Dans les coulisses du Muséum : les paléontologues, exposition photographique dans le Jardin des Plantes, du 16 novembre 2012 - 12 mai 2013

Dans le cadre des Métiers du Muséum, et après la première exposition de photos sur le métier de taxidermiste, c’est au tour des paléontologues d’être mis à l’honneur dans le Jardin des Plantes. A partir du 16 novembre, le photographe Jacques Vekemans présente son travail à travers une quarantaine de photographies décrivant le travail quotidien de paléontologues du Muséum. Photographies de Jacques Vekemans


© Jacques Vekemans / MNHN
Le photographe Jacques Vekemans a suivi plusieurs paléontologues du Muséum sur deux chantiers de fouilles : Strud, dans la Province de Namur, en Belgique, où Gaël Clément et son équipe dégagent les premiers vertébrés et arthropodes continentaux (crustacés, insectes…) et Angeac en Charente, où Ronan Allain, découvre, lui, des dinosaures. La réalisation d’un reportage photo sur ces deux sites montre la réalité d’un terrain de recherche, l’action, la méthodologie, les outils et les conditions des découvertes.

De retour à Paris dans le laboratoire de Paléontologie du Muséum, la lumière est mise sur quelques intervenants discrets mais indispensables : préparateurs, monteurs, illustrateurs. Chacun d’eux, par sa spécificité, prolonge et amplifie l’action du paléontologue sur le terrain en rendant possible la conservation, la présentation, l’illustration et le classement de pièces majeures.
Cet automne, deux nouveaux spécimens sont venus s'installer dans la Galerie de Paléontologie : un archéocète, appartenant au groupe dont sont issus nos cétacés actuels, exceptionnel squelette fossile, somptueux, spectaculaire par sa souplesse et le moulage d'un carnotaure, dinosaure carnivore présenté dans une posture très réaliste. Les photos de ces deux installations nous plongent dans les mystères de ce lieu intemporel qu’est la Galerie de Paléontologie.

Explorateurs du temps. Par Jacques Vekemans, photographe

« Rencontrer les paléontologues et comprendre leur mission est plus ardu que de constater l’évidence de leur passion et la beauté de leurs découvertes. Les photographier en action, courbés vers la terre, progressant minutieusement dans leurs fouilles, s’avère de premier abord peu enthousiasmant. C’est cependant le début d’un grand voyage !

D’abord il y a le vaisseau sombre et mystérieux, amarré le long du jardin des plantes, le département d’Histoire de la Terre du Muséum et sa superbe galerie. Sous un faux air de veille, il cache en son sein plus d’histoires passionnantes et de merveilles que l’on peut imaginer. Y travaillent plus de 50 chercheurs et techniciens qui sondent, creusent, trient et tamisent les terres des 5 continents. Ils recueillent des traces fossiles et tentent de reconstituer l’histoire de notre monde.
Ensuite, il y a les paléontologues et leurs voyages. Ils nous font rêver ou craindre quand ils évoquent la découverte d'un ancêtre des baleines affleurant dans le désert du Pérou, de segments de tibias de 17 dinosaures trouvés sur un espace grand comme un terrain de basket dans une région connue pour ses vignes et son cognac, ou encore de la plus vieille crevette du monde (370 millions d’années) trouvée en Belgique. A chaque fois, leurs missions sont des épopées et leurs découvertes, des trésors arrachés aux abîmes.

Enfin, il y a la rencontre et la question que l’on veut poser à chacun d’eux.
Mais à quoi cela sert-il ? À rêver ? À comprendre ? Et pourquoi fouiller la terre, s’agenouiller pour chercher à n’en plus finir les traces d’un passé lointain ?

La réponse est peut-être que la terre est un espace et que la fouiller nous éclaire sur la manière de vivre et de comprendre notre temps : dérive des continents, transformation du climat, évolution des espèces, ruptures, disparitions, réapparitions... Le paléontologue, scientifique et poète, serait donc un explorateur du temps, un éclaireur, un détective. Entre deux voyages, avec ses découvertes, il nous raconte des histoires et nous invite à considérer la place fragile de l’homme dans le monde vivant ainsi que celle de toutes les espèces qui l’ont précédé. »

L’auteur

Jacques Vekemans est un photographe d’origine belge. Après ses études de sociologie et d’économie, il s’installe à Paris où il multiplie les collaborations et les reportages sur les savoir faire dans les domaines du luxe, puis de l’Industrie. Il s’intéresse particulièrement à ce qui fait l’identité des marques : les métiers, les ateliers, la gestuelle. En parallèle, il travaille sur l’économie solidaire et les grandes institutions muséales. Le magasine 6Mois publie au printemps son travail réalisé en Inde sur le plus grand hôpital de soins ophtalmologiques au monde. Il collabore régulièrement avec le Muséum national d’Histoire naturelle pour mettre en lumière les métiers méconnus de la recherche.
jacquesvekemans.com

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En pratique
Jardin des Plantes > Sur les grilles de l’Ecole de Botanique
Accès par le 57 rue Cuvier, le 2 rue Buffon, le 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire ou Place Valhubert, Paris 5e
Métro : Jussieu, Austerlitz, Place Monge, Censier-Daubenton
Accès libre, aux horaires d’ouverture du Jardin des Plantes

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 16 Octobre 2012 à 03:03 | Lu 380 fois
Pierre Aimar
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