Arielle Dombasle : Diva Latina, par Philippe Oualid

Le récital d'Arielle Dombasle, Diva latina, donne à contempler le spectacle précieux, distingué, et délicieusement démodé d'une femme aux multiples facettes qui a longtemps été admirée, en tant qu'actrice intellectuelle d'Eric Rohmer ou d'Alain Robbe-Grillet, danseuse, cantatrice, réalisatrice ou meneuse de Revue au Crazy Horse.


Arielle Dombasle, Diva latina © DR
Mise en scène par le journaliste musicologue Eric Dahan, élégamment costumée par Jean-Paul Gaultier, entourée de six remarquables musiciens, parlant couramment l'Espagnol, l'Anglais et le Français, Arielle Dombasle interprète d'une voix chaude et sensuelle, de grands airs du répertoire classique, des standards hollywoodiens, des romances latinos, des swings, avec un enthousiasme qui force l'admiration.

Son entrée en Andalouse du XIXème siècle, voilée, inspirée de Marlène Dietrich dans La Femme et le Pantin de Von Sternberg pour chanter « To Night » devant les grilles d'un patio de rêve (scénographie de Vincent Darré), bouleverse les cinéphiles. Quand elle chante ensuite "Quitte à mourir, autant être belle" de Philippe Katerine, en hommage à Yves Saint-Laurent, le mambo N°5 de Louis Bega, à la mémoire de la prêtresse indienne Yma Sumac, avec le choeur des musiciens, tout le public tombe sous le charme. Revêtue d'une robe de sirène aux impressions d'algues marines, elle entame alors "Oh là là là! C'est Magnifique!, Revoir Paris, le best of américain des tubes de Franck Sinatra, « You go to my heart », « I wich you love », devant un ciel nocturne constellé d'étoiles, et nous fait songer à Marilyn Monroe dès lors qu'elle se déhanche légèrement dans sa robe étroite, le bras gauche replié derrière le dos, cambrée, tête penchée, coude levé, main plaquée comme un bijou sur la poitrine. Dans la dernière partie du récital, elle nous revient dans une magnifique robe mexicaine, avec des fruits et fleurs artificiels à la taille et en brassard, pour nous chanter en espagnol, boleros, rumbas, mambos, salsas, « Amor esperanza, A ma Paula, Quizas, quizas! », tout en pirouettant élégamment, une main sur la hanche, en sautillant, un bras à la verticale, en imitant les buveurs de coca, Tico, Tico, trois doigts repliés, pouce et auriculaire dressés.

Son final consacré à une chanson française de cabaret qu'elle interprète avec des gestes robotisés:"Je suis extra, extralucide, extravagante, extraterrestre!. . . " suscite une incroyable standing ovation du public qu'elle remercie chaleureusement avec des "Merci Marseille, Merci ce joli théâtre, Merci ce joli public", un public qui se lève spontanément pour danser et chanter en choeur avec elle, ce qui est assez rare au Gymnase!

Une belle soirée, digne d'une diva du music hall dont les albums ont été récompensés en 2000 et 2004 de disques d'or et de platine.
Philippe Oualid

Arielle Dombasle : Diva Latina
Théâtre du Gymnase (Marseille)
Du 14 au 18 Mai 2013

Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 17 Mai 2013 à 02:33 | Lu 549 fois
Pierre Aimar
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