Deux récits portent à la scène deux voix singulières, faussement anthropologiques, nous donnant à rire d’Uruguayens imaginaires ou encore d'Ur Bororos. Derrière la parodie du récit de voyage se dessinent le malaise, l’inconfort et la solitude de celui qui juge une culture à laquelle il n’appartient pas. A moins que ces populations mythologiques, dont le rapport à l’ennui est très particulier, ne soient qu’un miroir déformant de nos propres sociétés occidentales… Trois acteurs sont en scène pour jouer tour à tour l'explorateur, le président de l'Uruguay ou le chamane Ur Bororo...
Il s’agit de la première mise en scène professionnelle de Maïanne Barthès nouvellement sortie de l’Ecole de la Comédie de Saint-Etienne, tout comme les trois comédiens. Ce spectacle est accueilli également à Montpellier (l’Outil théâtre) et Saint-Étienne (Le Verso).
Représentations jeudi, vendredi, samedi à 20 h 30, dimanche à 17 h, lundi à 19 h
Théâtre des Marronniers, 7 rue des Marronniers, 69002 LYON - Métro Bellecour
Tarifs : 14 €, étudiants – 25 ans : 12 €, jeunes -16 ans : 11€ - Tarif unique le jeudi : 11 €
Paiements : Chèques, espèces, carte bancaire, Pass’Culture Ville de Lyon, Carte M’ra !, chèques vacances, chèques culture acceptés.
Réservations 04 78 37 98 17 et sur www.theatre-des-marronniers.com
Il s’agit de la première mise en scène professionnelle de Maïanne Barthès nouvellement sortie de l’Ecole de la Comédie de Saint-Etienne, tout comme les trois comédiens. Ce spectacle est accueilli également à Montpellier (l’Outil théâtre) et Saint-Étienne (Le Verso).
Représentations jeudi, vendredi, samedi à 20 h 30, dimanche à 17 h, lundi à 19 h
Théâtre des Marronniers, 7 rue des Marronniers, 69002 LYON - Métro Bellecour
Tarifs : 14 €, étudiants – 25 ans : 12 €, jeunes -16 ans : 11€ - Tarif unique le jeudi : 11 €
Paiements : Chèques, espèces, carte bancaire, Pass’Culture Ville de Lyon, Carte M’ra !, chèques vacances, chèques culture acceptés.
Réservations 04 78 37 98 17 et sur www.theatre-des-marronniers.com
Note d’intention
Faire de la mise en scène, c’est avant tout pour moi diriger des acteurs. Ce qui me
fascine, c’est comment le rien, le tout petit, dès lors qu’il est vivant et présent peut
devenir énorme, captivant, émouvant, drôle. J’ai aussi une passion pour le texte, les
récits, les histoires. Comment raconter une histoire, ici, deux histoires, avec trois
acteurs.
Le sujet, dans je hais les voyages et les explorateurs, c’est l’ennui. L’ennui profond et
mortel que l’on ressent seul ou en compagnie. L’ennui. Un tout petit sentiment au
départ. Il ne s’agit pas de passions, de déchirements, de tragédies et de drames.
L’ennui, bête et méchant, le petit mal de nos sociétés, que l’on combat pourtant à grand
renfort de gadgets, de magazines, de livres, de bavardages futiles sur la pluie et le beau
temps, bref, tout ce que nous sommes capables d’inventer pour combattre ce sentiment
pénible de n’avoir rien de spécial à faire ou à dire.
Les ur-bororos sont à ce titre une population particulièrement bizarre qu’elle ne cherche
pas à lutter du tout, elle assume parfaitement le fait de s’ennuyer et par là même
d’ennuyer les autres. Les uruguayens bien au contraire vont inventer les occupations les
plus absurdes, du moment qu’elles remplissent leurs fonctions d’occupation, et les
empêchent de se retrouver là, à ne rien faire. De ce fait, s’ennuyer devient même une
occupation tout à fait estimable, dès lors qu’il s’agit de s’occuper à s’ennuyer ce qui est
tout autre chose que s’ennuyer tout court.
Les deux narrateurs, respectivement en Uruguay et quelque part dans la région des
Parasquitos du bassin amazonien, adoptent des positions d’observateurs plus ou moins
anthropologues et décrivent les coutumes étranges de ces populations hors du
commun. Position d’observateur de toute façon inévitable lorsque l’on est en exil : notre
sentiment d’appartenance à un pays et une culture fait que souvent à l’étranger malgré
tous nos efforts et même en comprenant la langue (ce qui est évidemment le cas de
Copi) et bien on reste étranger et surtout parfaitement seul. Positions d’observateurs,
donc, qui confèreraient à nos deux narrateurs un semblant de distance s’il n’était pas
évident que l’ennui est bien un sentiment universel que l’on ne trouve pas plus chez les
ur-bororos que par chez nous, de même que les façons de le combattre.
Même l’acteur s’ennuie. Mais l’acteur est comme l’uruguayen, il refuse de ne rien faire,
d’être là, et de ne rien faire. L’exercice le plus difficile pour un acteur et c’est bien connu,
c’est de ne faire « rien ». L’acteur est toujours en train de faire quelque chose, mais non
pas par peur de s’ennuyer (on peut s’ennuyer même en faisant quelque chose, en
particulier une chose répétitive ce qui est souvent le cas pour un acteur) mais par peur
d’ennuyer le public. Or, c’est justement ce rien, ce tout petit rien qui nous échappe que
nous tâcherons de rendre drôle ou émouvant, sensible et vivant pour le spectateur.
C’est à partir de l’ennui, ce tout petit sentiment bêtement universel que nous bâtirons ce
spectacle…
Maïanne Barthès
fascine, c’est comment le rien, le tout petit, dès lors qu’il est vivant et présent peut
devenir énorme, captivant, émouvant, drôle. J’ai aussi une passion pour le texte, les
récits, les histoires. Comment raconter une histoire, ici, deux histoires, avec trois
acteurs.
Le sujet, dans je hais les voyages et les explorateurs, c’est l’ennui. L’ennui profond et
mortel que l’on ressent seul ou en compagnie. L’ennui. Un tout petit sentiment au
départ. Il ne s’agit pas de passions, de déchirements, de tragédies et de drames.
L’ennui, bête et méchant, le petit mal de nos sociétés, que l’on combat pourtant à grand
renfort de gadgets, de magazines, de livres, de bavardages futiles sur la pluie et le beau
temps, bref, tout ce que nous sommes capables d’inventer pour combattre ce sentiment
pénible de n’avoir rien de spécial à faire ou à dire.
Les ur-bororos sont à ce titre une population particulièrement bizarre qu’elle ne cherche
pas à lutter du tout, elle assume parfaitement le fait de s’ennuyer et par là même
d’ennuyer les autres. Les uruguayens bien au contraire vont inventer les occupations les
plus absurdes, du moment qu’elles remplissent leurs fonctions d’occupation, et les
empêchent de se retrouver là, à ne rien faire. De ce fait, s’ennuyer devient même une
occupation tout à fait estimable, dès lors qu’il s’agit de s’occuper à s’ennuyer ce qui est
tout autre chose que s’ennuyer tout court.
Les deux narrateurs, respectivement en Uruguay et quelque part dans la région des
Parasquitos du bassin amazonien, adoptent des positions d’observateurs plus ou moins
anthropologues et décrivent les coutumes étranges de ces populations hors du
commun. Position d’observateur de toute façon inévitable lorsque l’on est en exil : notre
sentiment d’appartenance à un pays et une culture fait que souvent à l’étranger malgré
tous nos efforts et même en comprenant la langue (ce qui est évidemment le cas de
Copi) et bien on reste étranger et surtout parfaitement seul. Positions d’observateurs,
donc, qui confèreraient à nos deux narrateurs un semblant de distance s’il n’était pas
évident que l’ennui est bien un sentiment universel que l’on ne trouve pas plus chez les
ur-bororos que par chez nous, de même que les façons de le combattre.
Même l’acteur s’ennuie. Mais l’acteur est comme l’uruguayen, il refuse de ne rien faire,
d’être là, et de ne rien faire. L’exercice le plus difficile pour un acteur et c’est bien connu,
c’est de ne faire « rien ». L’acteur est toujours en train de faire quelque chose, mais non
pas par peur de s’ennuyer (on peut s’ennuyer même en faisant quelque chose, en
particulier une chose répétitive ce qui est souvent le cas pour un acteur) mais par peur
d’ennuyer le public. Or, c’est justement ce rien, ce tout petit rien qui nous échappe que
nous tâcherons de rendre drôle ou émouvant, sensible et vivant pour le spectateur.
C’est à partir de l’ennui, ce tout petit sentiment bêtement universel que nous bâtirons ce
spectacle…
Maïanne Barthès