Allemagne : Munich, une vraie capitale discrète

Les terrasses se sont peu à peu remplies. Ça va bientôt sonner ! C’est l’heure !
Ils sont là les touristes et ils attendent que le beffroi s’anime et que là-haut les bonshommes articulés fassent leur numéro.


Marienplatz, le cœur historique

Marienplatz, Munich
Les terrasses se sont peu à peu remplies. Ça va bientôt sonner ! C’est l’heure !
Ils sont là les touristes et ils attendent que le beffroi s’anime et que là-haut les bonshommes articulés fassent leur numéro.
C’est l’heure ! Têtes tournées et mentons levés, on n’a plus soif et pourtant la chaleur est intense et les parasols rouges bien petits. La grande aiguille fait du chemin en saccades successives.
Ça n’a pas sonné. Pas aujourd’hui. Pas à cette heure, c’était pourtant midi.
Déception.
Il n’y a pas qu’en France que les choses se détraquent après tout ! Nous n’entendrons ni ne verrons donc les automates qui jouent à donner l’heure selon le rite habituel, au beffroi joliment ouvragé de la Mairie de Munich.
Tant pis, tout le reste a bien fonctionné dans cette belle ville étalée au bord de l’Isar : rues et places soignées et abondamment fleuries, Biergarten et restaurants bien garnis. Et j’oublie le marché aux victuailles et son luxe, légumes, fruits et charcuteries rangés en œuvres d’art, décorés chaque jour. Et l’artisanat en abondance, fleurs en gerbes, lavandes en oreillers de dentelles, flacons aux liqueurs dans des tons rares, corbeilles et paniers. Quel plaisir raffiné pour le regard qui trouve partout matière à satisfaction.
Est-ce cela que l’on appelle le goût ou est-ce seulement de l’ordre ? C’est aussi le temps consacré à ces élaborations savantes qu’il faut admirer parce qu’aucun marché ne l’offre dans notre beau pays.
Trois jours à Munich pour le plaisir, soyons honnêtes, en plein été, cela ne faisait pas figure de rêve de vacances !

Munich sait être charmeuse

Le charme a opéré, car Munich sait être charmeuse, sous le soleil dans une superbe lumière à photos. Quand on entre dans le centre historique (entièrement reconstruit après la guerre), c’est la liberté du piéton. A partir de la Karlplatz, chaussée d’un vaste bassin où les munichois trempent leurs pieds et au bord duquel on flâne et discute, et jusqu’à la Marienplatz, la Mairie (Rathaus) et les deux églises qui ouvrent l’accès au marché aux victuailles, on découvre rues piétonnes et boutiques diverses, chaînes de magasins, mode et chaussures. De là on débouche sur une grande partie de lèche-vitrines : haute couture dans la MaximilianStrasse et la Theatinerstrasse et pause face à la Résidence, vaste palais austère, ou face à l’opéra, joli décor pour le… théâtre.
Munich est accueillante et souriante, avec ses jolies églises souvent d’influences baroques comme Saint-Michel, la nef blanche de Notre-Dame ou l’élégante église des Théatins. La ville est animée et bon enfant, les touristes flâneurs et les munichois petit-déjeûnent avec appétit aux terrasses ensoleillées.

Une vaste cité presque plate et ponctuée de vastes jardins

Musée d'art contemporain de Munich
Munich donne l’impression d’une vaste cité presque plate et ponctuée de vastes jardins en bord d’eau, de parcs immenses et très paisibles comme le Jardin Anglais et ses rivières fraîches ou le vaste parc boisé du Nymphenburg (château des Nymphes). Et puisqu’il faut bien vivre et travailler, les usines Siemens et BMW donnent à la ville sa réputation de ville du futur, en pointe de la technologie par leur renommée mondiale.
Partout le train et le métro vous déposent au plus près, à la Grande Pinacothèque très riche en œuvres d’art, au Musée d’art moderne niché derrière bassins et jets d’eau juste à l’entrée du quartier de Schwabing, domaine des artistes et des galeries. Et l’on découvre que dans cette capitale animée, tout est conçu pour le pratique, le commode, le rationnel, aménagé pour l’homme et que, sauf le carillon, ça fonctionne. L’aéroport ne se perd pas en démesure, en espaces inutiles ; une fois encore il est rationnel, moderne, lumineux et conçu en deux espaces, l’un en surface pour les attentes et flâneries d’été et l’autre clos et chaud pour les hivers souvent neigeux.
Moralité, dans cette ville où l’on n’étouffe pas, où arbres, bassins et jardins repoussent les murs et les maisons, il aurait fallu flâner quatre jours de plus !
Et puis quand on quitte Munich, pourquoi ne pas aller faire un tour du côté de l’Allgäu dans ce charmant village d’Isny-im-Allgäu. Une seule grande rue bordée de jolies maisons XVII e siècle, ou à colombages, enseignes anciennes, belles demeures dans des parcs, et chapelles tout est plaisir pour le regard.
L’un de ces petits châteaux, le Kunsthalle-im-Schloss offre sous ses belles voûtes, une fort intéressante exposition de statues et sculptures, faunes, silènes et satyres, et ces ménades oubliées, représentantes des esprits orgiaques de la nature, remarquablement présentés dans leur nudité de marbre blanc. Et avec eux l’Antiquité, captive en ces murs !
b[Jacqueline Aimar]b

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pierre aimar
Mis en ligne le Vendredi 18 Janvier 2008 à 21:52 | Lu 918 fois
pierre aimar
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