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Champagne ! Pour une ouverture réussie de la 36ème Édition du Festival international de Piano de la Roque d’Anthéron 2016 ! Par Serge Alexandre

Pour cette nouvelle édition du Festival, René Martin, emblématique directeur artistique de la Mecque des pianistes avait choisi un audacieux programme de musique symphonique et concertante du répertoire français.


© Maud Delaflotte
© Maud Delaflotte
Véritable petit prince du piano de la nouvelle génération, Bertrand Chamayou interprétait le Concerto pour piano et orchestre en Sol Majeur de Maurice Ravel et le Cinquième Concerto pour piano et orchestre en Fa Majeur dit « égyptien » de Camille Saint-Saëns dans un Parc Florans où trouvait une place relevait du miracle. À ses côtés, on retrouve le très bel Orchestre National de Lyon, probablement l’une des meilleures formations musicales pour ce répertoire sous la direction d’un jeune chef letton Andris Poga, ancien assistant de Paavo Jarvi. On mesure tout le travail accompli par son chef Leonard Slatkin tant cet orchestre sonne à merveille.

Initialement pièce pour piano à quatre mains la petite suite de Claude Debussy dont on doit l’orchestration à Henri Busser est un hors d’œuvre impressionniste aux harmonies raffinées et caressantes bien rendues par les musiciens lyonnais et Andris Poga.

Deux interprétations habitées pour Ravel et Saint-Saëns
Puis Bertrand Chamayou livre une interprétation d’une intensité rare pour le concerto en sol de Maurice Ravel. Puisant sa source principale dans la technique laissée par Franz Liszt, l’écriture ravélienne offre le souci de la clarté. L’élégance du toucher de Bertrand Chamayou restitue à merveille cette clarté si nécessaire et la beauté du chant intérieur de la partition de Ravel. Le deuxième mouvement en est le sommet de son interprétation. Orchestre et pianiste ne font qu’un ici. On touche au sublime !

En deuxième partie après une lecture soignée mais peu enthousiasmante d’Andris Poga des Masques et Bergamasques de Gabriel Fauré, on retrouve avec bonheur le jeune pianiste français dans le dernier concerto de Camille Saint-Saëns dans un style plus académique à la technique pianistique héritière de Franz Liszt. Saint-Saëns s’applique sur la forme et les timbres d’une façon novatrice dans son ultime concerto. On se souvient avec émotion de l’interprétation habitée de la pianiste regrettée Brigitte Engerer ici même.
Dans le premier mouvement, Bertrand Chamayou offre des phrasés éloquents tout en relief et projection. L’andante est un moment qui confère à l’indicible où l’on entend furtivement le chant d’un batelier nubien entendu jadis au Caire par le compositeur avant de retrouver la toccata finale particulièrement convaincante sous les doigts d’un interprète à forte personnalité. On rêve d’une intégrale des concertos pour piano et orchestre de Saint-Saëns en live ici même et peut-être chez mirare.

Une longue Standing ovation méritée de la part d’un public séduit appelle des bis où l’on salue la pavane pour une infante défunte de Maurice Ravel comme touchée par la grâce.
Serge Alexandre

Pratique

La Roque d’Anthéron se poursuit jusqu’au 18 août.
www.festival-piano.com ou 04 42 50 51 15.
Pour retrouver l’Orchestre National de Lyon sous la direction de Leonard Slatkin, je vous conseille vivement les enregistrements des œuvres pour orchestre de Maurice Ravel chez l’excellent label Naxos.
En Janvier 2016, Bertranch Chamayou a enregistré une très belle intégrale des œuvres pour piano seul de Maurice Ravel chez Erato.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 30 Juillet 2016 à 16:04 | Lu 860 fois

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