Colin Davidson – Silent Testimony, du 29 janvier au 6 mars 2016 au Centre Culturel Irlandais, Paris

Cette saisissante exposition du portraitiste Colin Davidson dévoile les histoires de dix-huit personnes qui, toutes, ont perdu un ou plusieurs proches durant les Troubles, période sombre qui a marqué l'Irlande du Nord à partir de la fin des années 1960.


Colin Davidson dans son studio de Belfast © DR
Colin Davidson s'est fait connaître dans le monde entier grâce à sa série de portraits grand format d'acteurs, musiciens, poètes et écrivains, parmi lesquels Brad Pitt ou encore Seamus Heaney, Kenneth Branagh, Simon Callow, Roddy Doyle, Glen Hansard et Brian Friel. Le magazine Time lui a récemment commandé le portrait d’Angela Merkel pour sa une « Personnalité de l’année 2015 ».

En peignant ces visages célèbres, l’artiste a commencé à s'intéresser tout particulièrement, non pas à leur notoriété, mais à ce qui faisait d'eux des êtres humains. Cette exploration permanente de l'« humanité ordinaire » constitue le point de départ de Silent Testimony. Ce projet très personnel du peintre né à Belfast s’est développé après son travail similaire à Jérusalem, autre lieu de conflits intercommunautaires. Depuis les accords de paix nord-irlandais de 1998, il s’était posé cette question : pour les victimes des Troubles, la rhétorique de l’oubli et l’obligation de « tourner la page » ne laissaient-elles pas ces personnes de côté ?

Chacun des sujets est traité exactement de la même façon : portraits grand format (127x117cm), un regard qui évite le contact mais des yeux qui en disent long sur le vécu de ces personnes issues des deux communautés. La toile est accompagnée d’une courte description du contexte de la mort de leur proche, sans identifier les victimes. Cinq années se sont écoulées depuis ses premiers rencontres avec l’association de soutien aux victimes WAVE, avec laquelle il a collaboré pour identifier et entrer en relation avec ces dix-huit hommes et femmes, Catholiques et Protestants. Mais, tout comme sa série de portraits réalisée à Jérusalem, aucun signe extérieur ne suggère leur religion ou autre élément identitaire. Une volonté farouche de ramener le spectateur à une contemplation basée sur l’émotion et non le jugement.

Cette exposition reflète la façon dont ce conflit a eu, et continue à avoir, un impact profond sur des milliers de personnes : les blessés et leur famille, les proches des personnes qui y ont perdu la vie, mais également la communauté dans son ensemble. Un appel inconditionnel à regarder en face la vérité des conflits armés.

En collaboration avec l’Ulster Museum, Belfast, National Museums Northern Ireland
Avec le soutien de Culture Ireland, de l’Arts Council of Northern Ireland et du British Council


Le 29 janvier à 19h30, Colin Davidson proposera une visite commentée de son exposition.
Celle-ci sera suivie d’une lecture par Clara Simpson de la pièce de Jean-Pierre Siméon, Stabat Mater Furiosa, véritable réquisitoire contre la guerre et la violence.
(Entrée libre, réservation conseillée, en anglais)


Pratique

Horaires d’ouverture de l’exposition : Du mardi au samedi de 14h à 18h ; le mercredi jusqu'à 20h ; le dimanche de 12h30 à 14h30. Fermé le lundi
Centre Culturel Irlandais
5 rue des Irlandais
75005 Paris
Tél : 01 58 52 10 30
www.centreculturelirlandais.com


Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 22 Janvier 2016 à 01:57 | Lu 189 fois
Pierre Aimar
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