Roberto Alagna © DR
Ce soir de mardi à Orange, a été une très belle soirée d’opéra. Belle nuit chaude, un théâtre comble et sublimé par des décors d’images, superbes et comme vivants, et une mise en scène qui raconte à elle seule une histoire, un temps, un peuple, des mœurs. Belle évocation de la Chine, peuple miséreux et armée brutale, cour puissante et soumise, empereur et princesse en maîtres absolus ; une admirable régulation des mouvements en scène, des courbes, des figures en triangles formées par cette multitude d’homme, les mouvements régulés et symétriques des choristes, un peuple, une foule, des costumes d’une extrême et remarquable sobriété, qu’un détail vient renforcer, un bonnet noir, une auréole de puissance, du noir et du gris utilisés en abondance qui font jaillir en contraste un empereur jaune vif et le costume hors registre de Calaf ; tout est remarquable.
Liu sous la voix tendre et délicate de Maria Luigia Borsi, tient son rôle tout en émotion et Lise Lindstrom accapare véritablement le personnage cruel de Turandot, dure et forte.
Quant à Roberto Alagna, le chanteur qu’il fallait contester, il est chez lui à Orange pour la quatorzième fois, public séduit, et quand on veut bien lui reconnaître une technique et une maîtrise de la scène remarquables, reconnaissons qu’un soir il a raté un si, ce qu’il a rattrapé le second soir, et que sa voix manquait parfois du brillant métallique qui le rend si exceptionnel : excuse, une mycose de la gorge après un traitement, à oublier vite en dépit des vieilles pestes et mauvaises langues qui n’ont de répit d’avoir promu un artiste et de guetter aussitôt ses faiblesses pour le jeter aux oubliettes.
Roberto Alagna est toujours en scène, héros comme il aime l’être et il a montré ces soirs-là qu’il savait vaincre les commentaires et dompter bien des difficultés.
Toutefois, reconnaissons que la chaleur et la lumière de sa voix trouvent une brillance bien supérieure dans des œuvres plus musicales et plus abouties que ce Turandot à peine achevé et dont la musique comme celle de son temps, ont bien contribué à tuer les grands mouvements de l’opéra.
Jacqueline Aimar
Liu sous la voix tendre et délicate de Maria Luigia Borsi, tient son rôle tout en émotion et Lise Lindstrom accapare véritablement le personnage cruel de Turandot, dure et forte.
Quant à Roberto Alagna, le chanteur qu’il fallait contester, il est chez lui à Orange pour la quatorzième fois, public séduit, et quand on veut bien lui reconnaître une technique et une maîtrise de la scène remarquables, reconnaissons qu’un soir il a raté un si, ce qu’il a rattrapé le second soir, et que sa voix manquait parfois du brillant métallique qui le rend si exceptionnel : excuse, une mycose de la gorge après un traitement, à oublier vite en dépit des vieilles pestes et mauvaises langues qui n’ont de répit d’avoir promu un artiste et de guetter aussitôt ses faiblesses pour le jeter aux oubliettes.
Roberto Alagna est toujours en scène, héros comme il aime l’être et il a montré ces soirs-là qu’il savait vaincre les commentaires et dompter bien des difficultés.
Toutefois, reconnaissons que la chaleur et la lumière de sa voix trouvent une brillance bien supérieure dans des œuvres plus musicales et plus abouties que ce Turandot à peine achevé et dont la musique comme celle de son temps, ont bien contribué à tuer les grands mouvements de l’opéra.
Jacqueline Aimar