5 au 16 mai 2009, le Malade imaginaire, de Molière, Théâtre Gyptis à Marseille

Le projet du Malade est né d’une proposition du Théâtre de la Calade (Arles) de travailler sur un classique. Carole Costantini et moi-même avions entendu parler du projet d’Arpad Schilling en Hongrie de monter Hamlet avec trois acteurs jouant toutes les figures et pouvant se déplacer partout. Il voulait renouer avec l’homme d’aujourd’hui, adresser cette parole aux jeunes gens. Nous nous sommes dit qu’il
fallait que l’on s’inspire de ce projet. Nous voulons impliquer le spectateur au coeur de notre dispositif. Nous cherchons à jouer en permanence en interaction avec le public pour qu’il construise le spectacle avec nous. Nous le sollicitons au sens propre.


Je voulais une langue physique et musicale, le malade est pour moi une des pièce les plus riche de Molière. La thématique de la peur de la mort et de l’enfer familial m’intéressait. La farce du début affleure tout le temps on est sur le lieu-même de la transformation de la farce la plus scatologique à la comédie bourgeoise (qui elle-même se situe entre la farce et la tragédie).
J’avais envie de nous créer des contraintes fortes (4 acteurs, pas de décor, pas de costumes, un plein feux) ce refus de l’artifice devant nous centrer sur la langue et l’acteur. Ce projet est pour nous un petit laboratoire du travail sur le jeu de l’acteur.
En fait nous reprenons l’idée de Vitez de l’« atelier de farce et de tragédie ».
Alexis Moati,
Directeur de la Compagnie Vol Plané

du 5 au 16 mai 2009
Le Malade imaginaire, Molière
Mise en scène Alexis Moati et Pierre Laneyrie
Avec : Alexis Moati, Pierre Laneyrie, Patrick Denjean, Carole Costantini, Sophie Delage
Création 2008 de la Compagnie Vol Plané
Co-Production Compagnie Vol Plané
et Théâtre de la Calade - Arles
Coréalisation Compagnie Vol Plané
et Compagnie Chatôt-Vouyoucas / Théâtre Gyptis


Intentions de mise en scène.
« Le Malade Imaginaire. La dernière pièce de Molière. Il y dénonce l’imposture de la médecine par la présence d’un personnage principal paradoxal (un malade en bonne santé) qui tyrannise les siens en s’enfermant dans son obsession. La mort est présente partout dans le texte. Il n'est pas de personnage qui ne l'évoque à un moment ou à un autre.
Écrivant dans l’urgence, Molière pille allègrement dans ses propres pièces : on trouve du Scapin, du Tartuffe, du Médecin volant… La pièce est imparfaite, libre, ouverte, comme un brouillon. Cette dramaturgie composée de scènes de farce et de débat d’idées, d’intermèdes chantés et dansés, confère au texte, par la virtuosité de l’écriture, une joyeuse puissance de vie.
Les acteurs de la compagnie Vol Plané vont se confronter pour la première fois à une pièce du répertoire et à une écriture classique. Notre fil rouge est l’urgence. Nous essayons de déjouer la convention, de lire le texte dans ses couches les plus profondes pour lui rendre sa subversion et nouer avec le spectateur d’aujourd’hui une relation aussi proche que possible.

Quatre acteurs, pas de décor, pas de costumes, pas d’effets lumières : pas d’artifices. Des changements brusques, des tournures rapides, des passages sans transition, de la violence au rire franc, de la farce au tragique ; la rapidité est primordiale pour adresser cette parole à l’homme d’aujourd’hui, déjouer la peur,
défier la mort et transmettre comme Molière une pulsion de vie.

La forme.
L’idée de départ était de se poser de fortes contraintes afin de se mettre quasiment dans l’impossibilité de jouer la pièce (12 personnages pour 4 acteurs) pour trouver avec le public une interaction permanente.
Nous avons donc construit un dispositif et non un décor.
Nous évoluons dans un espace tracé au sol de 6 mètres sur 5 mètres.
Nous travaillons avec 8 chaises, 2 fauteuils et une chaise roulante.
Nous projetons sur un écran le début des scènes que l’on joue.
Toute la régie du spectacle (lumière son et vidéo) est gérée par les acteurs.
Les personnages sont repérés par un système de marquage.
Nous cherchons par cette forme radicale à nous éloigner de tous les artifices de l’illusion du théâtre pour nous centrer sur la langue. »
Pierre Laneyrie et Alexis Moati,
Metteurs en scène.

Le malade Imaginaire

Le Malade imaginaire est la dernière comédie écrite par Molière. C'est une comédieballet en trois actes (comportant respectivement 8, 9 et 15 scènes), représentée pour la 1ère fois au Théâtre du Palais-Royal le 10 février 1673 par la troupe de Molière ; à la quatrième représentation, Molière jouait le rôle d'Argan mais il devenait réellement mourant et s'efforçait de cacher sa douleur en souriant. Les autres comédiens comprirent que Molière allait vraiment mal. Ils fermèrent les rideaux et Molière s'évanouit. Les médecins l'amenèrent chez lui et pendant des heures sa femme resta au pied du lit jusqu'à ce qu'il décède.

Intrigue

Argan, le vieux bourgeois, se croit sans arrêt malade ; sa femme, Béline, lui dispense des soins attentifs, mais n'attend que sa mort pour pouvoir hériter.
Il se fait faire des saignées, des purges et prend toutes sortes de remèdes, dispensés par des médecins pédants et soucieux davantage de complaire à leur patient que de la santé de celui-ci, qui ne veulent que de l'argent. Pour que son maître mange bien, Toinette, sa servante, se déguise en médecin et lui dispense des conseils plus raisonnables.
Angélique, sa fille, aime Cléante — ce qui mécontente Argan, car Cléante est pauvre. De plus, il préférerait voir sa fille mariée à Thomas Diafoirus, le fils d'un médecin. Pour les tirer d'affaire, Toinette recommande à Argan de faire le mort. Sa femme est appelée par Toinette, et manifeste sa joie d'être débarrassée de son mari devant celui-ci, qu'elle croit mort. Toinette appelle ensuite Angélique, qui manifeste un chagrin sincère de la mort de son père : celui-ci arrête aussitôt son jeu et accepte l'union de sa fille avec Cléante, à la condition que ce dernier devienne médecin. Son frère, Béralde, lui conseille de devenir médecin lui-même, ce qu'il accepte. La pièce se termine par une cérémonie bouffonne d'intronisation d'Argan à la médecine.

Œuvres de Molière

Le Médecin volant (1645) • La Jalousie du barbouillé (1650) • L'Étourdi (1655) • Le Dépit amoureux (1656) • Le Docteur amoureux (1658) • Les Précieuses ridicules (1659) • Sganarelle (1660) • Dom Garcie de Navarre (1661) • L'École des maris (1661) • Les Fâcheux (1661) • L'École des femmes (1662) • La Jalousie du Gros-René (1663) • La Critique de l'école des femmes (1663) • L'Impromptu de Versailles (1663) • Le Mariage forcé (1664) • Gros-René, petit enfant (1664) • La Princesse d'Élide (1664) • Tartuffe (1664) • Dom Juan (1665) • L'Amour médecin (1665) • Le Misanthrope (1666) • Le Médecin malgré lui (1666) • Mélicerte (1666) • Pastorale comique (1667) • Le Sicilien ou l'Amour peintre (1667) • Amphitryon (1668) • George Dandin (1668) • L'Avare (1668) • Monsieur de Pourceaugnac (1669) • Les Amants magnifiques (1670) • Le Bourgeois gentilhomme (1670) • Psyché (1671) • Les Fourberies de Scapin (1671) • La Comtesse d'Escarbagnas (1671) • Les Femmes savantes (1672) • Le Malade imaginaire (1673)

LE CALENDRIER du 5 au 16 mai 2009
Représentations à 20h30 mardi / vendredi / samedi
Représentations à 19h15 mercredi / jeudi
RÉSERVATIONS 04 91 11 00 91
Théâtre Gyptis
136, rue Loubon
13003 Marseille
www.theatregyptis.com

pierre aimar
Mis en ligne le Samedi 25 Avril 2009 à 14:49 | Lu 2994 fois
pierre aimar
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