèse artistique que j'ai voulu me soumettre en prenant pour décor des caisses en aluminium, tandis que les costumes vont être conçus à partir de vêtements usés.

L'idée m'est venue en découvrant en Italie les catacombes du monastère capucin de Palerme. Creusées au XVIe siècle à la seule intention des moines, y être inhumé devint une marque de prestige pour l'aristocratie sicilienne jusqu'au XIXe. Dans leur testament, les intéressés demandaient à y être conservés avec un certain type de vêtements, ou même à ce que l'on change ceux-ci à intervalles réguliers. Aujourd'hui, témoignant peu ou prou du caractère universel de la mort, ces catacombes offrent le spectacle de corps embaumés, vêtus de costumes d'époques différentes.

Ces catacombes rappellent également que le thème de la mort, mais aussi celui des funérailles sont omniprésents dans la création artistique du XIXe siècle. Ainsi, en 1840, un an après Roméo et Juliette, Berlioz composa sa Grande symphonie funèbre et triomphale. Au XIXe siècle encore, s'appuyant sur la croyance populaire que, la nuit, les morts dansent dans les cimetières, les artistes vont réactualiser l'esthétique des danses macabres médiévales. Par exemple, dans La Vie dans la mort, Théophile Gautier décrit à la manièr d'une danse comment le monde des morts et des vivants s'interpénètrent. Mais, c'est ce fragment de Vie de Rancé de Chateaubriand qui a retenu mon attention : « Les danses s'établissent sur la poussière des morts et les tombeaux poussent sous les pas de la joie. »

Roméo et Juliette, c'est évidemment la haine séculaire existant entre les deux familles les plus puissantes de Vérone, les Montaigu et les Capulet. C'est aussi, bien sûr, le sort funeste de deux amants innocents. Et si tout ce qui cimente cette histoire d'amour mythique entre toutes a retenu l'attention de Berlioz, contrairement au ballet, Roméo et Juliette de Serge Prokofiev, La Symphonie dramatique pour solistes, choeur et orchestre ne suit pas à la lettre le récit shakespearien. Elle en exclut même certains épisodes. Et tandis que les parties purement orchestrales dépeignent les émotions, c'est le choeur qui a charge de décrire les faits. Ainsi dans l'introduction, Berlioz dresse une sorte de table des matières des scènes à venir, après quoi il enchaîne sur quelques moments attendus comme le bal chez les Capulet, le duo d'amour ou encore la mort des deux amants. L'oeuvre s'achevant par un récitatif d'explication qui permet à Frère Laurent de révéler à tous, ce qui s'est passé. C'est par cette dernière partie où l'on voit Roméo et Juliette étendus que j'ai choisi de commencer.

Une scène conjuguée au pluriel, car chacun sait que le théâtre de Shakespeare s'appelait « The Globe » et pour voir du monde sur la scène, mais aussi parce que l'amour de Roméo et Juliette rétablit l'harmonie du monde, c'est parfois de Roméos et Juliettes dont il s'agit. Enfin, parce qu'il était difficile de confronter la partition de Berlioz à l'épreuve de la danse, comme le compositeur le fit lui-même, le spectacle est une sorte de libre commentaire qui tente de soulever la pierre d'un rêve qui était trop beau.
Thierry Malandain, juin 2010

Roméo et Juilette

Musique : Hector Berlioz
Chorégraphie : Thierry Malandain
Décor et costumes : Jorge Gallardo
Direction de la production, conception lumière : Jean-Claude Asquié

Avant-Première : 26 août 2010 au Festival de Vérone
Première représentation : 11 Septembre 2010 à Biarritz dans le cadre du Festival le Temps d'Aimer

Danseurs : Ione Miren Aguirre, Véronique Aniorte, Giuseppe Chiavaro
Olivier Coëffard, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt
Cédric Godefroid, Aureline Guillot, Jacob Hernandez Martin
Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei, Mathilde Labé
Fabio Lopes, Nuria López Cortés, Silvia Magalhaes
Arnaud Mahouy, Abraham Muñoz Carrera
Joséphine Pra, Nathalie Verspecht, Daniel Vizcayo

Diffusion
Italie / Vérone
Avant-Première - Festival de Vérone
Jeudi 26 août 2010 - Vendredi 27 août 2010 - Samedi 28 août 2010
Biarritz
Première - Festival Le Temps d'Aimer. Samedi 11 septembre 2010
Villefontaine
Théâtre du Vellein - Lundi 11 et mardi 12 octobre 2010
Luxembourg
Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg - Vendredi 15 et samedi 16 octobre 2010
Espagne / San Sebastian
Teatro Victoria Eugenia - Vendredi 19 novembre 2010 (représentation jeune public)
Samedi 20 et dimanche 21 novembre 2010
Nevers
Maison de la Culture de la Nièvre - Mercredi 1er décembre 2010
Courbevoie
Espace Carpeaux - Samedi 11 décembre 2010
Vendôme
Le Minotaure - Mardi 14 décembre 2010
Arcachon
Théâtre Olympia - Vendredi 17 décembre 2010
(Jeune Public et Tout Public)
Biarritz
Gare du Midi - Lundi 20, mardi 21 et mercredi 22 décembre 2010
Annemasse
Le Château Rouge - Jeudi 13 janvier 2011
Suisse / Vevey
Théâtre de Vevey - Samedi 15 janvier 2011
Sochaux
La Mals – Théâtre de Sochaux - Mardi 22 mars 2011
Massy
Opéra de Massy - Samedi 26 mars 2011
Biarritz
Gare du Midi - Jeudi 5 et vendredi 6 mai 2011 (Jeune Public)
Libourne
Théâtre Liburnia- Mardi 10 mai 2011
Besançon
Le Théâtre Musical de Besançon - Jeudi 12 mai 2011
Reims
Grand Théâtre - Samedi 14, Dimanche 15 (Tout Public) et lundi 16 mai 2011 (Jeune Public)
Lorient
Grand Théâtre
Jeudi 19 (Jeune Public), vendredi 20 (Jeune Public et Tout Public) et samedi 21 mai 2011 (Tout Public)
Bezons
Théâtre Paul Eluard - Mardi 24 mai 2011
Belgique / Anvers
De Stadsschouwburg Antwerpen - Mercredi 15 et jeudi 16 juin 2011
Biarritz
Gare du Midi - Mercredi 10, vendredi 12 et samedi 13 août 2011

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Le Centre Chorégraphique National d'Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques / Malandain Ballet Biarritz est financé par le Ministère de la Culture et de la Communication-DRAC Aquitaine, la Ville de Biarritz, le Conseil Régional d'Aquitaine, le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques. Dans le cadre de sa coopération transfrontalière avec la Ville de San-Sebastián / Théâtre Victoria Eugenia, Malandain Ballet Biarritz bénéficie des fonds européens Interreg IV. À l'occasion de certaines tournées internationales, Malandain Ballet Biarritz est soutenu par CulturesFrance.

pierre aimar
Mis en ligne le Lundi 2 Aout 2010 à 23:56 | Lu 2261 fois
pierre aimar
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