Créations de Marie Chouinard et de Natalia Horecna avec Les Ballets de Monte-Carlo du 27 au 30 avril 2017

27, 28, 29 avril à 20h et 30 avril à 16h. La Compagnie des Ballets de Monte-Carlo : « Création » de Marie Chouinard & « Création » de Natalia Horecna. Salle des Princes - Grimaldi Forum


Photo Alice Blangero

Création mondiale de Marie Chouinard pour Les Ballets de Monte-Carlo Les 27, 28, 29 et 30 avril 2017, Salle des Princes, Grimaldi Forum, Monaco

Les 15 danseurs qui monteront sur scène pour proposer au public cette création de Marie Chouinard constituent le point de départ de cette collaboration inédite. Ils sont le matériau à partir duquel le processus de travail s’est enclenché. La chorégraphe se dit particulièrement heureuse de retrouver cette compagnie avec qui elle a déjà travaillé en avril 2012. Les Ballets de Monte-Carlo avaient en effet repris sa pièce emblématique bODY_rEMIX / les Variations Goldberg – Acte 1 et avaient marqué les spectateurs et la chorégraphe par leur interprétation intense.

Cinq ans plus tard, Marie Chouinard (qui crée rarement en dehors de sa propre compagnie), a donc exceptionnellement accepté l’invitation de Jean-Christophe Maillot à faire une création pour Les Ballets de Monte-Carlo.
Elle a eu la joie de choisir elle-même les danseurs avec qui elle voulait fabriquer cette « œuvre d’art », car à l’entendre, l’élaboration de ce ballet s’apparente bien au travail d’un plasticien. Outre le fait que Marie Chouinard réalise elle-même les costumes, le maquillage, la scénographie et les lumières de ses ballets (seule la musique a été confiée à Louis Dufort avec qui elle travaille depuis plus de 20 ans et qui a créé une composition originale pour cette pièce), la similitude avec la dé- marche du plasticien va encore plus loin : après quatre jours de répétition, Marie Chouinard achève avec les 15 danseurs ce qu’elle définit comme « une grande esquisse de 30 minutes », soit la durée approximative de la pièce.
L’artiste confie qu’elle n’a pas toujours travaillé ainsi et que cette démarche n’est pas si courante. Le plus souvent, un chorégraphe élabore son ballet séquence après séquence puis les relie les unes aux autres. Ici, un grand « draft » a été jeté sur les planches du studio en quelques séances à peine puis le travail s’est fait par touches afin de souligner les contours de l’œuvre et faire apparaître ses détails. La chorégraphe n’en dira pas plus sur le contenu…
Le public est donc invité à partir du 27 avril à plonger dans l’univers fort et puissant de cette grande figure de la danse contemporaine et à découvrir lui-même les multiples significations de cette création pour les Ballets de Monte-Carlo.

Natalia Horecna, création

Invitée en juillet 2015 à créer une première fois pour les Ballets de Monte-Carlo, Natalia Horecna nous plonge à nouveau dans ses réflexions sur notre société qui peine tant à envisager son devenir. La chorégraphe aime en effet interroger ces comportements conventionnels que nous avons intégrés depuis notre âge le plus tendre et qui sont censées nous mettre dans le droit chemin. Mais la réalité ne s’en laisse pas compter. Elle contredit sans cesse la manière dont notre monde fonctionne et la chorégraphe slovaque y puise son matériau principal.

«J’ai entendu quelque part cette phrase : “ Connaître son moi : pas de problème” / “Connaître son moi : pas de souffrance”, ou quelque chose qui élève davantage l’esprit : “Pas de moi : pas de souffrance”.
J’ai réfléchi longuement à cette question dans le calme, pour essayer de comprendre…
Tout ce que je pourrais suggérer avec ma nouvelle œuvre, ce sont quelques phrases apparemment simples.

“ Quand allons-nous cesser de pointer notre doigt sur les uns et les autres ? Que pouvons-nous faire, chacun de nous, pour contribuer à la possibilité d’un monde meilleur ? ”

“ Quel espace accordons-nous à notre propre conscience pour naître à la vie ? Au fond, nous connaissons-nous vraiment ?

Je n’accuse pas et ceci n’est pas une accusation. Je ne juge pas non plus. Ce ne sont que des questions. Il est très facile de déclencher des guerres. Il est beaucoup plus facile de préserver la paix.
En mémoire d’Alan Kurdi. Et à ceux qui sont à la recherche d’une vie plus heureuse et plus épanouissante.»

Pierre Aimar
Mis en ligne le Dimanche 19 Mars 2017 à 14:12 | Lu 593 fois
Pierre Aimar
Dans la même rubrique :