Arles, Fondation Manuel Rivera-Ortiz, exposition Les Pionniers

« Les Pionniers », ce titre à peine prononcé évoque de manière un peu provocante des notions qui semblent d’un autre temps : frontières, colons, occupants, explorateurs, quelque chose de l’ordre de la conquête…


Mapuches. Kuifi Aukiñ Ñi Trepetun. Queule, province of Cautin, IX Region of Araucania, Chile © Pablo Ernesto Piovano
Mais cet été à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz, nous vous invitons à faire un pas de côté, à changer de point de vue. Nous vous invitons à vous poser la question avec nous : s’il n’y a plus de Terra Incognita ni de « grands explorateurs » … qui sont les réels Pionniers aujourd’hui ?

Les êtres humains ont parcellisé, surveillé, exploité les espaces terrestres, aériens, maritimes. Exit les Terra Incognita, les cartes sont pleines… il est temps de les rebattre ! Les 11 expositions que nous vous présentons invitent à questionner nos limites tant physiques que mentales ou spirituelles.

Nous voulons donner la voix à des hommes et des femmes assez lucides pour penser en dehors des limites que nos sociétés ont globalement été établies sur des considérations anthropocentriques, anthropométriques, mécaniques, puis numériques. Au sein de nos 600 mètres carrés d’espace d’exposition au cœur de la capitale de la Photographie, nous voulons faire entrer en résonance des photographes, vidéastes, designers sonores, des activistes, des individus, des citoyens qui s’engagent pour améliorer nos vies et notre rapport à notre environnement par l’augmentation de notre savoir et l’élargissement de nos univers individuels. Il y a dans le fait de réutiliser le mot pionnier une volonté de mettre en avant une soif de connaissance, plutôt qu’une envie de se rassurer et de reconnaître le monde tel qu’on le connaît.

Dans les expositions à la Fondation MRO, les humains devant ou derrière les caméras, en conscience ou non, sont des pionniers et ouvrent des voies, des idées et, nous le souhaitons !, vous donneront envie de trouver les vôtres. Être pionnier n’est-ce pas tenter de se comprendre et d’affirmer sa singularité vis-à-vis d’un groupe, d’un espace, afin de lui en offrir son propre reflet ? Comprendre sa différence pour en faire don et construire un ensemble de singularités conscientes les unes des autres ?

« Ce qui m’intéresse ce n’est pas le bonheur de tous les hommes, c’est celui de chacun. »Boris Vian

Les 11 expositions que nous vous présentons invitent à questionner nos limites tant physiques que mentales ou spirituelles à travers les travaux de Mathias Benguigui et Agathe Kalfas, Yves Billon, Aline Deschamps, Alberto Giuliani, Yao Jui-Chung et Sandy Lo, Sylvie Léget, Andréa Mantovani, Pablo Ernesto Piovano, Ernest Randriarimalala et Saraya Cortaville, Niina Vatanen et les archives de Boris Vian.

* On n’est pas là pour se faire engueuler - Boris Vian
* Time Atlas - Niina Vatanen
* Mapuches. Kuifi Aukiñ Ñi Trepetun - Pablo E. Piovano
* Guerre de pacification en Amazonie - Yves Billon
* Luk Khrueng Generation - Aline Deschamps
* Mirage. Disused Public Property - Yao Jui-Chung, Sandy Hsiu-Chih Lo, Lost Society Document
* Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait - Andréa Mantovani
* Giving Birth In Exile - Sylvie Léget
* Surviving Humanity - Alberto Giuliani
* Exils Égéens Mathias - Benguigui, Agathe Kalfas
* Madagascar in the frame - Ernest Randriarimalala, Saraya Cortaville

Fondation Manuel Rivera-Ortiz
18 rue de la calade
Arles
mrofoundation.org

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 23 Avril 2020 à 22:45 | Lu 235 fois
Pierre Aimar
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