6 mars au 16 mai, De l’esclave à l’empereur, L’art romain dans les collections du musée du Louvre, Musée Départemental Arles antique. [Jacqueline Aimar]

Peu de musées dans le monde peuvent présenter une collection aussi prestigieuse pour l’art de la Rome antique que celle du Louvre, patiemment rassemblée par des générations de conservateurs depuis la fondation du musée en 1793. Ils ont pourtant parfaitement réussi à constituer un discours cohérent, capable d’illustrer la richesse de la civilisation romaine de l’empereur à l’esclave : des chefs-d’œuvre justement célébrés côtoient des pièces moins connues ou même de modestes objets de la vie quotidienne, rendant plus accessible cette diversité aux yeux du public.


Ce travail a été présenté avec un énorme succès aux États-Unis dans le cadre des échanges internationaux conduits par le Louvre.
C’est désormais au tour d’Arles d’accueillir cet ensemble prestigieux sous une forme renouvelée. Cette étape va ainsi donner au public français l’occasion de voir ces œuvres avant leur retour dans les salles et dans les réserves du Louvre.Un autre motif de satisfaction pour les directeurs est la publication de l’ouvrage consacré à l’exposition, non pas un catalogue, mais bien d’un livre.
A ce titre, il devrait être mis en vente à la librairie du Louvre bien au-delà de la fermeture de l'exposition et constituer pour longtemps la manifestation tangible des rapports liant les deux institutions.

Rome est en Arles

Au fil de six sections distinctes, plus de 150 objets issus des prestigieuses collections du Louvre, du IIe siècle avant JC jusqu’au VIe siècle, sont présentés en Arles, dans un parcours thématique très didactique : mosaïques, peintures, statues, reliefs en marbre, inscriptions, terres cuites, bronzes, os, ivoires, argenterie, bijoux…L’occasion de pouvoir admirer la variété et le génie de l’art romain à travers les thèmes comme le théâtre, le cirque, la chasse, les plaisirs du banquet, des bains et de l’amour, les sacrifices aux dieux de Rome et les cultes domestiques.
Ainsi, dans la section consacrée à l'empereur, des portraits de marbre composent l'arbre dynastique des Julio-Claudiens. Si un grand Caligula peut paraître inquiétant, le jeune Néron semble tendre encore. Un grand Trajan domine de toute sa cuirasse deux extraordinaires portraits en bronze de Livie et Auguste, sortis d'un champ au XIXe siècle. A côté, une stèle de bronze porte encore les mots d'Hadrien aux habitant d'une petite cité grecque.
Le thème du citoyen s'ouvre avec le corps massif d'un homme en toge, cerné de reliefs en marbre que le public n'a plus vu depuis 20 ans. Si une courte inscription est encore toute pleine de la fierté du consul Petronius Melio, un petit magistrat obèse, tout rose, en terre cuite, semble plus près de l'apoplexie que de la gloire.
L'opposition entre la paix et la guerre modèle la section sur le décor domestique. Là, une table est dressée, mêlant argile, verre, argent et bronze. Le relief des Prétoriens côtoie celui du Dace qu'a peut-être vu, à Rome, le vétéran M. Aurelius Venustus, dont l'autel est modestement dressé non loin
Honneur est rendu aux poètes, acteurs, gladiateurs et esclaves dans la section sur les étrangers et les non-citoyens.
Le diptyque des muses, chef-d'œuvre d'ivoire, n'est pas moins émouvant que le petit esclave noir d'Aphrodisias ou que le petit manche de couteau en os du gladiateur Fundilanus.
La religion et le monde des morts, qui closent l'exposition, permettent de passer de petits dieux de bronze à une scène de divination, majestueuse pièce de marbre. Avec des objets du quotidien, la simple, mais magnifique tombe du Pouzin parle de l'ultime voyage, comme le sarcophage d'Actéon en empruntant à la mythologie.
Jacqueline Aimar

Jusqu’au 3 mai, 04 90 18 88 88

pierre aimar
Mis en ligne le Jeudi 21 Mai 2009 à 02:43 | Lu 774 fois
pierre aimar
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