Musée Réattu, Chambres d’écho est dédié à l’ensemble de la collection photographique du musée
Après six mois de fermeture pour travaux à tous les étages, et l’événement de portée internationale qu’a
constitué l’exposition Musée Réattu/Christian Lacroix en 2008, le musée réouvre le 8 juillet avec une nouvelle exposition conçue à l’échelle de l’ancien Grand-Prieuré de Malte.
Au total, quelques 25 chambres, tantôtmonographiques (Dieter Appelt, Jocelyne Alloucherie, Edward Weston, Jacqueline Salmon, Georges Rousse …), tantôt thématiques : le voyage intérieur, le laboratoire, les Vanités, l’apparition, l’énigme…où figurent près d’une centaine d’artistes et plus de 400 oeuvres.
Le tout nouveau Département d’art sonore du musée contribue à ce dispositif par la présence d’un artiste rare, Knud Viktor, dont les “paysages sonores” investissent passages, escaliers et espaces secrets.
Exposition dans l’exposition, le centre du parcours est occupé par le tête-à-tête entre deux artistes phares du XXe siècle : les “conversations” de Brassaïavec Picasso. Deux artistes magnifiquement présents dans les collections et l’histoire du musée, Picasso par la donation de 1971 et Brassaï par l’exposition mémorable qu’il fit au musée Réattu en 1974, lorsqu’il fut invité d’honneur des Rencontres.
Un ensemble de 110 photographies, dessins, objets, et sculptures, pour entrer dans le laboratoire foisonnant de leur complicité, initiée en 1932.
Du capharnaüm de la rue de la Boétie et des Grands Augustins à l’atelier phosphorescent de Boisgeloup, la sélection des images de Brassaï – qui pour Picasso avaient la véracité et l’acuité d’une véritable “prise de sang” – suit le texte des Conversations, en séquences centrées sur une série de thèmes : le Cirque, l’Atelier, les Transmutations, les Graffiti…Une trame dans laquelle s’insèrent nos dessins, et un objet fétiche, le fameux coco-fesse des Seychelles, source chez l’un et l’autre de multiples échos.
Vernissage : mardi 7 juillet à 17h
Musée Réattu :
10 rue du Grand-Prieuré - 13200 Arles
Tél. 04 90 49 37 58 - Fax 04 90 49 36 97
musee.reattu@ville-arles.fr
www.museereattu.arles.
constitué l’exposition Musée Réattu/Christian Lacroix en 2008, le musée réouvre le 8 juillet avec une nouvelle exposition conçue à l’échelle de l’ancien Grand-Prieuré de Malte.
Au total, quelques 25 chambres, tantôtmonographiques (Dieter Appelt, Jocelyne Alloucherie, Edward Weston, Jacqueline Salmon, Georges Rousse …), tantôt thématiques : le voyage intérieur, le laboratoire, les Vanités, l’apparition, l’énigme…où figurent près d’une centaine d’artistes et plus de 400 oeuvres.
Le tout nouveau Département d’art sonore du musée contribue à ce dispositif par la présence d’un artiste rare, Knud Viktor, dont les “paysages sonores” investissent passages, escaliers et espaces secrets.
Exposition dans l’exposition, le centre du parcours est occupé par le tête-à-tête entre deux artistes phares du XXe siècle : les “conversations” de Brassaïavec Picasso. Deux artistes magnifiquement présents dans les collections et l’histoire du musée, Picasso par la donation de 1971 et Brassaï par l’exposition mémorable qu’il fit au musée Réattu en 1974, lorsqu’il fut invité d’honneur des Rencontres.
Un ensemble de 110 photographies, dessins, objets, et sculptures, pour entrer dans le laboratoire foisonnant de leur complicité, initiée en 1932.
Du capharnaüm de la rue de la Boétie et des Grands Augustins à l’atelier phosphorescent de Boisgeloup, la sélection des images de Brassaï – qui pour Picasso avaient la véracité et l’acuité d’une véritable “prise de sang” – suit le texte des Conversations, en séquences centrées sur une série de thèmes : le Cirque, l’Atelier, les Transmutations, les Graffiti…Une trame dans laquelle s’insèrent nos dessins, et un objet fétiche, le fameux coco-fesse des Seychelles, source chez l’un et l’autre de multiples échos.
Vernissage : mardi 7 juillet à 17h
Musée Réattu :
10 rue du Grand-Prieuré - 13200 Arles
Tél. 04 90 49 37 58 - Fax 04 90 49 36 97
musee.reattu@ville-arles.fr
www.museereattu.arles.
Musée Réattu/Chambres d’écho par Michèle Moutashar
Autant le souligner d’emblée : cette nouvelle exposition est clairement l’un des effets de celle –
Musée Réattu / Christian Lacroix – qui eut lieu en 2008 avec l’ampleur et le retentissement que l’on
sait ; à commencer par son titre – même binôme, que vient fusionner le recours à la virgule – où le nom même du musée apparaît encore une fois comme bien autre chose qu’un lieu : un acteur, et plus encore un matériau.
Musée Réattu, Chambres d’écho : utiliser l’espace-temps de ce navire, de la nacelle et de l’alambic qu’est tout à la fois l’ancien Grand Prieuré de Malte, et le revers de ses architectures labyrinthiques devenues, hier comme aujourd’hui, des chambres. Plonger dans ses collections, pour l’heure celles de l’abondant département photographique, pour autre chose qu’une sélection, un historique, ou même un exposé : on va dire une laine précieuse dont le lieu serait en quelque sorte le fuseau.
L’écho, ce serait ainsi ce qui se noue entre l’âme ou le corps des oeuvres, distillées au fil des années, et les vides ou les pleins d’un espace habité. Un aller et retour qui modèle aussi bien les unes que les autres, sans pour autant les rendre aucunement captifs.Mais ce serait tout autant (et pas l’un sans l’autre) les miroitements d’un mouvant mélange des genres – sculpture/photographie, objet naturel/oeuvre d’art…et images sonores, le tout sur le mode léger de l’horticulture – qui se dessine clairement désormais comme un programme muséographique à part entière, à un moment majeur de l’histoire du musée.
C’est dire combien ce dispositif, écho de l’exposition de l’an passé, que l’on pouvait déjà aussi bien lire comme une résultante, ne relève finalement que fort peu du registre habituel de l’exposition.
Le ferment que constituent de chambre en chambre les pièces rapportées (comme les arêtes du Cube de
Giacometti précipitant le noir des images insondables de Vasco Ascolini, ou le battement d’ailes accompagnant les toiles à peines tenues des prototypes déposés cette année par Christian Lacroix) renvoie avant tout à l’imbrication d’un lieu – plié, déplié, replié – dans les strates – étirées, resserrées, distendues – du tempsmuséal (celui de la constitution d’une collection) qui est en fait le véritable sujet de cette proposition.
Comme si l’apport de pièces venues d’ailleurs, naturelles ou fabriquées, dessinait moins les méandres rêvés d’un corpus idéal qu’elle ne révélait la multiplicité et la puissance des marées qu’entraînent sans fin les oeuvres, mûes par leur polysémie, toujours recommencées.
Michèle Moutashar
Conservateur en chef du Patrimoine
Directrice du musée Réattu
Musée Réattu / Christian Lacroix – qui eut lieu en 2008 avec l’ampleur et le retentissement que l’on
sait ; à commencer par son titre – même binôme, que vient fusionner le recours à la virgule – où le nom même du musée apparaît encore une fois comme bien autre chose qu’un lieu : un acteur, et plus encore un matériau.
Musée Réattu, Chambres d’écho : utiliser l’espace-temps de ce navire, de la nacelle et de l’alambic qu’est tout à la fois l’ancien Grand Prieuré de Malte, et le revers de ses architectures labyrinthiques devenues, hier comme aujourd’hui, des chambres. Plonger dans ses collections, pour l’heure celles de l’abondant département photographique, pour autre chose qu’une sélection, un historique, ou même un exposé : on va dire une laine précieuse dont le lieu serait en quelque sorte le fuseau.
L’écho, ce serait ainsi ce qui se noue entre l’âme ou le corps des oeuvres, distillées au fil des années, et les vides ou les pleins d’un espace habité. Un aller et retour qui modèle aussi bien les unes que les autres, sans pour autant les rendre aucunement captifs.Mais ce serait tout autant (et pas l’un sans l’autre) les miroitements d’un mouvant mélange des genres – sculpture/photographie, objet naturel/oeuvre d’art…et images sonores, le tout sur le mode léger de l’horticulture – qui se dessine clairement désormais comme un programme muséographique à part entière, à un moment majeur de l’histoire du musée.
C’est dire combien ce dispositif, écho de l’exposition de l’an passé, que l’on pouvait déjà aussi bien lire comme une résultante, ne relève finalement que fort peu du registre habituel de l’exposition.
Le ferment que constituent de chambre en chambre les pièces rapportées (comme les arêtes du Cube de
Giacometti précipitant le noir des images insondables de Vasco Ascolini, ou le battement d’ailes accompagnant les toiles à peines tenues des prototypes déposés cette année par Christian Lacroix) renvoie avant tout à l’imbrication d’un lieu – plié, déplié, replié – dans les strates – étirées, resserrées, distendues – du tempsmuséal (celui de la constitution d’une collection) qui est en fait le véritable sujet de cette proposition.
Comme si l’apport de pièces venues d’ailleurs, naturelles ou fabriquées, dessinait moins les méandres rêvés d’un corpus idéal qu’elle ne révélait la multiplicité et la puissance des marées qu’entraînent sans fin les oeuvres, mûes par leur polysémie, toujours recommencées.
Michèle Moutashar
Conservateur en chef du Patrimoine
Directrice du musée Réattu