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10 h 00. Arrivé juste à l’heure, impossible de se glisser dans l’église. Elle est pleine à craquer. Assis, debout ou coincés derrière les piliers, les fidèles de toujours ou d’un jour sont là par centaine. Au village, c’est sans doute l’office religieux qui réunit le plus de monde dans l’année.
Les lève-tard, eux, assistent à la messe, mais retransmise en direct sur écran géant dans l’ancienne commanderie templière qui jouxte l’église. L’année prochaine, ils se promettent d’être là dès 9h quitte à patienter une heure sur le parvis !
Car c’est une messe peu ordinaire qui se déroule ce dimanche. Il s’agit d’une vraie messe, en partie en provençal, et que chacun écoute religieusement. Mais la très grande majorité des « fidèles » attend avec impatience la fin du sermon car le moment béni, c’est celui de la quête… et ça, ce n’est pas si courant !
Une odeur suave emplit l’église et remplace celle de l’encens. Les corbeilles circulent parmi les rangs. Billets, pièces et surtout truffes odorantes débordent des paniers. Car ce sont bien les précieux champignons qui sont déposés ce jour là en guise d’obole dans les paniers. Autour de 4 kilos en moyenne chaque année, vendus ensuite aux enchères au profit du culte. Les trufficulteurs qui siègent aux premiers rangs sont les plus généreux. Ils prient chaque année le ciel pour que la récolte soit bonne ; ce n’est qu’un juste retour des choses !
Messe terminée, tout ce petit monde s’ébranle et le cortège de la Confrérie en habit d’apparat s’avance en direction de l’hôtel de ville.
Devant la façade de la petite mairie, dominant une foule de spectateurs emmitouflés, le Grand Maître de la Confrérie du Diamant Noir, monte sur l’estrade, se saisit d’un micro et s’apprête à disperser aux enchères les quelques kilos de truffes récoltés.
« Un peu pitchoun celle là ! Qui m’en donne 30 euros ? 35 euros à droite pour le monsieur à la casquette, 40 là ! Qui dit mieux ? 45 euros ici pour la dame au bonnet jaune… 45 euros, une fois, deux fois, trois fois… Adjugée ! Bravo Madame, passez à la caisse !
En 1h30, « la messe est dite » ! Tout a trouvé preneur. Le curé de la paroisse jubile. Il a le sourire aux lèvres ( légèrement bleuies par la température hivernale).
Normal, c’est lui qui empoche la mise !
Les lève-tard, eux, assistent à la messe, mais retransmise en direct sur écran géant dans l’ancienne commanderie templière qui jouxte l’église. L’année prochaine, ils se promettent d’être là dès 9h quitte à patienter une heure sur le parvis !
Car c’est une messe peu ordinaire qui se déroule ce dimanche. Il s’agit d’une vraie messe, en partie en provençal, et que chacun écoute religieusement. Mais la très grande majorité des « fidèles » attend avec impatience la fin du sermon car le moment béni, c’est celui de la quête… et ça, ce n’est pas si courant !
Une odeur suave emplit l’église et remplace celle de l’encens. Les corbeilles circulent parmi les rangs. Billets, pièces et surtout truffes odorantes débordent des paniers. Car ce sont bien les précieux champignons qui sont déposés ce jour là en guise d’obole dans les paniers. Autour de 4 kilos en moyenne chaque année, vendus ensuite aux enchères au profit du culte. Les trufficulteurs qui siègent aux premiers rangs sont les plus généreux. Ils prient chaque année le ciel pour que la récolte soit bonne ; ce n’est qu’un juste retour des choses !
Messe terminée, tout ce petit monde s’ébranle et le cortège de la Confrérie en habit d’apparat s’avance en direction de l’hôtel de ville.
Devant la façade de la petite mairie, dominant une foule de spectateurs emmitouflés, le Grand Maître de la Confrérie du Diamant Noir, monte sur l’estrade, se saisit d’un micro et s’apprête à disperser aux enchères les quelques kilos de truffes récoltés.
« Un peu pitchoun celle là ! Qui m’en donne 30 euros ? 35 euros à droite pour le monsieur à la casquette, 40 là ! Qui dit mieux ? 45 euros ici pour la dame au bonnet jaune… 45 euros, une fois, deux fois, trois fois… Adjugée ! Bravo Madame, passez à la caisse !
En 1h30, « la messe est dite » ! Tout a trouvé preneur. Le curé de la paroisse jubile. Il a le sourire aux lèvres ( légèrement bleuies par la température hivernale).
Normal, c’est lui qui empoche la mise !
Richerenches, le plus grand marché aux truffes noires d’Europe (fin nov. à début mars)
Richerenches, petit village du Vaucluse mais la capitale française de la truffe noire. C’est là qu’a lieu tous les samedis matin, du 19 novembre à début mars, le plus grand marché aux truffes d’Europe, la Tuber Melanosporum pour les connaisseurs, « la mélano » pour les intimes. Ce marché atypique ne se déroule pas sous une halle comme on pourrait l’imaginer, mais dehors, dans une rue qui borde l’ancienne commanderie templière…
En ce samedi d’hiver, le cours Mistral, qui porte parfois bien son nom, est noir de monde.
Ce marché ne ressemble à aucun autre. Pas d’étals ni de grands cris, mais des camionnettes et des voitures au coffre grand ouvert et tout un petit peuple qui s’affaire et chuchote. C’est le marché de gros.
Sac de truffes sous le bras, les trufficulteurs s’approchent un à un des voitures. On peut parfois se faufiler pour assister discrètement aux transactions. L’homme à la camionnette est l’acheteur, un courtier sans doute, celui au petit sac de jute, un agriculteur du coin. Visiblement les deux hommes se connaissent. Le courtier fouille dans le sac, sort une belle truffe encore toute enveloppée de terre, hume, met un coup de canif dans le champignon, puis recommence. Il fait un signe de la tête. Deux mots sont échangés. Le verdict est tombé, ou plutôt le prix. Muni d’une balance romaine qui semble tout droit sortie de chez un brocanteur, l’homme pèse le sac : 1 kilo 250. Les deux hommes se rapprochent, tournent le dos aux « visiteurs » ; l’affaire est faite.
Dans la rue perpendiculaire, on peut flâner sur le petit marché provençal réchauffé par le soleil. Là, les truffes se vendent au détail pour les particuliers. Sur les étals, parfois des brumales, parfois des mélano. Le prix affiché n’est pas le même. On vous explique la différence ; vous voilà savant « expert es tuber » !
Plus loin, de l’huile truffée, des terrines, de « l’apéri’truffe » et même des plants de jeune chênes mycorhizés pour vous prendre à rêver à votre propre récolte ! Encore faut-il avoir un jardin et patienter 10 ans !
En attendant, direction la salle des fêtes pour un plaisir immédiat : l’omelette aux truffes !
En ce samedi d’hiver, le cours Mistral, qui porte parfois bien son nom, est noir de monde.
Ce marché ne ressemble à aucun autre. Pas d’étals ni de grands cris, mais des camionnettes et des voitures au coffre grand ouvert et tout un petit peuple qui s’affaire et chuchote. C’est le marché de gros.
Sac de truffes sous le bras, les trufficulteurs s’approchent un à un des voitures. On peut parfois se faufiler pour assister discrètement aux transactions. L’homme à la camionnette est l’acheteur, un courtier sans doute, celui au petit sac de jute, un agriculteur du coin. Visiblement les deux hommes se connaissent. Le courtier fouille dans le sac, sort une belle truffe encore toute enveloppée de terre, hume, met un coup de canif dans le champignon, puis recommence. Il fait un signe de la tête. Deux mots sont échangés. Le verdict est tombé, ou plutôt le prix. Muni d’une balance romaine qui semble tout droit sortie de chez un brocanteur, l’homme pèse le sac : 1 kilo 250. Les deux hommes se rapprochent, tournent le dos aux « visiteurs » ; l’affaire est faite.
Dans la rue perpendiculaire, on peut flâner sur le petit marché provençal réchauffé par le soleil. Là, les truffes se vendent au détail pour les particuliers. Sur les étals, parfois des brumales, parfois des mélano. Le prix affiché n’est pas le même. On vous explique la différence ; vous voilà savant « expert es tuber » !
Plus loin, de l’huile truffée, des terrines, de « l’apéri’truffe » et même des plants de jeune chênes mycorhizés pour vous prendre à rêver à votre propre récolte ! Encore faut-il avoir un jardin et patienter 10 ans !
En attendant, direction la salle des fêtes pour un plaisir immédiat : l’omelette aux truffes !
Infos pratiques
OFFICE DU TOURISME
Place Hugues de Bourbouton
84 600 RICHERENCHES
T.+33(0)4 90 28 05 34
tourisme.richerenches@orange.fr
www.richerenches.fr
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