Steinlen. Affiche « Tournée du Chat noir de Rodolphe Salis », 1896. 70 x 50 cm. Collection privée
À l’occasion de l’exposition, le Château d’Auvers invite à redécouvrir le travail de cet artiste majeur de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, tour à tour, peintre, graveur et affichiste. S’il doit sa renommée à son affiche de "La Tournée du Chat Noir" (1896), Steinlen, peintre des félins, a également abordé une grande variété de sujets dont les scènes de rue, les portraits et caricatures, sans compter ses nombreuses illustrations pour les journaux comme Le Mirliton ou L’Assiette au beurre.
De son atelier Montmartrois de la rue Caulaincourt, jusqu’à la Vallée de l’Oise, la représentation des paysages qu'il traverse occupe une place importante dans son œuvre. Cette exposition permet de redécouvrir les lieux que Steinlen chérissait, des ruelles de la butte Montmartre, aux vues de Paris et de sa banlieue, jusqu’aux collines verdoyantes du Vexin, sans oublier son voyage en Norvège. À l’instar de Claude Monet, Théophile Alexandre Steinlen puise également son inspiration dans son jardin de Jouy-le-Moutier, dont il conçoit les allées, qu’il cultive et dessine inlassablement… Cette exposition dévoilera, avec des œuvres inédites, les paysages parcourus et intérieurs du peintre en s’attachant également à présenter les personnages de son cercle artistique comme Aristide Bruant, Georges Clemenceau ou Anatole France… et son intimité, au cœur de la Vallée de l’Oise.
L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels de collectionneurs privés et du musée Daubigny d’Auvers-sur-Oise.
De son atelier Montmartrois de la rue Caulaincourt, jusqu’à la Vallée de l’Oise, la représentation des paysages qu'il traverse occupe une place importante dans son œuvre. Cette exposition permet de redécouvrir les lieux que Steinlen chérissait, des ruelles de la butte Montmartre, aux vues de Paris et de sa banlieue, jusqu’aux collines verdoyantes du Vexin, sans oublier son voyage en Norvège. À l’instar de Claude Monet, Théophile Alexandre Steinlen puise également son inspiration dans son jardin de Jouy-le-Moutier, dont il conçoit les allées, qu’il cultive et dessine inlassablement… Cette exposition dévoilera, avec des œuvres inédites, les paysages parcourus et intérieurs du peintre en s’attachant également à présenter les personnages de son cercle artistique comme Aristide Bruant, Georges Clemenceau ou Anatole France… et son intimité, au cœur de la Vallée de l’Oise.
L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels de collectionneurs privés et du musée Daubigny d’Auvers-sur-Oise.
Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923)
Le Vagabond, par Guy de Maupassant. Lithographies en couleur par Steinlen, 1902, Ouvrage de bibliophilie, 50 lithographies. Collection privée
Né à Lausanne en 1859, naturalisé français en 1901, Théophile Alexandre Steinlen, figure artistique de la fin du XIXe siècle, est à la fois artiste peintre, graveur, illustrateur, affichiste et sculpteur.
Après avoir lu L’assommoir de Zola, Steinlen s’installe à Paris et va décrire « la vie grouillante et formidable ». Ses dessins sont exécutés rapidement, sans repentir, avec certitude pour ne rien laisser s’évaporer de l’intensité de l’action. Ces premières années, il se forme au dessin textile et à la peinture sur porcelaine. Il s’initie ensuite à la reproduction et à l’imprimerie.
A une époque appelée « L’âge du papier » en raison de l’importance des journaux, Steinlen utilisera des supports variés et multiples dont le dessin de presse. Il publiera de nombreuses illustrations dans des journaux comme « L’assiette au beurre » où il présentera les petits métiers et défendra le monde de la rue (les blanchisseuses, les charpentiers, les maçons, etc.).
Aussi, lorsque cet artiste autodidacte, monte à Paris il tente le concours de l’Ecole des Beaux-Arts.
Refusé dans les salons, il va privilégier les galeries pour ses expositions : expositions collectives ou organisées par les éditeurs de ses estampes.
Après avoir lu L’assommoir de Zola, Steinlen s’installe à Paris et va décrire « la vie grouillante et formidable ». Ses dessins sont exécutés rapidement, sans repentir, avec certitude pour ne rien laisser s’évaporer de l’intensité de l’action. Ces premières années, il se forme au dessin textile et à la peinture sur porcelaine. Il s’initie ensuite à la reproduction et à l’imprimerie.
A une époque appelée « L’âge du papier » en raison de l’importance des journaux, Steinlen utilisera des supports variés et multiples dont le dessin de presse. Il publiera de nombreuses illustrations dans des journaux comme « L’assiette au beurre » où il présentera les petits métiers et défendra le monde de la rue (les blanchisseuses, les charpentiers, les maçons, etc.).
Aussi, lorsque cet artiste autodidacte, monte à Paris il tente le concours de l’Ecole des Beaux-Arts.
Refusé dans les salons, il va privilégier les galeries pour ses expositions : expositions collectives ou organisées par les éditeurs de ses estampes.
Montmartre
Affiche « Le locataire »,1913. Épreuve d’imprimerie avant la lettre. Collection privée
L’œuvre de Steinlen est fortement marquée par le foyer artistique de la butte. Installé sur la colline de Montmartre en 1881, Steinlen rencontre le peintre Willette qui lui présente Rodolphe Salis, le fantasque propriétaire suisse du cabaret « Le Chat noir ».
Ce cabaret mythique, fondé en novembre 1881 par Rodolphe Salis fut aussi à l'origine de la revue hebdomadaire du même nom. Sa renommée dépasse largement les faubourgs de Montmartre. On pouvait venir écouter Claude Debussy mettant en musique des poèmes de Verlaine, Eric Satie, qui y faisait ses débuts, et les peintres Steinlen, Toulouse-Lautrec, Willette, les frères Théo et Vincent van Gogh, des poètes, qui pour les uns, disaient ou chantaient leurs œuvres, tout en assistant au théâtre d’ombres d’Henri Rivière.
C’est dans ce lieu de rencontre exceptionnel que Steinlen rencontra Aristide Bruant, Toulouse-Lautrec, Charles Léandre, Félix Vallotton, Delmet, Paul Verlaine, Henri Rivière, Alphonse Allais et Forain qui faisaient partie de son cercle artistique proche.
Sa première exposition a lieu en 1894 à la Bodinière. Steinlen va faire de Montmartre son terrain de jeu et proposer une chronique sociale des faubourgs.
Ce cabaret mythique, fondé en novembre 1881 par Rodolphe Salis fut aussi à l'origine de la revue hebdomadaire du même nom. Sa renommée dépasse largement les faubourgs de Montmartre. On pouvait venir écouter Claude Debussy mettant en musique des poèmes de Verlaine, Eric Satie, qui y faisait ses débuts, et les peintres Steinlen, Toulouse-Lautrec, Willette, les frères Théo et Vincent van Gogh, des poètes, qui pour les uns, disaient ou chantaient leurs œuvres, tout en assistant au théâtre d’ombres d’Henri Rivière.
C’est dans ce lieu de rencontre exceptionnel que Steinlen rencontra Aristide Bruant, Toulouse-Lautrec, Charles Léandre, Félix Vallotton, Delmet, Paul Verlaine, Henri Rivière, Alphonse Allais et Forain qui faisaient partie de son cercle artistique proche.
Sa première exposition a lieu en 1894 à la Bodinière. Steinlen va faire de Montmartre son terrain de jeu et proposer une chronique sociale des faubourgs.
Les chats
Les Chats, 1894. Pochoir, toile marouflée sur panneau. Musée Daubigny, Auvers-sur-Oise
Les chats sont particulièrement en vogue au XIXe siècle, en littérature dans les poèmes de Baudelaire « Les chats » ou en peinture, comme dans L’Olympia de Manet. Steinlen en fera son cachet et illustrera bon nombre d’ouvrages sur les chats. Lui-même très attaché aux chats, Steinlen n’hésitera pas à les recueillir, les soigner et les nourrir dans son atelier appelé « Cat’s Cottage ».
Georges Dacquois publie « Bêtes et gens de lettres » en 1895 dont la couverture est illustrée par Steinlen. Le cabaret du chat noir est au cœur de la nuit parisienne. Il prend pour modèle le cercle des hydropathes actif de 1878 à 1879 qui réunit dans des cafés les artistes musiciens, des poètes, acteurs et qui édite un journal.
Rodolphe Salis, propriétaire du cabaret est issu de cette bohème artistique. Il crée ce cabaret qui mêle chant, danse, déclamation et qui est teinté de critique sociale et politique. Le Chat noir est un cabaret qui ouvre ses portes en novembre 1881.
Le journal du même nom créé la première année a pour but de diffuser l’esprit de ce cabaret (Willette et Steinlen ont seront les principaux contributeurs).
Le cabaret, situé au 84 Boulevard de Rochechouart est décoré par Eugène Grasset et Willette qui en dessine l’enseigne. Parmi les écrivains habitués Alphonse Allais que Steinlen représentera à plusieurs reprises.
En 1884, Aristide Bruant le chansonnier reprend le Chat noir et installe Le Mirliton qui sera également un journal. Le monogramme de Steinlen est japonisant, dans l’esprit de celui de Toulouse Lautrec et reprend la forme du chat. De nombreuses études préparatoires seront réalisées par l’artiste. Dans ces années, les chats envahissent les œuvres de Steinlen, dans les dessins de presse, les eaux fortes, lithographies, et les sculptures. L’exposition au château présentera cinq bronzes de Chat.
Georges Dacquois publie « Bêtes et gens de lettres » en 1895 dont la couverture est illustrée par Steinlen. Le cabaret du chat noir est au cœur de la nuit parisienne. Il prend pour modèle le cercle des hydropathes actif de 1878 à 1879 qui réunit dans des cafés les artistes musiciens, des poètes, acteurs et qui édite un journal.
Rodolphe Salis, propriétaire du cabaret est issu de cette bohème artistique. Il crée ce cabaret qui mêle chant, danse, déclamation et qui est teinté de critique sociale et politique. Le Chat noir est un cabaret qui ouvre ses portes en novembre 1881.
Le journal du même nom créé la première année a pour but de diffuser l’esprit de ce cabaret (Willette et Steinlen ont seront les principaux contributeurs).
Le cabaret, situé au 84 Boulevard de Rochechouart est décoré par Eugène Grasset et Willette qui en dessine l’enseigne. Parmi les écrivains habitués Alphonse Allais que Steinlen représentera à plusieurs reprises.
En 1884, Aristide Bruant le chansonnier reprend le Chat noir et installe Le Mirliton qui sera également un journal. Le monogramme de Steinlen est japonisant, dans l’esprit de celui de Toulouse Lautrec et reprend la forme du chat. De nombreuses études préparatoires seront réalisées par l’artiste. Dans ces années, les chats envahissent les œuvres de Steinlen, dans les dessins de presse, les eaux fortes, lithographies, et les sculptures. L’exposition au château présentera cinq bronzes de Chat.
Scènes de rue
L’art à l’école, 1912. Lithographie tirée en couleurs, 19,2 x 25,5 cm. Collection privée
Parallèlement aux dessins qu’il réalise pour Le Chat noir il dessine des scènes de rue décrivant les petits métiers, blanchisseuses, chemineaux, terrassiers… dont des illustrations pour le second recueil de chansons d’Aristide Bruant « Dans la rue ».
Initialement destiné à être pasteur, en 1889, l’artiste écrit cependant « A quoi bon prêcher ? Le monde ne va pas ainsi qu’il devrait être ; il faut agir ». Cette phrase pourrait résumer l’œuvre de Steinlen qui s’attachera à peindre des œuvres engagées. Adversaire de l’injustice, proche des déshérités, qui ne manquaient pas à Montmartre, il dépeint des scènes de rue, des usines, de la mine, mettant en scène les malheureux de toute sorte, les vagabonds, qui parcourt la campagne, les ouvriers, des familles dans la misère, des gamins en haillons et des prostituées.
Proche de Zola, Steinlen est engagé aux côtés du capitaine Dreyfus. Il participe avec ses dessins à dénoncer l’arbitraire et l’injustice des accusations portées contre l’officier français en publiant dans plusieurs journaux anarchistes comme La feuille de Zo d’Axa.
Pour la presse, il réalise des scénettes sans parole : vignettes horizontales inspirées des images d’Epinal dont les sujets sont multiples : une petite fille et son chat, un corbeau…
Il va publier des milliers de dessins en réalisant la couverture des revues illustrées comme « Le Chat noir », « Le Mirliton », également des journaux d’information comme « Le journal », « Le Gil Blas illustré », « Le rire ». Il illustrera également des journaux plus satiriques comme « L’assiette au Beurre » ou « La feuille ».
Profondément attaché à Paris, ses sujets sont ceux des scènes parisiennes. Dans un recueil de chansons d’Aristide Bruant, les illustrations donnent un aperçu complet des scènes parisiennes. Ces dessins donnent à voir des personnages qu’il croque dans la rue, les cabarets, au café ou sur la route et dont il excelle à croquer les mouvements.
Steinlen est influencé par le naturalisme naissant de Balzac, des frères Goncourt, Richepin, Huysmans et est un fervent admirateur de l’Assommoir de Zola.
Initialement destiné à être pasteur, en 1889, l’artiste écrit cependant « A quoi bon prêcher ? Le monde ne va pas ainsi qu’il devrait être ; il faut agir ». Cette phrase pourrait résumer l’œuvre de Steinlen qui s’attachera à peindre des œuvres engagées. Adversaire de l’injustice, proche des déshérités, qui ne manquaient pas à Montmartre, il dépeint des scènes de rue, des usines, de la mine, mettant en scène les malheureux de toute sorte, les vagabonds, qui parcourt la campagne, les ouvriers, des familles dans la misère, des gamins en haillons et des prostituées.
Proche de Zola, Steinlen est engagé aux côtés du capitaine Dreyfus. Il participe avec ses dessins à dénoncer l’arbitraire et l’injustice des accusations portées contre l’officier français en publiant dans plusieurs journaux anarchistes comme La feuille de Zo d’Axa.
Pour la presse, il réalise des scénettes sans parole : vignettes horizontales inspirées des images d’Epinal dont les sujets sont multiples : une petite fille et son chat, un corbeau…
Il va publier des milliers de dessins en réalisant la couverture des revues illustrées comme « Le Chat noir », « Le Mirliton », également des journaux d’information comme « Le journal », « Le Gil Blas illustré », « Le rire ». Il illustrera également des journaux plus satiriques comme « L’assiette au Beurre » ou « La feuille ».
Profondément attaché à Paris, ses sujets sont ceux des scènes parisiennes. Dans un recueil de chansons d’Aristide Bruant, les illustrations donnent un aperçu complet des scènes parisiennes. Ces dessins donnent à voir des personnages qu’il croque dans la rue, les cabarets, au café ou sur la route et dont il excelle à croquer les mouvements.
Steinlen est influencé par le naturalisme naissant de Balzac, des frères Goncourt, Richepin, Huysmans et est un fervent admirateur de l’Assommoir de Zola.
Info+
Château d’Auvers propriété du Département du Val d'Oise
Château d'Auvers
Rue François Mitterrand
95430 Auvers-sur-Oise - France
Tél. : + 33 (0)1.34.48.48.45
www.chateau-auvers.fr
Du samedi 2 avril au dimanche 18 septembre 2022
Exposition ouverte du mercredi au dimanche et les jours fériés de 10h à 13h et de 14h à 18h
Accès par la route
Coordonnées GPS : 49°04’24.094’’N - 02°09’53.23’’E
Depuis Paris
Suivre A86, puis A15, direction Cergy-Pontoise - Prendre A115, direction Calais.
Sortie Auvers-sur-Oise, direction Château d’Auvers > Parking situé Chemin des Berthelées
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