AlbertBesnard, Bacchante ou la Nymphe couronnée de pampres, vers 1900-1905. Pastel sur papier, 49x60cm - Aix-les-Bains, musée Faure 1948 © Photomusée Faure, Aix-les-Bains
pastelliste talentueux et graveur inspiré, qui fut aussi directeur de la Villa Médicis de 1913 à 1921, de l'Ecole des Beaux Arts de 1922 à 1932, et même membre de l'Académie Française à partir de 1924.
L'exposition, riche de 150 tableaux, pastels et gravures, évoque le parcours singulier d'Albert Besnard, de Rome à Paris, en passant par Londres, jusqu'aux rives du Gange. Sa thématique explore les audaces colorées du peintre qui rivalisait avec les impressionnistes, les symbolistes ou continuait la grande tradition décorative de Puvis de chavannes, et met en valeur la manière dont il participe à la modernité d'esprit de la Belle Epoque.
La première salle, celle des années d'apprentissage (1869-1887), nous fait découvrir, parmi d'admirables portraits comme celui du pianiste André Wormser, des tableaux de peinture d'histoire, dite "de grand genre", comme La Mort de Timophane, tyran de Corinthe, ou La Procession des Seigneurs de Vauhallan. Une seconde manière plus intimiste, caractérise un autre ensemble de portraits aux postures plus souples comme celui de Madame Roger Jourdain ou de Madame Georges Rodenbach, et des portraits de famille qui répondent aux mêmes règles.
C'est ensuite dans le tournant des années 1880-1900, une série de tableaux orientalistes inspirés par le voyage en Algérie, ou un séjour de sept mois en Inde via l'Egypte.
Un autre ensemble de gravures à l'eau forte intitulé "La Femme", présente dans un cycle narratif, la vie d'une jeune femme du succès à la déchéance finale dans une atmosphère angoissante proche des Caprices de Goya. Une atmosphère que l'on retrouve par ailleurs dans une série de 26 eaux fortes sur le thème de la Mort traitée de manière allégorique comme un squelette qui s'introduit dans l'intimité des personnages.
Moins intéressantes, les peintures décoratives relevant de commanditaires variés, Etat, Ville de Paris, Sorbonne, Comédie Française, Source Cachat, Coupole du Petit Palais, ne dérogent pas aux visées propagandistes des instances politiques dirigeantes de la Troisième République ou au Catéchisme Républicain de l'époque...
On sourit devant ces nus, ces nymphes dans des paysages d'Arcadie ou devant ces pastels destinés à séduire collectionneurs et marchands. Mais, dans l'ensemble on admire la force de travail et de créativité de cet artiste officiel oublié qui dévoile à travers cette rétrospective toute la complexité de sa personnalité et de son art.
Philippe Oualid
L'exposition, riche de 150 tableaux, pastels et gravures, évoque le parcours singulier d'Albert Besnard, de Rome à Paris, en passant par Londres, jusqu'aux rives du Gange. Sa thématique explore les audaces colorées du peintre qui rivalisait avec les impressionnistes, les symbolistes ou continuait la grande tradition décorative de Puvis de chavannes, et met en valeur la manière dont il participe à la modernité d'esprit de la Belle Epoque.
La première salle, celle des années d'apprentissage (1869-1887), nous fait découvrir, parmi d'admirables portraits comme celui du pianiste André Wormser, des tableaux de peinture d'histoire, dite "de grand genre", comme La Mort de Timophane, tyran de Corinthe, ou La Procession des Seigneurs de Vauhallan. Une seconde manière plus intimiste, caractérise un autre ensemble de portraits aux postures plus souples comme celui de Madame Roger Jourdain ou de Madame Georges Rodenbach, et des portraits de famille qui répondent aux mêmes règles.
C'est ensuite dans le tournant des années 1880-1900, une série de tableaux orientalistes inspirés par le voyage en Algérie, ou un séjour de sept mois en Inde via l'Egypte.
Un autre ensemble de gravures à l'eau forte intitulé "La Femme", présente dans un cycle narratif, la vie d'une jeune femme du succès à la déchéance finale dans une atmosphère angoissante proche des Caprices de Goya. Une atmosphère que l'on retrouve par ailleurs dans une série de 26 eaux fortes sur le thème de la Mort traitée de manière allégorique comme un squelette qui s'introduit dans l'intimité des personnages.
Moins intéressantes, les peintures décoratives relevant de commanditaires variés, Etat, Ville de Paris, Sorbonne, Comédie Française, Source Cachat, Coupole du Petit Palais, ne dérogent pas aux visées propagandistes des instances politiques dirigeantes de la Troisième République ou au Catéchisme Républicain de l'époque...
On sourit devant ces nus, ces nymphes dans des paysages d'Arcadie ou devant ces pastels destinés à séduire collectionneurs et marchands. Mais, dans l'ensemble on admire la force de travail et de créativité de cet artiste officiel oublié qui dévoile à travers cette rétrospective toute la complexité de sa personnalité et de son art.
Philippe Oualid