Annecy68, Regards sur une époque, Palais de l’Île - Centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine, du 5 avril au 23 septembre 2018

Au programme des commémorations nationales 2018 figurent les 50 ans des « événements » de mai 1968


Pour la génération 68, le souvenir de cette année charnière s’impose sans doute de lui- même. Pour les générations suivantes, commémorer est l'occasion de se retourner sur les années d’après-guerre et des trente glorieuses.
À l'échelle du monde, de l’Europe, de la France, d'Annecy, l’année 68 est marquée par de profondes mutations urbaines, économiques, sociales, politiques et culturelles.

Faut-il fêter les événements de mai 1968 ?
La question de la légitimité de fêter les événements de mai 1968 s’est posée au plus haut niveau de l’Etat. Que faut-il fêter ? Des pavés et des barricades au quartier Latin à Paris, une France paralysée ou une société qui était en train de changer profondément ?
Pour les historiens, commémorer cette année fondatrice va de soi. Pour le Palais de l'Ile qui interroge le territoire d'Annecy et de sa région pour mieux le faire découvrir, c'est également une évidence.

Des regards sur une époque qui a vu naître les Shadoks
A Annecy et ailleurs, les propriétaires de postes de télévision découvrent le 29 avril 1968 le premier épisode des Shadoks sur la première chaîne de l'Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF). La diffusion de la série, interrompue lors des événements de mai 1968, reprend dès le mois de septembre.
Dans le cadre des commémorations nationales, les Shadoks constituent le sujet de l'exposition estivale du Château d'Annecy. L'équipe des Musées d'Annecy dont fait partie le Palais de l'Ile, a décidé de faire écho à cette exposition par des regards sur cette époque avec « Annecy68. Regards sur une époque ».

C'est quoi, Annecy en 1968 ?
Cette fin des années 1960 est une période de grandes mutations en France, en Europe et dans le monde. Ces changements profonds se traduisent par des revendications et des révoltes populaires ; elles expriment l’évolution en cours et pointent en même temps une organisation qui a du mal à la suivre.
On assiste à l'achèvement des grands projets de planification urbaine et à la réalisation des quartiers de ZUP. La fin des années 1960 représente également une entrée en crise de la croissance industrielle. C'est, par ailleurs, l'année des Jeux olympiques d'hiver à Grenoble, celle de la mise en place de l'Union douanière du marché commun européen et de l'enlisement militaire au Vietnam avec des manifestations pacifiques partout dans le monde.
Annecy est alors un modèle de croissance démographique et économique qui est particulièrement regardé. Avec sa voisine alpine, Grenoble, la ville atteint des records de croissance de sa population. Grâce au mouvement de décentralisation industrielle qui permet l'implantation de Gillette, Téfal et Dassault, toutes les conditions sont réunies pour générer un renouvellement important de la population et une transformation de la société annécienne.

En 1968, comment Annecy vit-elle les mutations entre le monde d'hier et celui de demain ?
Pour répondre à cette question, l'exposition convoque l'histoire urbaine, l'histoire économique, l'histoire sociale, l'histoire culturelle et l'histoire politique.
Des regards croisés font émerger des lieux, des moments et des projets. De nouveaux modes de vie et besoins se développent dans la ville. Deux lieux se démarquent : le château d'Annecy et son musée ; la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Novel. Des dates émergent symboliquement, comme celle du congrès annuel des ingénieurs des villes de France qui se tient en septembre 1968 et aborde la joie de vivre dans le cité. Des projets se mettent en place autour de l'action culturelle et des publics. Des spectacles marquant animent la période.

Eté 1968, l'exposition Vivre à Annecy Hier, aujourd'hui, demain
Le musée-château et Jean-Pierre Laurent son conservateur jouent un rôle central en 1968. Avec Daniel Sonzini, le jeune directeur de la MJC de Novel et Georges Gondran, du Ciné Club, il se passionne pour la place de la culture et des loisirs dans la ville. Jean-Pierre Laurent est très préoccupé par la question des publics. Il l'illustre durant l’été 1968 avec l’exposition Vivre à Annecy hier, aujourd'hui demain qui tient compte de l’opinion publique. Le travail préalable à l'exposition constitue aujourd'hui un riche matériau pour appréhender l'époque. La campagne photographique de Gérard Dufresne constitue en particulier une source documentaire importante pour l'exposition actuelle.
Un concours avait été organisé à l'époque auprès des écoles pour imaginer Annecy en l'an 2000. Une sélection de ces dessins, encore conservés au Château d'Annecy, est présentée dans l'exposition.

Vivre à Annecy, source d'inspiration pour l'exposition actuelle
L'exposition Vivre à Annecy hier aujourd'hui demain proposait une scénographie très visuelle dont l'exposition d'aujourd'hui s'inspire. Des palissades de chantiers, des structures circulaires présentent des images et des silhouettes humaines suspendues dans l'espace entrent en résonnance dans les deux expositions.

Les 4 volets de l’exposition adoptent une terminologie de l'époque empruntée à des événements ou à des extraits d'archives audiovisuelles :
• Printemps-été 1968 - La joie de vivre
• 1967-1972 - Une promesse
• Mai 1968 - Plaidoyer pour l'avenir
• 1968-1974 - Place à l'imaginaire

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Commissariat d'exposition :
Yann Bazin, Animateur de l'architecture et du patrimoine et Responsable des actions du label art et histoire de la Commune Nouvelle d'Annecy

Pratique

Palais de l'Île
Passage de l'Île
74000 Annecy
+33 (0)4.50.33.87.30
musees@annecycn.fr
musees.annecy.fr

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 19 Mars 2018 à 15:00 | Lu 195 fois
Pierre Aimar
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