9 au 20.11.10 : La Serva Amorosa, de Carlo Goldoni, avec Robert Hirsch, Clémentine Célarié, Claire Nadeau, au théâtre du Gymnase, Marseille

Comédie « familiale » de la grande époque goldonienne, La Serva amorosa nous entraîne à Vérone chez le vieil Ottavio, riche bourgeois qui a épousé en secondes noces une relativement jeune femme à la recherche d’un héritage avantageux.


L’histoire

Une servante fidèle fera tout pour déjouer ses plans et faire rendre ses droits au fils proscrit. Ce personnage de servante, pour qui la vertu, la rectitude morale est aussi affaire de renommée sociale, est caractéristique des personnages goldoniens tous issus de la remarquable observation de caractère à laquelle s’est livré Goldoni tout au long de sa vie. Cet auteur, pour qui « le monde est un beau livre mais il sert peu à qui ne le sait lire », ne cessera de s’inspirer de ses contemporains pour en faire des héros de théâtre. Il les regarde et les transfigure offrant aux acteurs qui les interprètent des rôles où ils peuvent faire montre de leur engagement et de leur talent.
Talent renversant en ce qui concerne la distribution de cette Serva amorosa qui voit Robert Hirsch et Clémentine Célarié mener de mains de maître cette comédie tourbillonnante et limpide, cette véritable fable morale que Voltaire voulait faire étudier aux enfants pour « apprendre les devoirs et les leçons de la Société ».

Note d'intention. Affaires de famille

L’immense plaisir d’une comédie de Goldoni pour le spectateur signifie l’obligation pour le metteur en scène et la troupe qui le joue d’inventer, d’ordonner, et de recomposer un univers intime à la précision horlogère.
Un immeuble, une rue, un quartier, une ville, sont ici suggérés sur un plateau de théâtre. La mosaïque des personnages, des conditions sociales, des caractères et des destins est à tricoter par tous comme un pull-over de famille multicolore, tendre, moelleux et imparfait… Du cousu main.
L’arbre généalogique de la distribution, se doit d’être respecté afin de tendre énergiquement et sans relâche le fil de l’action.
Coraline, servante fidèle et dévouée va suivre un fils de famille banni par son père (sous l’influence de sa belle-mère…) et lui permettre de retrouver sa place dans le giron familial dont il ne saurait s’extraire sans danger de disgrâce sociale et de futur compromis.
Toutes les ruses employées par Coraline sont des recettes maison au bon goût de cuisine domestique et bourgeoise. Et pourtant, sans relâche, le spectateur suit cette intrigue familiale avec délectation, comme invité à la table d’un ami fin gourmet.
Le jeu des acteurs recherchera l’intime et le quotidien, le décor – jeu de construction puzzle – se métamorphosera pour laisser apparaître toutes les portes, toutes les fenêtres nécessaires à l’intrigue ; la lumière lui prêtera main-forte. Les costumes 18ème emprunteront à toutes les époques les couleurs et les signes d’une patine propre aux personnages typés (une canne, une cape, un tricot, un gilet se joueront des époques).
Tout doit concourir au plaisir du théâtre : du rythme, de l’émotion, du rire, comme une bonne partie de cartes jouée entre amis, où certains trichent, d’autres arbitrent, d’autres perdent ou marquent des points, mais dont tous gardent un souvenir mémorable. Une soirée douce au coeur et à l’âme.
Christophe Lidon

Pratique

La Serva Amorosa
Carlo Goldoni
adaptation Michael Stampe et Christophe Lidon
mise en scène Christophe Lidon
décor Catherine Bluwal
lumières Marie-Hélène Pinon
costumes Claire Belloc
son Michel Winogradoff
avec : Clémentine Célarié, Robert Hirsch, Claire Nadeau Denis Berner, Benjamin Boyer, Elise Diamant, Manuel Durand, Jean-Marie Lardy, Guilhem Pellegrin, Pierre Zaoui

Claire Nadeau, Molière dans un Second Rôle
Catherine Bluwal, Molière du Décorateur – Scénographe

calendrier des représentations
du mardi 9 au samedi 20 novembre à 20h30
sauf mercredis 10 et 17 novembre à 19h00
relâche dimanche 14 et lundi 15 novembre
durée du spectacle : 2h
prix des places de 8 à 34 euros
réservations 0 820 000 422
+ d’infos www.lestheatres.net

pierre aimar
Mis en ligne le Mercredi 6 Octobre 2010 à 19:49 | Lu 1251 fois
pierre aimar
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