Alba la Romaine, Ardèche, festival de théâtre dans le théâtre Antique d'Alba par la Comédie de Valence. 15 au 30 juillet

Quatre pièces au programme de l'édition 2008 du festival d'Alba. La Comédie de Valence, Scène nationale, propose chaque été de renouer avec le théâtre des origines dans l'espace ruiné du théâtre romain. Atmosphère sereine garantie, même si le chant des crapauds se mêlent parfois au dialogue. Mais il y a vait déjà des crapauds au temps de l'Empire romain et aucun auteur de l'époque ne s'en est plaint.


On est les champions ; Une jeune et brillante équipe lyonnaise pour un soir de foot pas comme les autres. du 15 au 24 juillet, 18h30, Salle polyvalente, Alba-la-Romaine

© Comédie de Valence
Incroyable : la France se retrouve en finale de la coupe du monde de football. Le pays tout entier est en proie à la fièvre du ballon. Mais la supériorité de l'adversaire est écrasante, les chances de victoire sont minces. Le onze national semble avoir besoin de réformes drastiques autant que le pays lui-même : Ah, « si nous n'avions pas passé notre temps à nous faire des compliments, nous serions arrivés plus tôt dans la réalité » ! Mais, comme chacun le sait, un match dure 90 minutes…

"On est les champions" n'est pas une pièce dont les rôles sont répartis entre un nombre bien défini de personnages : c'est un long cri de guerre polyphonique qui suit en temps réel la dramaturgie d'un match de foot, y compris l'avant-match, la mi-temps et les commentaires d'après-match. Chants de stade, commentaires de spécialistes, sermons patriotiques, reportages en direct, annonces, mais aussi monologues intérieurs et minuscules saynètes. On parle depuis les tribunes, les cabines de presse, devant la télévision, dans les vestiaires. Toutes ces voix sont autant d'opinions sur l'état de la nation.
"On est les champions" révèle, interroge, moque les systèmes de valeurs. La langue apparemment libre et désinvolte du sport et des sportifs est bien un révélateur des mentalités et des idéologies.

“Quatre garçons, costume-cravate et lunettes noires, jouent en chœur ou en canon le psychodrame du ballon rond, de la cabine des journalistes aux pissotières, lieu d'affrontements feutrés et de perversions occasionnelles. Agencée en une succession de tableaux sarcastiques par le talentueux Simon Delétang. Un vrai bonheur.”
L'Express | Laurence Liban | 5 février 2008

Texte Marc Becker | Texte français Pascal Paul-Harang | Mise en scène Simon Delétang | Avec Mathieu Lagarrigue, Fabrice Lebert, Mickaël Pinelli, Simon Delétang | Assistante à la mise en scène Marianne Pommier | Scénographie Daniel Fayet | Création lumière Thomas Chazalon | Création son Nicolas Lespagnol-Rizzi | Costumes Odrée Chaminade | Régie générale Didier Raymond | Construction décor Anne de Crécy, Gérard Rongier | L'Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté | Production Comédie de Valence, CDN Drôme-Ardèche | Coproduction Minos théâtre et Théâtre les Ateliers | Avec la participation artistique de l'ENSATT | Création janvier 2008 | Durée 1h30

L'annonce faite à Marie - Théâtre création. Du 15 au 25 juillet, 21h, Théâtre antique d'Alba-la-Romaine

© Comédie de Valence
« L'annonce faite à Marie, “véritable opéra de paroles” selon Claudel, est un sommet de notre théâtre. »
Michel Cournot | Le Monde
Paul Claudel aimait tout particulièrement “l'annonce faite à Marie” remodelée et réécrite pendant cinquante six ans. L'histoire de ces deux soeurs, Violaine et Mara, dans la ferme de Combernon. Au début de la pièce, le père s'en va. Repu de son bonheur quotidien, il souhaite, dit-il, répondre à l'appel de Dieu avant de mourir. Il laisse sa femme, commande en toute hâte l'union de sa fille favorite, Violaine, avec le jeune paysan qu'il a élevé comme son fils et part sans pratiquement saluer Mara, la cadette.

Mais rien ne se passera comme prévu dans ce drame familial où Dieu est un des personnages principaux. Il est pour chacune des deux sœurs l'interlocuteur privilégié et bien que leurs demandes soient différentes et leurs manières d'agir opposées, chacune obtiendra satisfaction, comme deux facettes de la foi. Mais au-delà du religieux, ce sont bien deux attitudes radicalement différentes face à la vie, l'abandon, le laisser faire, l'acceptation d'un côté, la volonté farouche, la possession forcenée de l'autre.

Claudel disait que cette pièce lui avait été inspirée par la terre, le vent et les horizons infinis de son village d'enfance, par les conflits familiaux et les caractères de ses deux sœurs, très transposés, assure-t-il.

Christophe Perton, que l'on connaissait davantage à son goût pour le répertoire contemporain, s'attaque à "L'Annonce faite à Marie". Gageons qu'il saura donner une modernité et une acuité toute particulières à ce grand Classique.

Texte Paul Claudel | Mise en scène Christophe Perton | assistante à la mise en scène Hélène Viviès | Scénographie Christophe Perton et Christian Fenouillat | assistante scénographie Catherine Floriet | Création costumes Alexandra Wassev assistée de Dominique Fournier | Création son Frédéric Bühl | Création lumière Kévin Briard | Construction décors Carlos Rigging | Peintre décorateur François Deloste | Avec Christiane Cohendy – La mère, Juliette Delfau – Violaine, Vincent Garanger – Pierre de Craon, André Marcon – Anne Vercors, Pauline Moulène – Mara, Hélène Viviès – Une femme, Olivier Werner – Jacques Hury production Comédie de Valence, CDN Drôme Ardèche | Avec la participation artistique de l'ENSATT

Jean-Jacques Rousseau. Un spectacle drôle et mordant, emportée par une fantastique Marief Guittier. Du 23 au 25 juillet, 19h et du 28 au 30 juillet, 19h30, Site du théâtre antique d'Alba-la-Romaine

© Comédie de Valence
Quelques pages arrachées…

Le 29 mars 1978 à 18 heures 30, en la salle du petit Odéon à Paris, surgissait de la tête – et des jambes ! - d'une drôle de bande de six compagnons de théâtre*, un spectacle insolite et brillant, dont la figure unique (et… unique !), était celle d'un écrivain célèbre du temps d'avant. Et c'est ainsi que Jean-Jacques Rousseau devint un personnage de théâtre !

Ce portrait en forme d'essai (ou bien cet essai en forme de portrait) connut un succès formidable, dont ceux, nombreux, qui l'ont vu, gardent un souvenir joyeux. Trente années après sa naissance à la scène, la figure provocatrice de “Jean-Jacques“ et sa belle prose rageuse nous ravissent et nous stimulent toujours. C'est à ce même drôle de bonhomme, désormais narrateur de sa propre littérature, étudié jadis à l'école ou relu depuis, chéri des uns ou détesté des autres, méconnu ou mal connu, que nous souhaitons rendre vie à notre tour. Ainsi, du réveil au sommeil, l'actrice Marief Guittier et le technicien Bertrand Fayolle, seuls en scène, s'adresseront à une petite centaine de spectateurs, pas plus, qui assisteront, confortablement assis dans des canapés et des chaises “d'époque“, à une journée d'été à la campagne en compagnie de “Jean-Jacques“.

Quelques pages arrachées aux Rêveries du promeneur solitaire, aux Confessions et à La lettre à d'Alembert, dessineront, durant une heure de temps, en forme de monologue, le portrait fragmenté d'un “héros“ de la littérature française.
Michel Raskine

Un montage de textes de Jean-Jacques Rousseau | conçu par Bernard Chartreux et Jean Jourdheuil | avec Marief Guittier et Bertrand Fayolle | mise en scène Michel Raskine avec la collaboration de Martial Jacquemet, Laurent Lechenault, Josy Lopez, Thierry Pertiere, Olivier Rey, Nathalie Sauvet | Production Théâtre du Point du Jour | Patrice Cauchetier, Bernard Chartreux & Jean Jourdheuil, André Diot, Gérard Desarthe et Lucio Fanti, respectivement aux costumes, à la mise en scène, aux lumières, au jeu et au décor.
Durée 1h10

Je vous écris d'un pays lointain. Le comédien Yves Barbaut se livre à un lumineux exercice de style entre jeu et chanson. du 28 au 30 juillet, 21h30, site du théâtre antique

Yves Barbaut © Comédie de Valence
Chers amis,

Je vous écris d'un pays lointain. Tiens, c'est curieux, c'est aussi le titre d'un spectacle dont j'aimerais vous dire quelques mots et le titre d'un poème d'Henri Michaux, extrait dudit spectacle. En fait, c'est très simple. Tout est venu d'un conseil de l'ami Raymond Queneau :
« Prends ces mots dans tes mains et sens leurs pieds agiles,
Et sens leur cœur qui bat comme celui du chien » m'a-t-il dit.
Chiche ! lui ai-je répondu, et joignant le geste à la parole, j'ai voulu mettre au devant de la scène, au bord des lèvres et au bout du cœur, les mots de poètes que j'aime. Ces mots, vous les connaissez ; de grands amoureux qui font de si ravissantes conquêtes, quand le sentiment les suit à pas de loup, et qu'ils s'aventurent plus loin que la pensée. Ces pays lointains entr'aperçus au fil du spectacle, ce sont ceux de l'enfance, du « loyal écolier tant cousu de cicatrices » de Norge ou des « poètes de sept ans » d'Arthur Rimbaud ; c'est la brûlante Aden où s'ennuyait le dit Arthur devenu grand, ce sont les improbables voyages du Plume d'Henri Michaux, ou encore l'orée de la vieillesse où, selon les mots d'Aragon, « J'arrive où je suis étranger ». Et Queneau, et d'autres encore, pour lors inconnus, qui nous rejoindront d'ici le départ. Un voyage ponctué de quelques étapes chantantes, manière de retrouver à l'escale des compagnons de longue date, cousus de rêve, d'évasion et de consolation : Charles Trenet, Bobby Lapointe, Aragon ou Norge encore, mis en musique.
Je vous souhaite, d'ores et déjà une bonne croisière ; il reste quelques billets disponibles dans toutes les bonnes agences de voyage.

Bien à vous,
YVES BARBAUT

"Je vous écris d'un pays lointain" / textes et chansons Louis Aragon, Géo Norge, Henri Michaux, Arthur Rimbaud, Raymond Queneau, Boby Lapointe.../ Montage des textes et jeu Yves Barbaut / regards extérieurs Pauline Sales et Vincent Garanger / parcours chansons Marie-Hélène Leschiera / scénographie Marc Lainé et Gabriel Burnod / création lumière Kévin Briard / costumes Dominique Fournier / régie générale et contruction décors Gabriel Burnod / production Comédie de Valence, CDN Drôme- Ardèche / avec la participation artistique de l'ENSATT / création avril 2008

pierre aimar
Mis en ligne le Mercredi 25 Juin 2008 à 16:29 | Lu 2267 fois
pierre aimar
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