27 au 31 janvier, 17ème édition du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer

« Personne ne vous entendra crier ». Rendre hommage au chef d’oeuvre de Ridley Scott : Alien, le huitième passager, à travers le titre de cet article, est une des façons les plus « parlantes » de présenter le thème retenu pour cette 17e édition : Le silence dans le fantastique.
Après avoir abordé des thèmes comme L’Apocalypse, Le Chiffre 13, Les Couleurs du Fantastique ou bien
encore Les Métamorphoses de la Réalité, le silence se pose en véritable source d’inspiration à choix
multiples pour bâtir une rétrospective cinématographique.


Thématique et rétrospective : le silence dans le fantastique

Acteur à part entière de nombreuses oeuvres sur pellicule, le silence instaure une atmosphère oppressante. Dans Répulsion de Roman Polanski, il est pesant et renforce les impressions de solitude qui conduisent à la dépression et à la perte de repères du personnage incarné par Catherine Deneuve. Dans Alien, le huitième passager, la créature s'éveille sans un bruit, seul le bourdonnement du vaisseau se fait entendre. C’est le calme avant la tempête.
Et il y aussi, dans des oeuvres comme Stalker d’Andrei Tarkovski, ce silence lourd de secrets que l’on aimerait garder et le silence que l’on recherche, quitte à devenir fou, comme dans Eraserhead de David Lynch. Si le silence a tant d'emprise sur le spectateur, c'est qu’il agit comme une porte ouverte à nos plus sombres angoisses… quelle malédiction cache cette adolescente muette dans Ring de Hideo Nakata, derrière le rideau de cheveux masquant son visage ?
Pour les cinéastes, le silence est parfois le moyen de souligner le moindre bruit en lui donnant un caractère inquiétant (la forêt hantée du Projet Blair Witch), voire dérangeant (les tourments schizophréniques du héros dans Clean, Shaven). Et lorsque les films sont totalement dépourvus de dialogues, comme Le Dernier combat de Luc Besson, c’est alors la musique qui prend le relais et revêt une importance capitale.
Le silence devient même mystique lorsqu'il nous plonge dans des abîmes qui s'étirent à l'infini. Il renvoie à une angoisse cosmique et métaphysique propre à ce genre appelé Space Opera dont le plus bel ambassadeur reste 2001 : L’Odyssée de l’espace. L’effet de réalisme n’en sort que grandi quand Stanley Kubrick utilise la sérénité de l’univers pour amplifier la portée de son oeuvre… Et que dire des films prenant pour théâtre les espaces sous-marins, mondes du silence par excellence qu’aucun bruit, si ce n’est quelques échos lointains et sourds, ne vient troubler ? Des lieux où personne ne vous entend crier…
Pour illustrer cette thématique, le Festival proposera une rétrospective qui permettra de (re)découvrir certains classiques du genre, qui seront annoncés prochainement.

www.festival-gerardmer.com
Office du Tourisme de Gérardmer
4 place des Déportés - BP 5
88401 Gérardmer
Tel: 03 29 27 27 27 - Fax: 03 29 27 23 25

pierre aimar
Mis en ligne le Mardi 15 Décembre 2009 à 16:06 | Lu 491 fois
pierre aimar
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