Christo dans son atelier avec un dessin préparatoire pour le Mastaba d’Abu Dhabi en 2012.
Au pied de cette construction extérieure, haute de 9 mètres, longue de 17 et large de 9, le spectateur fera l’expérience d’une confrontation spectaculaire avec, d’abord, l’objet, la forme, les couleurs, puis l’espace, le temps et le rythme, confrontation rêvée par Christo depuis presque 50 ans. L’anecdote est riche de sens et révélatrice d’une histoire artistique marquée par la continuité et la ténacité, à travers des projets se développant sur plusieurs décennies : le souhait de Christo d’investir la Cour Giacometti, projet très largement retravaillé et revisité depuis, prend naissance dès la fin des années 1960 grâce à deux dessins qui seront présentés. La Fondation Maeght consacrait, déjà en 1985, à Christo, une première exposition dédiée au projet « Surrounded Islands », inspiré par sa démarche d’empaquetages ou d’« entourages ».
Dans ce nouveau parcours à dimension chronologique, Christo a choisi de se concentrer sur une toute autre partie de son œuvre, marquée par une figure iconique du monde industriel, celle du bidon dont l’origine « classique » est le pot de peinture devenant, peu à peu, sculptures puis installations de bidons, ou constructions dans l’espace public de « Barricades » comme celle de la rue Visconti à Paris et enfin architectures de barils dans les environnements urbains, jusqu’au Mastaba dans le désert d’Abu Dhabi.
Sculptures, installations, dessins, maquettes et photographies, films, œuvres et travaux préparatoires retraceront plusieurs décennies de travail, des premières œuvres de 1958 jusqu’au projet à l’étude du Mastaba d’Abu Dhabi. Les premiers « portraits » de pots peuvent être considérés non comme des objets mais comme des natures mortes, des creusets d’où sortent l’art et la peinture. Peu à peu, la dimension poétique change. Elle sort de l’atelier pour s’approprier le monde moderne. Les pots deviennent des bidons, des créations formelles révélant la vie de la cité. Ses contradictions comme ses nouvelles « beautés » sont mises en évidence par le nouveau réalisme. Dès lors, Christo et sa compagne Jeanne-Claude, décédée en 2009, vont construire leur monde. Leurs volumes, leurs couleurs, leurs tailles, les places qui leur sont données, sont les instruments d’une volonté d’intervenir dans les espaces urbains, industriels puis naturels qui sont ceux de nos sociétés.
En 1962, la confrontation artistique prend sens, dans la rue, et c’est un véritable mur de barils que Christo dresse, barrant la rue Visconti à Paris. Il signifie son refus de l’érection du mur de Berlin, lui qui a fui la Bulgarie puis la Hongrie et les oppressions de l’époque. Progressivement, les constructions de Christo et Jeanne-Claude investissent l’espace public lui donnant un sens énigmatique où le contemporain et ses outils rejoignent des poétiques et des symboliques anciennes.
Christo et Jeanne-Claude nous disent la réalité du monde industriel, tout en la détournant, la dérangeant et en stimulant la liberté de regard et d’interprétation. Par la confrontation ou la dissimulation, ils choisissent, avec précision, des lieux qu’ils « chargent » de sens nouveaux.
Dans ce contexte, l’édification d’un mastaba, dont l’unité de construction est le baril de pétrole, pose des questions diverses ayant trait aussi bien au sacré qu’au pouvoir, à la poétique de l’espace qu’à la réalité des matériaux. Le projet radical du Mastaba d’Abu Dhabi fera l’objet d’une salle dédiée dans le parcours de l’exposition.
Point d’orgue, le Mastaba de la Fondation sera présenté dans la Cour Giacometti. Il dialoguera avec l’architecture de Sert comme avec la beauté du ciel et des pins ou la course de la lumière. Cette « installation événement » proposera une expérience unique…
Dans ce nouveau parcours à dimension chronologique, Christo a choisi de se concentrer sur une toute autre partie de son œuvre, marquée par une figure iconique du monde industriel, celle du bidon dont l’origine « classique » est le pot de peinture devenant, peu à peu, sculptures puis installations de bidons, ou constructions dans l’espace public de « Barricades » comme celle de la rue Visconti à Paris et enfin architectures de barils dans les environnements urbains, jusqu’au Mastaba dans le désert d’Abu Dhabi.
Sculptures, installations, dessins, maquettes et photographies, films, œuvres et travaux préparatoires retraceront plusieurs décennies de travail, des premières œuvres de 1958 jusqu’au projet à l’étude du Mastaba d’Abu Dhabi. Les premiers « portraits » de pots peuvent être considérés non comme des objets mais comme des natures mortes, des creusets d’où sortent l’art et la peinture. Peu à peu, la dimension poétique change. Elle sort de l’atelier pour s’approprier le monde moderne. Les pots deviennent des bidons, des créations formelles révélant la vie de la cité. Ses contradictions comme ses nouvelles « beautés » sont mises en évidence par le nouveau réalisme. Dès lors, Christo et sa compagne Jeanne-Claude, décédée en 2009, vont construire leur monde. Leurs volumes, leurs couleurs, leurs tailles, les places qui leur sont données, sont les instruments d’une volonté d’intervenir dans les espaces urbains, industriels puis naturels qui sont ceux de nos sociétés.
En 1962, la confrontation artistique prend sens, dans la rue, et c’est un véritable mur de barils que Christo dresse, barrant la rue Visconti à Paris. Il signifie son refus de l’érection du mur de Berlin, lui qui a fui la Bulgarie puis la Hongrie et les oppressions de l’époque. Progressivement, les constructions de Christo et Jeanne-Claude investissent l’espace public lui donnant un sens énigmatique où le contemporain et ses outils rejoignent des poétiques et des symboliques anciennes.
Christo et Jeanne-Claude nous disent la réalité du monde industriel, tout en la détournant, la dérangeant et en stimulant la liberté de regard et d’interprétation. Par la confrontation ou la dissimulation, ils choisissent, avec précision, des lieux qu’ils « chargent » de sens nouveaux.
Dans ce contexte, l’édification d’un mastaba, dont l’unité de construction est le baril de pétrole, pose des questions diverses ayant trait aussi bien au sacré qu’au pouvoir, à la poétique de l’espace qu’à la réalité des matériaux. Le projet radical du Mastaba d’Abu Dhabi fera l’objet d’une salle dédiée dans le parcours de l’exposition.
Point d’orgue, le Mastaba de la Fondation sera présenté dans la Cour Giacometti. Il dialoguera avec l’architecture de Sert comme avec la beauté du ciel et des pins ou la course de la lumière. Cette « installation événement » proposera une expérience unique…