La vie à la Royale
Dissipons tout malentendu : Aranjuez, c’est bien la ville du concerto, celle par qui arrivent Rodrigo et sa musique, et ça se prononce « aranrrué », sans quoi les espagnols vous regardent d’un air ahuri. Le même que celui des anglais si par malheur vous prononcez mal Southampton …. rarement celui des français qui sourient plutôt lorsque vous écorchez un mot ; devinons où est l’humour. Ou l’humeur selon le cas.
Située au sud de Madrid, 45 kilomètres, proche de Tolède, la ville serpente un moment le long du Tage qui borde ses parcs princiers et ses cultures : fraises et asperges.
La ville est en entier royale, toute orientée vers le palais que routes et rues bordent ou traversent et dont les différents corps sont occupés et habités en partie. De longues galeries d’arcades, avec quelques boutiques et restaurants, des jardins élégants à la française avec citronnelle et menthe, romarin, et thym, et aussi rosas candidas et œillets d’Inde. La rue principale est même enjambée par l’église ronde des Gracias Reales et ses arcades en courbes.
La ville elle-même s’arrondit autour de sa Plaza de Toros mais pour le reste suit un damier bien régulier. Curieux mélange de pâtés de maisons d’un ou deux étages, modernes, elle offre au regard de beaux alignements dans le style du palais royal aux murs marqués de damiers de pierre travaillés, mais abandonnés, trop chers à habiter ou à entretenir, mais élégants. Ici tout a de l’allure, de la classe, et les zones de verdure, les bordures de parcs suivent des courbes et ont été visiblement tracés en d’autres temps.
Tout paraît déconnecté du temps présent, les allées et les jardins vont vers… le palais, les parcs, et s’arrêtent, inachevés ou trop bien finis.
Nous sommes là dans le superbe décor d’une histoire inachevée.
Située au sud de Madrid, 45 kilomètres, proche de Tolède, la ville serpente un moment le long du Tage qui borde ses parcs princiers et ses cultures : fraises et asperges.
La ville est en entier royale, toute orientée vers le palais que routes et rues bordent ou traversent et dont les différents corps sont occupés et habités en partie. De longues galeries d’arcades, avec quelques boutiques et restaurants, des jardins élégants à la française avec citronnelle et menthe, romarin, et thym, et aussi rosas candidas et œillets d’Inde. La rue principale est même enjambée par l’église ronde des Gracias Reales et ses arcades en courbes.
La ville elle-même s’arrondit autour de sa Plaza de Toros mais pour le reste suit un damier bien régulier. Curieux mélange de pâtés de maisons d’un ou deux étages, modernes, elle offre au regard de beaux alignements dans le style du palais royal aux murs marqués de damiers de pierre travaillés, mais abandonnés, trop chers à habiter ou à entretenir, mais élégants. Ici tout a de l’allure, de la classe, et les zones de verdure, les bordures de parcs suivent des courbes et ont été visiblement tracés en d’autres temps.
Tout paraît déconnecté du temps présent, les allées et les jardins vont vers… le palais, les parcs, et s’arrêtent, inachevés ou trop bien finis.
Nous sommes là dans le superbe décor d’une histoire inachevée.
Palais royal d'Aranjuez © Pierre Aimar
Aranjuez, paysage culturel de l’humanité
Situé à la confluence du Jarama et du Tage, Aranjuez a été la demeure des rois d’Espagne depuis le XVe siècle. Mais c’est Felipe II au XVIe siècle qui en fut le véritable créateur et construisit, entre autres choses, les canalisations pour l’irrigation qui ont converti Aranjuez en verger, tel qu’il est aujourd’hui.
Lors de la création de ce site historique, palais royaux et jardins sur la rive du Tage, on a appliqué à Aranjuez les concepts de l'Illustration (courant idéologique du Siècle des Lumières), qui définissaient le développement urbain des villes. C'est ainsi qu'il existe un équilibre harmonieux entre la nature et l'homme, entre les cours d'eau et le tracé des jardins, entre les bois et l'architecture de palais. C'est à ce titre que cette ville a été classée Paysage culturel de l'humanité par l'UNESCO en 2001.
Lors de la création de ce site historique, palais royaux et jardins sur la rive du Tage, on a appliqué à Aranjuez les concepts de l'Illustration (courant idéologique du Siècle des Lumières), qui définissaient le développement urbain des villes. C'est ainsi qu'il existe un équilibre harmonieux entre la nature et l'homme, entre les cours d'eau et le tracé des jardins, entre les bois et l'architecture de palais. C'est à ce titre que cette ville a été classée Paysage culturel de l'humanité par l'UNESCO en 2001.
Canal d'irrigation dérivé du Tage © Pierre Aimar
Footings princiers dans un domaine de rêve
Jamais nous n’avions croisé rencontré, côtoyé autant de coureurs à pieds, de sportifs, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, que dans cette ville étonnamment élégante. Malgré la température, entre 30 et 35°, partout des gens courent dès le matin et jusqu’à 14 heures. Il faut dire que les ombrages sont partout, immenses, aériens ou denses, longeant des canaux et la rive du Tage ou les allées coupées de fontaines, nombreuses, diverses, et toutes dédiées au chant des eaux, aux nymphes aux déesses.
Alors, à Aranjuez, on court…de portail en fontaine, de statue en bassin…
On va jusqu’à la Casa del Labrador,( maison du Laboureur) à l’extrémité est du parc, (4 km environ) où ce charmant petit Trianon local, brique rose et statues antiques, sert de but à l’entrainement.
Et l’on en revient par le parc ou par les belles allées en bordures, côté ville ou côté nature, au long des portes monumentales à chaque fois ornées de petits kiosques charmants et tous différents.
Les coureurs sont partout de tous genres et de tous âges, et tracent dans les allées des méandres à géométrie variable qui semblent engendrer des parcours sans cesse renouvelés. Au sommets des arbres déjà des traces d’automne et l’on se plaît à imaginer le même parc en novembre abritant les mêmes courses. En ces lieux tombe souvent la neige car le centre de l’Espagne ne se prive pas du froid, mais les 35° de ce matin me coupent toute imagination.
Les humains de notre temps y courent, indéfiniment…
Alors, à Aranjuez, on court…de portail en fontaine, de statue en bassin…
On va jusqu’à la Casa del Labrador,( maison du Laboureur) à l’extrémité est du parc, (4 km environ) où ce charmant petit Trianon local, brique rose et statues antiques, sert de but à l’entrainement.
Et l’on en revient par le parc ou par les belles allées en bordures, côté ville ou côté nature, au long des portes monumentales à chaque fois ornées de petits kiosques charmants et tous différents.
Les coureurs sont partout de tous genres et de tous âges, et tracent dans les allées des méandres à géométrie variable qui semblent engendrer des parcours sans cesse renouvelés. Au sommets des arbres déjà des traces d’automne et l’on se plaît à imaginer le même parc en novembre abritant les mêmes courses. En ces lieux tombe souvent la neige car le centre de l’Espagne ne se prive pas du froid, mais les 35° de ce matin me coupent toute imagination.
Les humains de notre temps y courent, indéfiniment…
Entrée principale du Jardin du Prince © Pierre Aimar
Jeux d’eaux des jardins d’Espagne
Au fil deparcours, dans le jardin de l’Ile, on découvre la fontaine d’Hercule et d’Antée, celles de Cerès ou d‘Apollon, de Vénus, de Diane et bien sûr de Neptune. Notre chère antiquité intarissable source d’images et de beauté, est devenue inestimable source de culture ; plus loin celle des Harpies ou encore la fontaine des Têtes qui transforme les jeux des enfants en explosion d’eaux changeantes.
Il faut mettre en parallèle de ce lieu, une autre station royale la Granja de San Ildefonso proche de Ségovie ; là un autre immense parc s’orne de fontaines réparties dans une vaste forêt ; au fil des allées, surgissent bassins et fontaines immenses et animés de diverses façons, ornés de déesses et de nymphes, d’animaux, d’évocations de scènes d’amours antiques ou de chasse qui donnent un sens à ce domaine princier, vaste et secret, enclos dans ses grilles et qu’on ne découvre qu’à pied; c’est Philippe V, petit-fils de Louis XIV qui l’avait souhaité là, comme un petit Versailles, construit au cœur de l’Espagne à 1192 m d’altitude, dans cette sierra de Guadarrama riche en sources.
Au fond du parc en bordure de Tage, une allée débouche tout à coup sur l’embarcadère royal, son quai à fleur d’eau après quelques marches d’archevêque. Quatre petits pavillons, des parterres à la française et des balustres massifs cernent ce petit port
Tout cela pour un roi.
Tous ces palais pour des rois, Versailles, l’Escurial, Aranjuez et d’autres encore dans le monde. Les voici devenus décors du passé, témoins de l’histoire, gloire du patrimoine… Ouverts, ou presque, à tous, ils évoquent, ils racontent. Ici l’art baroque. Et leurs récits superbes mettent en scène Habsbourgs et Bourbons, entre XVIe et XVIIIe siècles.
Des rois qui ont su, comme Felipe II au XVIe siècle créer et faire construire entre autres choses les canalisations pour l’irrigation qui font d’Aranjuez l’immense verger que le site est aujourd’hui.
Il faut mettre en parallèle de ce lieu, une autre station royale la Granja de San Ildefonso proche de Ségovie ; là un autre immense parc s’orne de fontaines réparties dans une vaste forêt ; au fil des allées, surgissent bassins et fontaines immenses et animés de diverses façons, ornés de déesses et de nymphes, d’animaux, d’évocations de scènes d’amours antiques ou de chasse qui donnent un sens à ce domaine princier, vaste et secret, enclos dans ses grilles et qu’on ne découvre qu’à pied; c’est Philippe V, petit-fils de Louis XIV qui l’avait souhaité là, comme un petit Versailles, construit au cœur de l’Espagne à 1192 m d’altitude, dans cette sierra de Guadarrama riche en sources.
Au fond du parc en bordure de Tage, une allée débouche tout à coup sur l’embarcadère royal, son quai à fleur d’eau après quelques marches d’archevêque. Quatre petits pavillons, des parterres à la française et des balustres massifs cernent ce petit port
Tout cela pour un roi.
Tous ces palais pour des rois, Versailles, l’Escurial, Aranjuez et d’autres encore dans le monde. Les voici devenus décors du passé, témoins de l’histoire, gloire du patrimoine… Ouverts, ou presque, à tous, ils évoquent, ils racontent. Ici l’art baroque. Et leurs récits superbes mettent en scène Habsbourgs et Bourbons, entre XVIe et XVIIIe siècles.
Des rois qui ont su, comme Felipe II au XVIe siècle créer et faire construire entre autres choses les canalisations pour l’irrigation qui font d’Aranjuez l’immense verger que le site est aujourd’hui.
Jeux d'eau dans le Jardin du Prince © Pierre Aimar
De jeux d’eau en irrigation
Puisqu’il est question de jeux d’eau, il faut signaler que dans cette région riche en eau, on est spécialiste en irrigation, e à l’antique, à la romaine, modernisée ensuite par les arabes : autour d’un réseau d’arrivées d’eau, d’un coup de pelle on ouvre voie à l’écoulement, à droite, à gauche, en face. Les ruisselets ainsi libérés imbibent les sols, circulant avec un joli murmure ; et il suffit de refermer, de dériver, de lever la petite écluse ou… de boucher avec sable et cailloux. C’est ainsi que partout dans ces parcs, tout au long des matinées, l’eau coule, s’écoule et chante. Joli plaisir un brin rafraîchissant ! Qui fait travailler des jardiniers nombreux. Et de nombreux spécialistes qui vendent leurs services de par le monde.
Hors des jardins princiers, dans les vastes plaines qui bordent le Tage, l’irrigation est partout de mise et permet ces vastes surfaces de fraises et d’asperges qui font la réputation de l’agriculture locale et les délices des gourmets.
Sur une île artificielle établie dans le cours du Tage, partons à la découverte du jardin de l’Isle celui qui offre le plus grand nombre de fontaines. Sa pointe domine le fleuve par un demi barrage incliné ou canards et cygnes se livrent à des jeux d’équilibre dans la glissade des eaux. Joli spectacle avec en fond le pont qui s’en va vers Madrid et conduit surtout aux carrefour des Douze Routes, une par signe du zodiaque ; pas tout à fait douze routes car on y voit aussi des chemins de terre, mais l’éventail ouvert est une rareté au milieu des terres maraîchères et des bouquets d’arbres.
Hors des jardins princiers, dans les vastes plaines qui bordent le Tage, l’irrigation est partout de mise et permet ces vastes surfaces de fraises et d’asperges qui font la réputation de l’agriculture locale et les délices des gourmets.
Sur une île artificielle établie dans le cours du Tage, partons à la découverte du jardin de l’Isle celui qui offre le plus grand nombre de fontaines. Sa pointe domine le fleuve par un demi barrage incliné ou canards et cygnes se livrent à des jeux d’équilibre dans la glissade des eaux. Joli spectacle avec en fond le pont qui s’en va vers Madrid et conduit surtout aux carrefour des Douze Routes, une par signe du zodiaque ; pas tout à fait douze routes car on y voit aussi des chemins de terre, mais l’éventail ouvert est une rareté au milieu des terres maraîchères et des bouquets d’arbres.
El sitio real, le site royal
Le site royal d’Aranjuez, se compose du palais royal, ses longues galeries couvertes, ses vastes espaces à la française, ses arcades et surtout son immensité de jardins variés entourant le palais. On y découvre quatre jardins celui du Prince, le jardin du Parterre, celui de l’Isle et le Jardin d’Isabel II, caractérisés notamment par leur grande variété végétale et la richesse de leur ornementation
Quant au palais royal d’Aranjuez, il retient l’attention par les couleurs prédominantes de sa façade, brique rose et pierre blanche, le blanc et le rouge, et l’harmonie de ses dômes d’ardoise grise.
A l’opposé du palais, au-delà des arcades, d’autres élégantes courbes en arcades de briques rouges à la manière de Grenade ou Cordoue dessinent un trajet à couvert, et aboutissent à la chapelle des Grâces Royales, étonnante de rondeur.
Les rues ordinaires sont là toutes proches, passent sous les arcades mêlant ainsi le moderne et le baroque pour notre plus grand plaisir, donnant sur les maisons et les cafés nombreux et animés, bref l’Espagne du soir. Avec leurs restaurants aussi.
Quant au palais royal d’Aranjuez, il retient l’attention par les couleurs prédominantes de sa façade, brique rose et pierre blanche, le blanc et le rouge, et l’harmonie de ses dômes d’ardoise grise.
A l’opposé du palais, au-delà des arcades, d’autres élégantes courbes en arcades de briques rouges à la manière de Grenade ou Cordoue dessinent un trajet à couvert, et aboutissent à la chapelle des Grâces Royales, étonnante de rondeur.
Les rues ordinaires sont là toutes proches, passent sous les arcades mêlant ainsi le moderne et le baroque pour notre plus grand plaisir, donnant sur les maisons et les cafés nombreux et animés, bref l’Espagne du soir. Avec leurs restaurants aussi.
Ordonnoncement Grand Siècle pour les communs © Pierre Aimar
El Rana verde, un balcon sur le Tage
A peine plus loin, à l’extrême limite du Jardin du Prince en bordure de la Rue de la Reine, - on se croirait dans quelque conte façon Perrault-, une façade de verre et de bois vert comme une vaste serre à étage.
C’en est bien une, El Rana Verde ( La grenouille verte) mais qui n’abrite qu’une espèce remarquable, un immense platane dont la cime ressort au milieu du toit, entouré de tables et chaises juponnées de blanc, abritées sus ses branches, car nous sommes dans un restaurant. Le restaurant aux verrières n’est pas jeune, orné de boiseries et de carreaux anciens, très haut sous son plafond perché dans les feuilles . Il avance son balcon sur le Tage et il y fait très bon le soir, en surplomb sur l’eau, savourer quelque poisson délicieux en observant sur fond de ciel d’acier les dômes argentés du Palais Royal tout proches et l’eau brillante qui peu à peu se fait noire effaçant dans l’obscurité les silhouettes des arbres du Jardin et en dessous, les canards luisants sur l’eau noire.
Il est des endroits comme celui-ci où la vie se pose et prend un sens, au creux d’un décor d’un autre temps qui s’est fait hospitalier aux footings et aux fraises de notre temps, sans trahir son roi ou son prince dont il garde partout les empreintes.
Dieu qu’on est bien à Aranjuez par un soir d’août brûlant, accoudé au balcon sur le Tage !
C’en est bien une, El Rana Verde ( La grenouille verte) mais qui n’abrite qu’une espèce remarquable, un immense platane dont la cime ressort au milieu du toit, entouré de tables et chaises juponnées de blanc, abritées sus ses branches, car nous sommes dans un restaurant. Le restaurant aux verrières n’est pas jeune, orné de boiseries et de carreaux anciens, très haut sous son plafond perché dans les feuilles . Il avance son balcon sur le Tage et il y fait très bon le soir, en surplomb sur l’eau, savourer quelque poisson délicieux en observant sur fond de ciel d’acier les dômes argentés du Palais Royal tout proches et l’eau brillante qui peu à peu se fait noire effaçant dans l’obscurité les silhouettes des arbres du Jardin et en dessous, les canards luisants sur l’eau noire.
Il est des endroits comme celui-ci où la vie se pose et prend un sens, au creux d’un décor d’un autre temps qui s’est fait hospitalier aux footings et aux fraises de notre temps, sans trahir son roi ou son prince dont il garde partout les empreintes.
Dieu qu’on est bien à Aranjuez par un soir d’août brûlant, accoudé au balcon sur le Tage !
Restaurant El Rana Verde (La Grenouille Verte) © Pierre Aimar
Le Concerto d’Aranjuez
Le Concierto d’Aranjuez pour guitare et orchestre est composé en 1939 par Joachim Rodrigo lors de la dernière année de son séjour à Paris. Il est créé au Palais de la Musique Catalane à Barcelone le 9 novembre 1940
Il comporte trois mouvements, le second spécialement célèbre, dont certains thèmes très espagnols sont connus et fredonnés par tous et s’impriment en mémoire avec la saveur de l’Espagne ancienne et chaleureuse, laissant une nostalgie parfois amère.
Quelques mots sur Joaquín Rodrigo
Il est né en 1901 à Sagunto (Valencia). Dés sa petite enfance on constate qu’il est aveugle. Joaquín Rodrigo a reconnu volontiers que ce handicap l'avait poussé vers la musique. Il entreprend ses premières études musicales en Espagne, commence à écrire ses premières œuvres en Braille...
En 1933 il épouse la pianiste turque Victoria Kamhi qui restera sa fidèle compagne jusqu'à sa mort.
Joaquín Rodrigo et sa femme Victoria sont restés silencieux pendant de nombreuses années à propos de la création de ce second mouvement, si tendre et si émouvant. Cela donna naissance à une rumeur selon laquelle il serait inspiré du bombardement de Guernica en 1937. Mais finalement, dans son autobiographie, Victoria révéla qu'il s'agissait d'une évocation des jours heureux de leur lune de miel, ainsi que d'une réaction de Joaquín face à la déception d’une première grossesse infructueuse.
Un Adagio remarquable
"L'adagio du Concerto d'Aranjuez est l'une des créations musicales les plus éloquentes du XXe siècle. Sa popularité est si grande que des transcriptions ont été réalisées avec succès pour des quartets de jazz, pour des chansons populaires en plusieurs langues avec d'innombrables enregistrements... »
De nombreuses adaptations de ce morceau, surtout de son deuxième mouvement, ont été réalisées. La plus célèbre étant peut-être celle du jazzman de légende, Miles Davis, avec un arrangement de Gil Evans.
En 1991, le guitariste espagnol de flamenco, Paco de Lucía, a donné sa propre interprétation en privilégiant le rythme plutôt que le ton de la guitare classique. Joaquín Rodrigo en fut ravi, déclarant que personne n’avait joué sa composition d’une manière si brillante. Quant au pianiste de jazz, Chick Corea, il a repris le début du second mouvement en introduction de son hit, Spain, alors que Al Jarreau se servait du même début pour son arrangement chanté de Spain.
Un rêve : écouter le concerto d’Aranruez, avant de pénétrer sous les longues arcades qui conduisent au palais rose et blanc, avant d’arpenter les allées de cet immense Jardin du Prince qui serpentent de fontaine en bassin jusqu’à la rive du Tage.
Il comporte trois mouvements, le second spécialement célèbre, dont certains thèmes très espagnols sont connus et fredonnés par tous et s’impriment en mémoire avec la saveur de l’Espagne ancienne et chaleureuse, laissant une nostalgie parfois amère.
Quelques mots sur Joaquín Rodrigo
Il est né en 1901 à Sagunto (Valencia). Dés sa petite enfance on constate qu’il est aveugle. Joaquín Rodrigo a reconnu volontiers que ce handicap l'avait poussé vers la musique. Il entreprend ses premières études musicales en Espagne, commence à écrire ses premières œuvres en Braille...
En 1933 il épouse la pianiste turque Victoria Kamhi qui restera sa fidèle compagne jusqu'à sa mort.
Joaquín Rodrigo et sa femme Victoria sont restés silencieux pendant de nombreuses années à propos de la création de ce second mouvement, si tendre et si émouvant. Cela donna naissance à une rumeur selon laquelle il serait inspiré du bombardement de Guernica en 1937. Mais finalement, dans son autobiographie, Victoria révéla qu'il s'agissait d'une évocation des jours heureux de leur lune de miel, ainsi que d'une réaction de Joaquín face à la déception d’une première grossesse infructueuse.
Un Adagio remarquable
"L'adagio du Concerto d'Aranjuez est l'une des créations musicales les plus éloquentes du XXe siècle. Sa popularité est si grande que des transcriptions ont été réalisées avec succès pour des quartets de jazz, pour des chansons populaires en plusieurs langues avec d'innombrables enregistrements... »
De nombreuses adaptations de ce morceau, surtout de son deuxième mouvement, ont été réalisées. La plus célèbre étant peut-être celle du jazzman de légende, Miles Davis, avec un arrangement de Gil Evans.
En 1991, le guitariste espagnol de flamenco, Paco de Lucía, a donné sa propre interprétation en privilégiant le rythme plutôt que le ton de la guitare classique. Joaquín Rodrigo en fut ravi, déclarant que personne n’avait joué sa composition d’une manière si brillante. Quant au pianiste de jazz, Chick Corea, il a repris le début du second mouvement en introduction de son hit, Spain, alors que Al Jarreau se servait du même début pour son arrangement chanté de Spain.
Un rêve : écouter le concerto d’Aranruez, avant de pénétrer sous les longues arcades qui conduisent au palais rose et blanc, avant d’arpenter les allées de cet immense Jardin du Prince qui serpentent de fontaine en bassin jusqu’à la rive du Tage.