Disparition de Roger Planchon. L’Adami salue la mémoire d’un grand metteur en scène

Le Conseil d’administration de l’Adami, son Président Philippe Ogouz et son Directeur général Bruno Boutleux, ont appris avec une immense tristesse la disparition de Roger Planchon.
Né en 1931, n’ayant jamais cessé de revendiquer ses origines rurales et de se définir comme « metteur en scène et cow-boy », Roger Planchon restera un nom incontournable du théâtre d’après-guerre.


Homme de théâtre accompli et fer de lance de la décentralisation dramatique, Roger Planchon consacre toute sa vie à la diffusion du théâtre d’art en province, détermination qu’il racontera dans ses mémoires publiées en 2004.
Ce grand serviteur du théâtre public, infatigable des planches, n’aura de cesse de créer toute sa vie, insatiable et touche à tout : metteur en scène, acteur, auteur, cinéaste.

Pris tôt par la passion du théâtre, il fonde à Lyon sa propre troupe en 1950 à l'âge de 19 ans et crée dans cette ville le Théâtre de la Comédie en 1952.
En 1957, il fonde le Théâtre de la Cité de Villeurbanne, qui deviendra le Théâtre national populaire en 1972. Roger Planchon élabore une réflexion critique sur les œuvres, instaurant un débat sur le rôle que le théâtre joue et doit selon lui jouer dans la société.

En plein Mai 68, Roger Planchon réunit des directeurs de théâtres populaires et des maisons de la culture pour exiger la « liberté pour les artistes » dans la « Déclaration de Villeurbanne ».
Après Patrice Chéreau en 1972, il appelle en 1986 Georges Lavaudant à la codirection du TNP, contribuant ainsi à former de grands directeurs de théâtre impressionnés par sa force de travail. Il offre au TNP une renommée internationale incontestée, lui assurant une place majeure dans le cercle de l’Union des Théâtres de l’Europe.

A 73 ans, il quitte la direction du TNP pour retrouver le statut de directeur d'une jeune compagnie, le Studio 24.
Largement influencé par Jean Vilar, Roger Planchon a puisé dans tous les répertoires et revisité les grandes œuvres pour en donner une lecture contemporaine, souhaitant toujours rapprocher les auteurs de leur public.
Ayant une dévotion sans faille pour Ingmar Bergman, Roger Planchon s’illustre aussi dans le domaine cinématographique avec la réalisation de Louis, enfant roi en 1991, et Lautrec en 1997.

Durant toute sa carrière, Roger Planchon a monté les pièces des grands noms du théâtre – Ionesco, Molière, Corneille, Marivaux, Amadov, Pinter. Interprète magistral, il a aussi dirigé sur scène des comédiens tels que Michel Serrault, Jean Carmet, Annie Girardot ou encore Robin Renucci.
Il y a quelques semaines à peine, Roger Planchon jouait Amédée ou Comment s'en débarrasser d'Eugène Ionesco au Théâtre Silvia-Monfort à Paris, et préparait un spectacle sur Sade.

Roger Planchon. Metteur en scène français. Né à Saint-Chamond le 12 septembre 1931. Décédé à Paris le 12 mai 2009

Biographie de Roger Planchon par www.evene.fr/

Homme de théâtre accompli aimant se définir comme 'un comédien et un cow-boy', Roger Planchon est un nom incontournable du théâtre d'après-guerre, du Théâtre national populaire de Villeurbanne qu'il dirige depuis 1957. Tout commence dans une banque où le jeune homme s'ennuie ferme derrière son comptoir et décide audacieusement de participer à un concours de théâtre amateur qu'il remporte. Cela lui permet de se lancer sur les planches et de fonder en 1952 le théâtre de la Comédie à Lyon. Là, l'ambitieux Roger Planchon monte Brecht, Vinaver, Adamov... Influencé par Jean Vilar, il met un point d'honneur à signer des mises en scène modernes afin de dépoussiérer ces classiques. A Paris, on l'acclame pour ses interprétations des pièces de Shakespeare et Marivaux. Présent au cinéma, il joue dès 1956 dans 'Un condamné à mort s'est échappé', puis dans 'Grand Frère' de Francis Girod en 1981, 'La Septième Cible' de Pinoteau... Auteur, il sort de sa plume 'Bleu, blanc, rouge ou les libertins' la veille de Mai 1968, 'La Remise', 'Le Cochon noir', 'Alice, par d'obscurs chemins', 'Gilles de Rais', 'Fragile forêt', 'Le Radeau de la méduse' en 1991... Lyonnais de coeur, il continue à officier pour son théâtre à Villeurbanne, combattant pour la décentralisation de la culture, tout en mettant en scène ses propres pièces. En 1991, il réalise 'Louis, enfant roi', sur la jeunesse du Roi Soleil, puis 'Lautrec' en 1997, tandis que sur les planches, 'Georges Dandin', 'L' Avare' et 'Tartuffe' sont toujours à l'honneur. Après un rôle dans le téléfilm, 'Leclerc, un rêve d'Indochine', Roger Planchon publie en 2004 ses mémoires, 'Apprentissages', dans lequel il raconte une vie consacrée à la diffusion du théâtre en Province. Il meurt d'une crise cardiaque en 2009, quelques mois après avoir mis en scène la pièce macabre d'Eugène Ionesco 'Amédée ou comment s'en débarrasser'.

pierre aimar
Mis en ligne le Jeudi 14 Mai 2009 à 23:57 | Lu 989 fois
pierre aimar
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