Avignon Off 2016, libre et réenchantée. Par Jacqueline Aimar

Toujours, aux premiers jours de l'été, des vacances et du sacro-saint Festival, Avignon se voit réenchantée.


La messe culturelle de l'été est en cours © Pierre Aimar
Partout et plus encore que partout, des affiches, des centaines, des milliers, des rues en mouvement et en agitation, des terrasses et des restaurants qui dévorent l'espace, bref, la vie quoi !, la vie réinventée en source permanente jusque tard dans la nuit. Aux premiers jours de juillet, tout est encore propre, aligné, rangé et mon âme de Suissesse s'épanouit dans cet apparent désordre, cette surabondance de spectacles, de loisirs en promesse, de plaisirs aux coins des rues.

Mais qu'il est dur de choisir quand les tentations sont partout, les envies subites, les attraits durs à maîtriser !

Tiens, pourquoi pas cet été du classique, Molière et son Tartuffe, en costumes, souvent charmants parce que les actrices sont charmantes et vives, ou Voltaire et son Candide, pas si candide que ça. Et Marivaux alors, presque par hasard ou par jeu ; tiens plutôt façon Pagnol au Bar de la Marine, ou alors avec Wajdi Mouawad et son Pacamambo qui veut casser la gueule à la mort...Et aussi ce sons man show où l'unique acteur se donne en entier, avec Le sourire de Lisa ou On n'est pas des chiens.

Et autour du théâtre, le ciné-concert "En plein dans le ciel", ou l'hommage hilarant au 7e art, avec Quentin, Woody, Steven; et aussi le Road Movie Cabaret par les Vagabonds Célestes, textes et musiques...ou encore l'entreprise théâtrale et musicale "Ah quel boulot pour trouver du boulot"..., si branchée sur la vie ordinaire.

Et le reste du temps , s'il en reste, à Avignon, il paraît qu'il est du dernier ridicule de dire en Avignon, (où vont se nicher les modes idiotes et fausses)- en Avignon, on marche et on se faufile sur les trottoirs étriqués, dans des rues heureusement presque réservées aux piétons, aux mini-spectacles, aux carrioles bancales, brouettes parfois, et à l'émerveillement de l'inattendu, du désespéré et du foutraque, du godiche et du bizarre; dans ce fol épanouissement de fantaisie et de liberté qui fait tant de bien dans ce pays qui s'étroitise tellement dans des milliers de règles et de lois souvent bien étouffantes.

Il faut aller jouer en Avignon dans cette grande cour d'école de la liberté sans rapport avec la Cour du Palais des Papes où se donnent les leçons de théâtre de l'année...
Pas forcément les meilleures et pas toujours sources de la même libération.
Jacqueline Aimar

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 13 Juillet 2016 à 10:21 | Lu 269 fois
Pierre Aimar
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