Réalisée par un collectif de 5 étudiants de l’Ecole Estienne (ESAIG) de Paris, « Légumen » est un subtil mélange d’humour et d’absurde autour du thème de la place de l’homme dans la société à travers des visages coincés dans des légumes monumentaux ! Un an après les « Répliques de l’Arbre » de Salomé Fauc, c’est au tour du collectif de nous surprendre à travers cette oeuvre inédite qui fera sourire certains passants, peut-être grimacer les plus sceptiques, questionner les plus curieux : ces légumes géants à tête humaine ne laisseront personne indifférent !
« Légumen » : l’absurde en format XXL !
Cette année, le « Prix Façade » est décerné non pas à un étudiant mais à un collectif de 5 étudiants et leur établissement. Jimmy Burnouf, Blanche Fleuriot, Matthias Le Bihan, Rym Saoud et Guillaume Vele, en première année de Mise à Niveau des Arts Appliqués (MANAA) de l’Ecole Estienne de Paris, encadrés par leur professeur Paul Huber, remportent le privilège d’exposer leur oeuvre monumentale sur près de 80 m2 sur la façade du 59Rivoli, du 16 février au 10 avril 2016 !
Les portes s’ouvrent sur un lieu emblématique de l’art contemporain : le 59Rivoli. « Devant, la foule, des millions de passants, cette foule qui coule d’un air indifférent, cette foule qui marche comme à un enterrement, cette foule qui ne voit plus, ne prête plus attention à ce qui s’offre à ses yeux. Elle voit sans regarder, trop occupée à contempler un écran en lieu et place de la vie réelle, coincée dans une bulle qui l’isole du monde extérieur. Elle marche, circule sans réflexion au milieu d’un tumulte d’images, d’informations, raz-de-marée auquel elle s’est habituée à force d’y être noyée. »
Comment pousser ces gens à lever la tête, à réagir ? La réponse de ce collectif d’étudiants à l’imagination plus que fertile ? L’absurde. « Attiser la curiosité, inviter les passants à lever les yeux et à se demander pourquoi six costumes de légumes géants pendent sur un immeuble en plein Paris ? L’important est cette remise en question de l’affiche, de l’image, essentielle pour contrer la terrible pollution visuelle dont nous sommes tous des victimes inconscientes. »
« Ces visages coincés dans la chair végétale, ce sont leurs camarades de classe, leurs amis, mais aussi de parfaits inconnus pour beaucoup. Pourtant, ils ont tous un point commun avec nous : ce sont des êtres humains. Sauf que ces malheureux sont coincés dans ce costume, travestis dans cet état d’esprit de légumes végétatifs, béats, ignares. »
Prenant le parti du dessin en noir et blanc, appuyant encore davantage le contraste avec la réalité, le collectif obtient des panneaux nets, clairs, précis, tranchants, qui deviennent le centre de l’attention par leur luminosité, leur démesure et leur absurdité notoire. Ce que nous dit ce collectif à travers ces légumes étranges et monumentaux, c’est que nous, « passants, lecteurs, nous ne le sommes pas ! Nous sommes des êtres libres, capables de raisonner, libres de réagir : nous ne sommes pas des légumes, nous devrions tous nous en réjouir et en profiter ! » Nos jardiniers de la convivialité arrachent les mauvaises herbes de l’image-gavage, de « l’info consommation » à travers ces « planches encyclopédiques ». Le message est simple et efficace : être vivant, ne pas végéter, mais faire pousser l’humanisme, le savoir-vivre et le savoir-penser, repousser la banalité. « Ce n’est pas une affiche ni une publicité, c’est quelque chose à part, des légumes qui poussent au coeur de la ville, comme sortis d’un autre monde. Ils sont arrivés sans se poser de questions, se sont mis en place, et n’attendent désormais plus qu’un regard pour exister. » A savourer sans modération !
Les portes s’ouvrent sur un lieu emblématique de l’art contemporain : le 59Rivoli. « Devant, la foule, des millions de passants, cette foule qui coule d’un air indifférent, cette foule qui marche comme à un enterrement, cette foule qui ne voit plus, ne prête plus attention à ce qui s’offre à ses yeux. Elle voit sans regarder, trop occupée à contempler un écran en lieu et place de la vie réelle, coincée dans une bulle qui l’isole du monde extérieur. Elle marche, circule sans réflexion au milieu d’un tumulte d’images, d’informations, raz-de-marée auquel elle s’est habituée à force d’y être noyée. »
Comment pousser ces gens à lever la tête, à réagir ? La réponse de ce collectif d’étudiants à l’imagination plus que fertile ? L’absurde. « Attiser la curiosité, inviter les passants à lever les yeux et à se demander pourquoi six costumes de légumes géants pendent sur un immeuble en plein Paris ? L’important est cette remise en question de l’affiche, de l’image, essentielle pour contrer la terrible pollution visuelle dont nous sommes tous des victimes inconscientes. »
« Ces visages coincés dans la chair végétale, ce sont leurs camarades de classe, leurs amis, mais aussi de parfaits inconnus pour beaucoup. Pourtant, ils ont tous un point commun avec nous : ce sont des êtres humains. Sauf que ces malheureux sont coincés dans ce costume, travestis dans cet état d’esprit de légumes végétatifs, béats, ignares. »
Prenant le parti du dessin en noir et blanc, appuyant encore davantage le contraste avec la réalité, le collectif obtient des panneaux nets, clairs, précis, tranchants, qui deviennent le centre de l’attention par leur luminosité, leur démesure et leur absurdité notoire. Ce que nous dit ce collectif à travers ces légumes étranges et monumentaux, c’est que nous, « passants, lecteurs, nous ne le sommes pas ! Nous sommes des êtres libres, capables de raisonner, libres de réagir : nous ne sommes pas des légumes, nous devrions tous nous en réjouir et en profiter ! » Nos jardiniers de la convivialité arrachent les mauvaises herbes de l’image-gavage, de « l’info consommation » à travers ces « planches encyclopédiques ». Le message est simple et efficace : être vivant, ne pas végéter, mais faire pousser l’humanisme, le savoir-vivre et le savoir-penser, repousser la banalité. « Ce n’est pas une affiche ni une publicité, c’est quelque chose à part, des légumes qui poussent au coeur de la ville, comme sortis d’un autre monde. Ils sont arrivés sans se poser de questions, se sont mis en place, et n’attendent désormais plus qu’un regard pour exister. » A savourer sans modération !
Paul Huber, professeur de dessin à l’Ecole Estienne, a suivi le projet du collectif :
« Estienne est une école qui préserve et transmet des savoirs et des savoir-faire étroitement liés au matériau papier. Participer à ce concours était une belle opportunité pour inciter les étudiants à réfléchir à nouveau à la relation qu’ils entretiennent avec la matière et le support papier. Il était intéressant de s’appuyer sur l’histoire d’un établissement marqué par sa mission patrimoniale, continuant d’allier tradition et innovation, en élaborant un projet conjuguant l’esprit des métiers d’arts et les possibilités offertes par le numérique. L’idée a été de faire participer les étudiants de manière collective en petits groupes, selon les thématiques qu’ils souhaitaient développer. Ils ont pu ainsi représenter globalement leur école et, en gagnant, la valoriser. Les cinq étudiants lauréats ont défendu un crédo : celui de l’absurde, de l’incongru, dans un projet réalisé collectivement autour d’une idée simple mais forte, aux influences proches du dadaïsme et du surréalisme.»
L’avis du 59Rivoli Muriel Ryngaert, Administratrice et Aurélien Ettori Dufour, chargé événementiel ; membres du jury de la catégorie « façade » :
« Mais serions-nous devenus des légumes à fréquenter cette Rue de Rivoli, empire de la consommation ? Pour cette façade des Canson® Art School Awards 2016, réalisée par un collectif d'étudiants, l'humour et la poésie sont de mise. Une série très plastique de personnages déguisés en légumes viennent habiter la façade du 59, pour nous re-végétaliser et dénoncer avec fantaisie ce monde consumériste tout en valorisant la dimension artistique et donc précieuse de ce lieu dédié aux arts. C'est avec une grande joie et un grand éclat de rire que notre collectif accueille cette nouvelle façade. »
L’Ecole Estienne (ESAIG) de Paris mise à l’honneur !
L’Ecole Estienne (ESAIG) de Paris remporte cette année le Prix Façade. La création de l’école municipale professionnelle des arts et industries du Livre avait été décidée par la ville de Paris en 1887 ; le nom d’« Estienne » a été donné à la nouvelle école, pour relier cette école du livre à la tradition humaniste des Estienne, dynastie d’imprimeurs de la Renaissance. L’établissement, dédié à l’origine à l’imprimerie, est devenu aussi école du design de communication et des métiers d’art du Livre. En 2009, l’École Estienne a eu 120 ans et continue d'allier innovation et tradition. Pour former professionnels d’excellence, qu’ils soient imprimeurs, graphistes, designers ou éditeurs, pour enrichir la modernité de la tradition, à toutes les époques, le souci constant de l’École a été de mettre à la disposition des professeurs et des étudiants, les technologies les plus modernes et les plus performantes, depuis l’introduction de la linotype en 1905 jusqu’à la presse numérique en 2005 et le CTP numérique aujourd’hui.
www.ecole-estienne.paris/
www.ecole-estienne.paris/
Un collectif artistique prometteur !
Ce jeune collectif est composé de cinq étudiants âgés de 17 à 18 ans, en première année de Mise à Niveau des Arts Appliqués (MANAA) de l’Ecole Estienne de Paris, au début de leur formation, réunis autour d’une même envie : celle de vouloir faire passer un message à travers la joie, l’humour, le second degré.
Ce groupe d’étudiants aux inspirations différentes, de Joe Coleman en passant par le japonais Miyazaki et Winsor Mc Cay ont mobilisé leurs cultures pour ne former qu’une seule et même entité artistique.
Ce groupe d’étudiants aux inspirations différentes, de Joe Coleman en passant par le japonais Miyazaki et Winsor Mc Cay ont mobilisé leurs cultures pour ne former qu’une seule et même entité artistique.