Empreinte d’assemblage par jumelage, 1972 Organe de maintien : cheville Encres de couleur 21,5 x 30 cm Collection privée
Pagès a commencé par peindre dans le Quercy, où il est né en 1940. Il renoncera cependant assez vite à la peinture pour le terrain plus périlleux pour lui de la sculpture. Et c’est en sculpteur que la pratique du papier va continuer de s’imposer à lui. En sculpteur qu’il va aimer et malmener le papier. Papier qu’il n’a de cesse d’expérimenter, se fiant au répertoire du sculpteur qu’il s’est inventé, aux infinies possibilités des matériaux, toujours inconnus, ou encore au hasard et aux cueillettes d’objets dans le monde auquel il est attentif.
Extrait du catalogue de l’exposition
[…] Sculpteur, c’est le choix opéré assez vite par l’artiste, qui préférera renoncer à la trop grande facilité pour lui de la peinture, pour s’aventurer, en bon sportif, sur les terrains vierges et fascinants de la troisième dimension.
Et, logiquement, comme pour tous les sculpteurs, la pratique du papier va peu à peu s’imposer à lui et naître en réalité non pas d’un retour inopiné des outils du peintre lorsqu’il dessine - graphite, plume ou pinceau –, mais bien du répertoire du sculpteur qu’il a choisi de devenir, un sculpteur détournant des outils de leur fonction première et utilisant des matériaux trouvés de-ci de-là, au cours de « cueillettes » dans son environnement immédiat. C’est donc naturellement, lorsqu’on lui propose en 1968 de participer à un projet d’édition, autrement dit à une publication sur papier, qu’il prend le matériel utilisé alors dans ses sculptures, du grillage de clôture, dont il réalise une empreinte avec de la terre et de l’huile de lin, comme une mémoire de l’huile de la peinture délaissée. Ce papier est le premier d’une longue série ininterrompue, que l’exposition d’Antibes va révéler dans sa diversité et son ampleur pour la première fois.
Et il est caractéristique de ce que Pagès va mettre en place : réaliser des œuvres sur papier avec le vocabulaire de sa sculpture, détachées pour ainsi dire de la main de l’artiste, sans que son habileté graphique intervienne directement dans le processus de création, sans non plus sacraliser le support, mais, au contraire, en intégrant dans son dessein une sorte de maltraitance de ce dernier, avec la prise de risque inhérente à sa solidité. De nombreuses feuilles n’ont d’ailleurs pas résisté à certaines tentatives de l’artiste de les contraindre par des dispositifs physiques ou chimiques. Il est intéressant aussi de noter que c’est par un motif de clôture, celui du grillage – qui est déjà un dessin – que se manifeste le retour au support papier pratiqué pendant les années de formation de Pagès, et que ce motif va, en réalité, permettre une production très prolifique. Comme si les limites de ces maillages l’autorisaient à cerner non seulement des gestes ou des images, mais aussi un nouveau terrain d’expérimentation, et que la contrainte induite par la répétition de ce treillis, loin d’enfermer, devenait une directive et ouvrait finalement à la plus grande liberté. Il n’est question ici que de perméabilité, de passage. Et Pagès, qui ne voulait pas du hasard, ou qui du moins craignait l’inspiration, cadrait par le fil de fer son dessin qui ainsi, comme il le dit, restait « ouvert ». […]
Extrait du catalogue de l’exposition
[…] Sculpteur, c’est le choix opéré assez vite par l’artiste, qui préférera renoncer à la trop grande facilité pour lui de la peinture, pour s’aventurer, en bon sportif, sur les terrains vierges et fascinants de la troisième dimension.
Et, logiquement, comme pour tous les sculpteurs, la pratique du papier va peu à peu s’imposer à lui et naître en réalité non pas d’un retour inopiné des outils du peintre lorsqu’il dessine - graphite, plume ou pinceau –, mais bien du répertoire du sculpteur qu’il a choisi de devenir, un sculpteur détournant des outils de leur fonction première et utilisant des matériaux trouvés de-ci de-là, au cours de « cueillettes » dans son environnement immédiat. C’est donc naturellement, lorsqu’on lui propose en 1968 de participer à un projet d’édition, autrement dit à une publication sur papier, qu’il prend le matériel utilisé alors dans ses sculptures, du grillage de clôture, dont il réalise une empreinte avec de la terre et de l’huile de lin, comme une mémoire de l’huile de la peinture délaissée. Ce papier est le premier d’une longue série ininterrompue, que l’exposition d’Antibes va révéler dans sa diversité et son ampleur pour la première fois.
Et il est caractéristique de ce que Pagès va mettre en place : réaliser des œuvres sur papier avec le vocabulaire de sa sculpture, détachées pour ainsi dire de la main de l’artiste, sans que son habileté graphique intervienne directement dans le processus de création, sans non plus sacraliser le support, mais, au contraire, en intégrant dans son dessein une sorte de maltraitance de ce dernier, avec la prise de risque inhérente à sa solidité. De nombreuses feuilles n’ont d’ailleurs pas résisté à certaines tentatives de l’artiste de les contraindre par des dispositifs physiques ou chimiques. Il est intéressant aussi de noter que c’est par un motif de clôture, celui du grillage – qui est déjà un dessin – que se manifeste le retour au support papier pratiqué pendant les années de formation de Pagès, et que ce motif va, en réalité, permettre une production très prolifique. Comme si les limites de ces maillages l’autorisaient à cerner non seulement des gestes ou des images, mais aussi un nouveau terrain d’expérimentation, et que la contrainte induite par la répétition de ce treillis, loin d’enfermer, devenait une directive et ouvrait finalement à la plus grande liberté. Il n’est question ici que de perméabilité, de passage. Et Pagès, qui ne voulait pas du hasard, ou qui du moins craignait l’inspiration, cadrait par le fil de fer son dessin qui ainsi, comme il le dit, restait « ouvert ». […]
Pratique
Musée Picasso
Place Mariejol
06600 Antibes
Fermé le lundi / Closed on Mondays
Fermé le 1er mai / Closed 1st May
10.00 – 12.00 et/and 14.00 – 18.00
A partir du 15 juin / From June 15 10.00 – 18.00
Place Mariejol
06600 Antibes
Fermé le lundi / Closed on Mondays
Fermé le 1er mai / Closed 1st May
10.00 – 12.00 et/and 14.00 – 18.00
A partir du 15 juin / From June 15 10.00 – 18.00