Un disque (1CD Virgin Classics) qui fait désormais référence
Gorgé de lyrisme conquérant et d’espoir, le Concerto pour Violon a été composé par un Beethoven de trente-six ans. Renaud Capuçon lui en a trente trois, et jamais son violon n’a semblé imposer une telle éclatante sonorité. De son attachante personnalité, à la fois sage et facétieux, Capuçon illumine ce pilier de la littérature violonistique en y imprimant sa propre sensibilité toute empreinte de légèreté et profonde spiritualité.
Son jeu, lumineux, chatoyant, élégant nous permet de retrouver un Beethoven décrassé, décapé, rénové, où les épisodes chambristes côtoient avec bonheur d’autres moments plus épiques. La sonorité voulue par le musicien est toujours soignée, d’une finesse sans égale, riche, souriante. Chapeau bas à l’écoute du Larghetto, au climat empreint de sérénité, avec en plus ce sentiment de plénitude, feutré, comme murmuré.
Comme charmé, enivré, hypnotisé par le jeu virtuose, polyvalent, chantant de son soliste, Yannick Nézet-Séguin, à la tête de l’Orchestre Philarmonique de Rotterdam déploie un voile nuptial tout bonnement somptueux.
Changement d’atmosphère et de décor avec le Concerto pour Violon d’Erick Wolfgang Korngold, composé lors de son exil américain, surprenant surtout pour son aspect cinématographique. Tant il est vrai qu’à l’époque Korngold travaillait pour les studios d’Hollywood. Tel un kaléidoscope, l’œuvre présente donc un amalgame de plusieurs de ses musiques de film. On reconnaît donc dans le premier mouvement les lignes mélodiques d’Another Drawn (1937) et Juarez (1939). La romance du deuxième mouvement reprend avec talent le thème du film Anthony Adverse (1936) alors que le finale, un allegro assai vivace, comporte de virtuoses variations du film The Prince and the pauper (1937). On le voit, une ratatouille cinématographique intelligemment élaborée qui s’écoute avec dévotion, d’autant que l’interprétation que proposent ici Renaud Capuçon et Yannick Nézet-Séguin est tout à fait fascinante, le violoniste réussissant à transcender les immenses difficultés techniques de la partition pour en livrer toute l’émotion qui s’y rattache.
On l’aura compris. Un disque sublime, forcément sublime… Pour reprendre une expression célèbre.
Christian Colombeau
Son jeu, lumineux, chatoyant, élégant nous permet de retrouver un Beethoven décrassé, décapé, rénové, où les épisodes chambristes côtoient avec bonheur d’autres moments plus épiques. La sonorité voulue par le musicien est toujours soignée, d’une finesse sans égale, riche, souriante. Chapeau bas à l’écoute du Larghetto, au climat empreint de sérénité, avec en plus ce sentiment de plénitude, feutré, comme murmuré.
Comme charmé, enivré, hypnotisé par le jeu virtuose, polyvalent, chantant de son soliste, Yannick Nézet-Séguin, à la tête de l’Orchestre Philarmonique de Rotterdam déploie un voile nuptial tout bonnement somptueux.
Changement d’atmosphère et de décor avec le Concerto pour Violon d’Erick Wolfgang Korngold, composé lors de son exil américain, surprenant surtout pour son aspect cinématographique. Tant il est vrai qu’à l’époque Korngold travaillait pour les studios d’Hollywood. Tel un kaléidoscope, l’œuvre présente donc un amalgame de plusieurs de ses musiques de film. On reconnaît donc dans le premier mouvement les lignes mélodiques d’Another Drawn (1937) et Juarez (1939). La romance du deuxième mouvement reprend avec talent le thème du film Anthony Adverse (1936) alors que le finale, un allegro assai vivace, comporte de virtuoses variations du film The Prince and the pauper (1937). On le voit, une ratatouille cinématographique intelligemment élaborée qui s’écoute avec dévotion, d’autant que l’interprétation que proposent ici Renaud Capuçon et Yannick Nézet-Séguin est tout à fait fascinante, le violoniste réussissant à transcender les immenses difficultés techniques de la partition pour en livrer toute l’émotion qui s’y rattache.
On l’aura compris. Un disque sublime, forcément sublime… Pour reprendre une expression célèbre.
Christian Colombeau