Adagio, Meris Angioletti et Flora Moscovici, exposition à la BF15, Lyon, du 31 mars au 27 mai 2017

Associant les artistes Meris Angioletti et Flora Moscovici, La BF15 propose Adagio : première exposition du programme Suite initié par le Centre national des arts plastiques, en partenariat avec l’Adagp.


Flora Moscovici pense la peinture sous ses multiples définitions et utilise les possibilités extrêmement variées de ce médium, y compris dans ses marges.
Ses interventions épurées nous révèlent la profondeur picturale des espaces où elle est invitée. Les dispositifs de Meris Angioletti nous en donnent quant à eux une dimension complexe, nourrie de nombreuses références à l’histoire de l’art, aux sciences cognitives, à la psychologie ou aux croyances ésotériques.

Les deux artistes s’appuient sur les variations lumineuses qui traversent
La BF15 pour établir un dialogue. De multiples rapports d’incidences entre les œuvres et le lieu se créent au fil des heures de la journée et de la nuit.
Le geste pictural de Flora Moscovici vient habiter l’espace en lisière, tel une émanation incandescente. Cette pièce, quasi atmosphérique, se transforme sous les oscillations lumineuses et sonores des dispositifs de Meris Angioletti.
Inspiré par Thema – pièce pour voix et magnétophone créée par Luciano Berio en 1958, à partir d’un fragment d’Ulysse de James Joyce (Les sirènes) – un chœur se diffuse dans l’espace, en écho à la conférence élargie proposée par Meris Angioletti, durant laquelle est interprété un texte autour des qualités onomatopéiques du langage. Ces vibrations, ainsi qu’une partition colorée sur les vitres du lieu, participent, en interaction avec la pièce de Flora Moscovici, à un processus synesthésique.

Instaurant des formes empreintes et matrices d’espaces physiques et mentaux, le travail de ces deux artistes livre ainsi une incarnation à la fois évidente et nébuleuse de notre existence.
Et leur exposition à La BF15, nous amène-t-elle alors à considérer la recherche artistique comme une traversée, qui s’inscrit temporairement dans un lieu autant qu’elle se déploie en de multiples et lointaines dimensions.

Meris Angioletti

UT, performance conçue et mise en scène par Meris Angiolettid'après un texte original de Philippe Latreille.
Ancrées tant dans l’histoire des arts – des premières abstractions de la fin du 19ème siècle au « cinéma élargi » théorisé par Gene Youngblood dans les années 1970 – que dans les sciences cognitives, la psychologie ou les croyances ésotériques, les œuvres de Meris Angioletti interrogent les mécanismes de la perception, de la mémoire et de la psyché. Empreint d’une méthode analytique dans laquelle recherche iconographique et écriture jouent un rôle complémentaire, son travail prend la forme d’installations lumineuses ou sonores, de projections vidéo, de diaporamas, de publications et de tirages photographiques. L’acte de projeter de la lumière, des images ou des couleurs,
celui de diffuser des sons dans un lieu visent à créer une relation entre l’espace physique et l’espace mental pour favoriser chez le spectateur des « visions intérieures » qui
sont autant de traductions invisibles. Plaçant les processus psychiques au cœur de sa recherche, elle interroge la perception du regardeur, et les mécanismes actionnés dans les dispositifs physiques qu’elle développe, dans une démarche à la fois scientifique et sensible.
Extrait du communiqué de presse de l’exposition Le Grand Jeu, FRAC Champagne-Ardenne, Reims, 2016

Flora Moscovici

Caverne Liquide, INTERTIDAL, exposition collective, Galerie Eva Meyer, Paris, 2015
L’observation des espaces que je traverse et l’attention à certains détails, qui me procurent des émotions ou stimulent mon imagination, constituent les prémices de ma recherche artistique. La manière dont la lumière s’introduit dans un espace, les particularités de l’architecture, les traces de l’histoire du lieu et bien sûr les couleurs, la façon dont elles sont posées et dont elles vieillissent, sont autant de points que
je tente de dévoiler tout en cherchant à créer des espaces autres, en développant des œuvres picturales côtoyant la peinture en bâtiment et s’inspirant des endroits en chantiers, dans un entre-deux où la limite est mince entre la beauté et le presque
rien un peu sale et pas très bien peint. Il s’agit d’une pratique de peintre au sens large, c’est-à-dire en pensant la peinture sous ses multiples définitions et en utilisant les possibilités extrêmement variées de ce médium, y compris dans ses marges. Là où
il y a de la peinture, c’est pour moi de la peinture, qu’elle soit présente dans un but utilitaire, artistique ou autre. Et parfois, là où il n’y a pas de peinture, c’est aussi de la peinture à travers la mise en œuvre de la couleur par d’autres matériaux. Flora Moscovici

Pratique

La BF 15
11, quai de la Pêcherie
69001 Lyon
33 (0)4 78 28 66 63
infos@labf15.org
www.labf15.org


Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 24 Février 2017 à 01:44 | Lu 234 fois
Pierre Aimar
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