26 avril au 20 juin, Regard sur les œuvres surréalistes de Mimi Parent & Jean Benoit, à l’espace Berggruen, Paris

Dans le cadre de l’espace Berggruen animé par Marie-Laure Amrouche, Guy Loudmer et Louis Deledicq, cette exposition manifeste retrace le parcours unique de ces deux artistes dont les œuvres continuent de fasciner…



Une exposition manifeste
Du 26 avril au 20 juin 2009, L’Espace Berggruen présente les oeuvres, rarement exposées, d’un couple surréaliste : Mimi Parent & Jean Benoît. Suscitant l’enthousiasme des collectionneurs de surréalisme, leurs œuvres ont surtout été montrées dans le cadre d’ expositions collectives. Ces vingt dernières années, leur travail était ainsi présenté dans le cadre de l’exposition « André Breton. La beauté convulsive » au Centre Pompidou en 1991, puis en 1995, dans « Passions privées » au Musée d’Art moderne de Paris et dans « Fémininmasculin. Le sexe de l’art », au Centre Pompidou. Plus récemment en 2004, le musée national des Beaux-Arts du Québec en 2004 leur consacrait une exposition : « Mimi Parent, Jean Benoît. Surréalistes » .

Sortis de l’Ecole des Beaux-Arts de Montréal où Alfred Pellan les initie au jeu du cadavre exquis, Mimi Parent (1924 – 2005) et Jean Benoît (né en 1922) se marient dans leur Québec natal avant d’embarquer la même année pour Paris, en 1948. Ils découvrent alors la vie parisienne à travers ses galeries, ses musées, ses théâtres, et s’intéressent en particulier à la démarche surréaliste, par la lecture des journaux et revues s’y rapportant.

En 1959, Mimi Parent et Jean Benoît font la connaissance d’André Breton. Une rencontre fondamentale, qui marque leur intégration fulgurante dans le mouvement surréaliste. Breton les associe en effet à l’organisation d’E.R.O.S., la VIIIème Exposition internationale du Surréalisme qui, entre décembre 1959 et février 1960, plonge en ébullition tout le monde de l’avant-garde gravitant autour de la Galerie Daniel Cordier.

L’exposition organisée à l’Espace Berggruen illustre la richesse d’inspiration d’un couple totalement immergé dans le milieu des artistes surréalistes, écrivains, dramaturges, cinématographes et poètes qui jouent avec les mots et les images…

Ainsi, l’œuvre-phare de Mimi Parent, Masculin/Féminin – buste d’homme portant une cravate en cheveux (ceux de l’artiste elle-même) –, « crée un calembour visuel plein d’humour en rapprochant la longue chevelure flottante de la femme et la cravate, ce substitut phallique que les hommes caressent si souvent lorsqu’ils font valoir leur point de vue en public » (extrait du catalogue de l’exposition Masculin-Féminin, Le sexe de l’art, au Centre Pompidou où l’œuvre fut exposée jusqu’en 1995).

A travers les 80 œuvres réunies à l’Espace Berggruen se dessine en filigrane l’influence des arts premiers, de Lewis Carroll, d’Alfred Jarry, d’Achim von Arnim, du Marquis de Sade… Comme avec le Bouledogue de Maldoror, cousu dans des gants de femmes en cuir par Jean Benoît. On découvre également dans cette exposition unique en son genre les cannes érotiques et d’autres sculptures-objets de Jean Benoît, réalisées à partir d’ossements d’animaux et d’élytres d’insectes. Animées par l’esprit d’Eros et Thanatos, inspirées par les voyages en Océanie, les œuvres de Benoît Parent traitent de la figure humaine en proie à une « morbide exaltation» entre pensées obscures et pensées érotiques.

A leurs côtés, les « tableaux-objets » de Mimi Parent utilisent des objets trouvés de toute espèce et de toute origine auxquels elle redonne forme et vie pour les intégrer à une scène peinte en trois dimensions dans une boîte fermée par une vitre. Ces « boîtes à ouvrages » contiennent tout un monde imaginaire qui convoque les souvenirs d’enfance conscients ou refoulés. « Si vous avez le goût du voyage, Mimi vous entraînera », confie Jean Benoît.

Vernissage dimanche 26 avril, de 16h à 21h

L’Espace Berggruen
68-70 rue de l’Université – 75007 Paris
Tél. 01 42 22 12 51 / Fax. 01 42 22 14 44
contact@espaceberggruen.com
Entrée libre

pierre aimar
Mis en ligne le Jeudi 16 Avril 2009 à 23:31 | Lu 2972 fois
pierre aimar
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