Dans les pas de Van Gogh, photographies de Lily Gavin, château des Baux-de-Provence, jusqu'au 3 novembre 2019

Pendant 8 semaines, Lily Gavin fut invitée à photographier le tournage et les coulisses du biopic sur Vincent van Gogh réalisé par Julian Schnabel. At Eternity’s Gate, nommé aux Oscars 2019, retrace la vie de Van Gogh et notamment son séjour en Provence.


© Lily Gavin
Après avoir participé en 2018 aux Rencontres de la Photographie d’Arles, c’est au Château des Baux-de-Provence que Lily Gavin expose cet été une vingtaine de ses clichés. Ses photographies argentiques permettent une véritable plongée au cœur de la vie et de l’époque de l’artiste.
Une sélection de photographies en grand format exposées sous le soleil éclatant de la Provence qui marqua tant la peinture de Van Gogh qui fait écho à Van Gogh, La nuit étoilée, nouvelle expérience immersive des Carrières de Lumières.

Lily Gavin et Vincent Van Gogh :
Lily Gavin est une jeune artiste Franco-Américaine. À seulement 23 ans, elle est diplômée du Bard College de l’Etat de New York. Les clichés présentés dans l’exposition sont le fruit d’un reportage photographique qu’elle a réalisé en 2017 sur le tournage du film en Provence et à Paris. Munie de son appareil photo, elle a immortalisé les scènes du film, mais également les paysages, les costumes, les accessoires et les lieux de tournages. Ces photographies dissimulent tout élément contemporain susceptible de trahir la situation de tournage — on n’y voit ni caméras ni câbles et révèlent dans de subtils jeux de lumière la nature tourmentée de l’artiste et l’inventivité magistrale de ses coups de pinceau.Willem Dafoe, qui interprète Van Gogh, apparaît sur de nombreux clichés sous les traits de l’artiste rêveur et habité. La réalité semble alors se mêler à la fiction : acteurs de cinéma, jouant des personnages historiques, deviennent les protagonistes réels de ce reportage photo-fictif.

Van Gogh en Provence :
En 1888, Van Gogh quitte Paris pour s’installer en Provence. C’est le début d’une période prolifique pour sa production artistique.« Je crois que tout l'avenir de l'art nouveau se trouve dans le Midi », écrit-il dans une lettre à son frère Théo.Il loue la « maison jaune » à Arles, qui sera d’ailleurs l’objet de sa célèbre oeuvre La Chambre (1888). À son arrivée, il espère trouver dans la nature des motifs apparentés à ceux des estampes japonaises qu’il apprécie et collectionne. Il représente alors dans ses toiles des arbres en fleurs japonisants.Inspiré par la lumière du sud, il retranscrit dans ses tableaux le massif rocailleux des Alpilles et la végétation méditerranéenne. Les cyprès et oliviers lui inspirent certains de ses plus grands chefs-d’oeuvre, tels que Route aux cyprès (1890) ou Champ de blé avec cyprès (1889), en passant par la série des Tournesols (1888). Il peint de nombreuses scènes de moisson en réalisant à la fois des portraits et des paysages. Entre 1889 et 1890, l’artiste est interné à l’asile de Saint-Paul-de-Mausole à Saint-Rémy-de-Provence. Il peut toutefois se promener dans les paysages alentours qui lui suggèrent plus de deux cents tableaux et dessins où s’expriment sa personnalité complexe et novatrice.

Van Gogh et le cinéma :
Au cours des 70 dernières années, Van Gogh n’a cessé d’inspirer des cinéastes de renom.
Le plus ancien traitant de l’artiste est le film Lust for Life de Vicente Minnelli (1956), qui dépeint un Van Gogh torturé, interprété par Kirk Douglas. Le film montre la vie du peintre comme un acte de sacrifice et de mortification. Ce Vincent a donné le ton à tous les autres Vincent à l'écran. Le film Vincent et Théo de Robert Altman (1990) choisi le point de vue d’un Van Gogh bien plus effrayant, endossé par Tim Roth. L’un des biopics les plus connus de l’artiste est celui de Maurice Pialat (1991), dans lequel Jacques Dutronc incarne un Van Gogh plus ordinaire, maigre, pensif, conscient du mal qu’il peut causer, mais doté d'un sens de l'humour. De son côté, le film Dreams d’Akira Kurosawa (1990) montre un homme transporté comme par magie dans une série d’oeuvres de Van Gogh, trottinant avec stupéfaction sur des routes peintes. Il espionne l'artiste qui dessine fébrilement des meules de foin dans un champ.La Passion van Gogh (2017) réalisé par Dorota Kobiela et Hugh Welchman est, quant à lui, composé de plus de soixante-cinq mille dessins peints à la main et animés. Le film se déroule après la mort de l’artiste, dans les lieux qu’il hantait autrefois, avec un flot de flashbacks et un héros qui vagabonde, enquêtant sur la disparition de Van Gogh.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 11 Juillet 2019 à 07:48 | Lu 286 fois
Pierre Aimar
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