Jean-Auguste-Dominique Ingres, François Ier reçoit les derniers soupirs de Léonard de Vinci, 1818, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de Paris (détail)
En contrepoint des “period-rooms” qui composent le parcours permanent du musée, embrassant, à l’échelle du territoire dracénois, l’histoire des arts et l’évolution du goût, l’exposition Passion Renaissance, présentée du 16 novembre 2024 au 23 mars 2025, rassemble un corpus de vingt-sept œuvres provenant de musées français et italiens.
« Notre intention est de présenter de manière originale une ‘’histoire de l’histoire de l’art’’. » annonce Yohan Rimaud, conservateur en chef du musée. L’ensemble réuni évoque les mythes créés autour des figures de la Renaissance et de leur vie dans l’esprit et la veine “troubadour” des peintres romantiques. Léonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël et François Ier en sont les points d’orgue livrant une approche sensible - accessible à tout public - de l’historicisme du XIXe, nourri des anecdotes, véridiques ou inventées qui ont tout à la fois imprimé cette représentation du passé et la mémoire collective.
« Notre intention est de présenter de manière originale une ‘’histoire de l’histoire de l’art’’. » annonce Yohan Rimaud, conservateur en chef du musée. L’ensemble réuni évoque les mythes créés autour des figures de la Renaissance et de leur vie dans l’esprit et la veine “troubadour” des peintres romantiques. Léonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël et François Ier en sont les points d’orgue livrant une approche sensible - accessible à tout public - de l’historicisme du XIXe, nourri des anecdotes, véridiques ou inventées qui ont tout à la fois imprimé cette représentation du passé et la mémoire collective.
Une mythologie en images
Michel Dumas, Fra Angelico da Fiesole, (détail), 1844, Musée de Langres
Au XIXe siècle, alors que s’élabore un “roman national”, en France comme dans nombre d’états européens, la redécouverte de textes anciens, conjuguée à l’édition de biographies d’artistes de la Renaissance, connaît un essor littéraire sans précédent. Offrant d’inépuisables sources iconographiques, ces écrits susciteront une approche plus romanesque qu’historique de la vie et des recherches artistiques des maîtres du passé. Une mythologie des grands peintres est à l’œuvre.
« Si, dans son propos, l’exposition s’appuie sur les légendes construites autour de figures de la Renaissance, son ambition est aussi d’en saisir les raisons et les effets. Car l’engouement que suscite cette période de l’histoire, est motivé, durant la première moitié du XIXe siècle, par la volonté de se réapproprier un passé que la Révolution française a considérablement mutilé. », explique Grégoire Hallé, commissaire de l’exposition.
Aussi, Passion Renaissance souligne le désir partagé au XIXe siècle, de renouer avec un passé, qu’il soit réel ou rêvé, en donnant notamment une lecture incarnée, romancée et mythifiée des grands maîtres renaissants qui se sont érigés en références exemplaires dans l’histoire des arts pour leur excellence et leur influence sur les artistes. « C’est aussi, pour le musée, un moyen de montrer au public que le regard porté sur certains créateurs varie en fonction des époques. Les grandes gloires vont et viennent, certaines disparaissent et d’autres ressuscitent. Puis il y a les grandes figures tels que Raphaël, Léonard ou Michel-Ange qui sont toujours des héros aujourd’hui. À travers ce florilège, nous pointons l’approche relative, selon l’époque et son contexte, que chacun peut avoir des artistes et de l’aura que l’on leur accorde », complète Yohan Rimaud.
« Si, dans son propos, l’exposition s’appuie sur les légendes construites autour de figures de la Renaissance, son ambition est aussi d’en saisir les raisons et les effets. Car l’engouement que suscite cette période de l’histoire, est motivé, durant la première moitié du XIXe siècle, par la volonté de se réapproprier un passé que la Révolution française a considérablement mutilé. », explique Grégoire Hallé, commissaire de l’exposition.
Aussi, Passion Renaissance souligne le désir partagé au XIXe siècle, de renouer avec un passé, qu’il soit réel ou rêvé, en donnant notamment une lecture incarnée, romancée et mythifiée des grands maîtres renaissants qui se sont érigés en références exemplaires dans l’histoire des arts pour leur excellence et leur influence sur les artistes. « C’est aussi, pour le musée, un moyen de montrer au public que le regard porté sur certains créateurs varie en fonction des époques. Les grandes gloires vont et viennent, certaines disparaissent et d’autres ressuscitent. Puis il y a les grandes figures tels que Raphaël, Léonard ou Michel-Ange qui sont toujours des héros aujourd’hui. À travers ce florilège, nous pointons l’approche relative, selon l’époque et son contexte, que chacun peut avoir des artistes et de l’aura que l’on leur accorde », complète Yohan Rimaud.
Raconter des histoires pour figurer l’histoire
Celui que l’on considère comme l’un des pères de l’histoire de l’art - le peintre, écrivain et architecte toscan Giorgio Vasari (1511-1574) - a légué à la postérité Les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes, retraçant la carrière des grands artistes de la Renaissance, de Cimabue à Botticelli, de Giotto à Mantegna… Maintes fois traduit et republié entre 1803 et 1842 cet ouvrage, à l’instar du théâtre shakespearien ou des récits de Walter Scott, va devenir un creuset de réinterprétations picturales offrant la part belle à l’imaginaire.
Dans cet élan, l’époque sera propice à la traduction, la diffusion et la relecture de biographies des XVIe et XVIIe siècles, telles La vita di Michelangelo d’Ascanio Condivi (1563), La Recepte véritable de Bernard Palissy (1563), La vie de Benvenuto Cellini écrite par lui-même (en 1558) ou encore Le Maraviglie dell’arte de Carlo Ridolfi (1648).
« Lorsqu’on évoque Léonard, Michel-Ange, Raphaël ou le Titien, on a l’impression que ces grandes figures appartiennent à un monde irréel et merveilleux où le génie humain aurait par magie donné naissance à des standards devenus universels dans l’art et la peinture » rappelle Grégoire Hallé.
Par leur puissance narrative, la maestria de leur exécution et leur colorisme flamboyant, les génies de la Renaissance fascinent les peintres du XIXe et s’érigent en modèles voire en références absolues. En témoigne, une toile, conservée au sein des collections du musée : L’ascension de François Ier à la Sainte-Baume, qui a motivé le projet de l’exposition. Signé du peintre marseillais Prosper-François Barrigue de Fontainieu, le tableau de grand format figure le roi et la reine Claude sur le massif provençal en train d’observer les plans du site avant sa rénovation. L’œuvre de grand format, réalisée pour le château de Fontainebleau, faisait partie d’un vaste décor qui fut démantelé et envoyé en dépôt dans différents musées, dont celui de Draguignan. Cet épisode, tiré du règne de François Ier, participe des anecdotes dont les peintres du XIXe siècle sont particulièrement friands pour offrir une vision parlante et vivante de la Renaissance, teintant de scènes anecdotiques, avec liberté, inventivité et brio, une peinture se voulant historique. Cette approche et cette volonté, s’expriment, notamment dans l’œuvre imposante de Michel Dumas (1812-1885), Fra Angelico Da Fiesole (Musée d’Art et d’Histoire de Langres), présentée en ouverture de l’exposition. Figurant le moine-peintre, l’artiste lyonnais représente la méditation tant spirituelle qu’artistique du maître de la pré-renaissance, renversant à ses pieds un petit pot de peinture rouge. Campe-t-il le désarroi du peintre devant la difficulté de son art en y mêlant le symbole du sang versé par le Christ ? Tel est l’immense pouvoir de suggestion de l’ensemble des relectures iconographiques, chargées de symboles, qui composent le parcours de l’exposition.
Dans cet élan, l’époque sera propice à la traduction, la diffusion et la relecture de biographies des XVIe et XVIIe siècles, telles La vita di Michelangelo d’Ascanio Condivi (1563), La Recepte véritable de Bernard Palissy (1563), La vie de Benvenuto Cellini écrite par lui-même (en 1558) ou encore Le Maraviglie dell’arte de Carlo Ridolfi (1648).
« Lorsqu’on évoque Léonard, Michel-Ange, Raphaël ou le Titien, on a l’impression que ces grandes figures appartiennent à un monde irréel et merveilleux où le génie humain aurait par magie donné naissance à des standards devenus universels dans l’art et la peinture » rappelle Grégoire Hallé.
Par leur puissance narrative, la maestria de leur exécution et leur colorisme flamboyant, les génies de la Renaissance fascinent les peintres du XIXe et s’érigent en modèles voire en références absolues. En témoigne, une toile, conservée au sein des collections du musée : L’ascension de François Ier à la Sainte-Baume, qui a motivé le projet de l’exposition. Signé du peintre marseillais Prosper-François Barrigue de Fontainieu, le tableau de grand format figure le roi et la reine Claude sur le massif provençal en train d’observer les plans du site avant sa rénovation. L’œuvre de grand format, réalisée pour le château de Fontainebleau, faisait partie d’un vaste décor qui fut démantelé et envoyé en dépôt dans différents musées, dont celui de Draguignan. Cet épisode, tiré du règne de François Ier, participe des anecdotes dont les peintres du XIXe siècle sont particulièrement friands pour offrir une vision parlante et vivante de la Renaissance, teintant de scènes anecdotiques, avec liberté, inventivité et brio, une peinture se voulant historique. Cette approche et cette volonté, s’expriment, notamment dans l’œuvre imposante de Michel Dumas (1812-1885), Fra Angelico Da Fiesole (Musée d’Art et d’Histoire de Langres), présentée en ouverture de l’exposition. Figurant le moine-peintre, l’artiste lyonnais représente la méditation tant spirituelle qu’artistique du maître de la pré-renaissance, renversant à ses pieds un petit pot de peinture rouge. Campe-t-il le désarroi du peintre devant la difficulté de son art en y mêlant le symbole du sang versé par le Christ ? Tel est l’immense pouvoir de suggestion de l’ensemble des relectures iconographiques, chargées de symboles, qui composent le parcours de l’exposition.
Info+
Musée des Beaux-Arts de Draguignan
9 rue de la République
83300 Draguignan
mba-draguignan.fr
Ouvert tous les jours de 10h à 18h sauf le mardi.
Gratuit le 1er dimanche du mois.
Fermé les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre.
9 rue de la République
83300 Draguignan
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Ouvert tous les jours de 10h à 18h sauf le mardi.
Gratuit le 1er dimanche du mois.
Fermé les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre.