Elektra, de Richard Strauss, Opéra de Marseille, du 7 au 10 février 2013

Le rideau se lève sans prélude sur la cour intérieure du palais de Mycènes. Des servantes commentent l’étrange comportement d’Elektra, fille ainée du roi Agamemnon, assassiné quelques années auparavant, et elles battent la plus jeune d’entre elles qui a pris la défense de la princesse.


Elektra paraît. Dans un grand monologue, elle répète l’histoire du meurtre de son père par sa mère Clytemnestre et l’amant de cette dernière, Aegisthus. Elle appelle Agamemnon par son nom et souhaite le retour de son frère Oreste, car selon sa volonté, ce sera lui qui exécutera la vengeance sur Clytemnestre et sur Aegisthus, avec la hache même qui tua son père et qu’elle tient cachée.

Le cours de son imagination est interrompu par sa jeune soeur Chrysothémis qui vient l’avertir que Clytemnestre veut la faire enfermer. Si seulement Elektra voulait cesser de menacer leur mère, elles pourraient mener une existence normale de femmes et de mères, au lieu d’être comme en prison dans le palais.
Des bruits en coulisses annoncent l’arrivée de Clytemnestre accompagnée de sa suite. Chrysothémis supplie Elektra d’éviter la confrontation, mais la fière princesse demeure pour faire face à sa mère tandis que sa soeur, plus faible, s’enfuit.

Soutenue par sa confidente et sa porteuse de traîne, Clytemnestre entre. Seule avec sa fille, encouragée par le mutisme d’Elektra, Clytemnestre se confie à elle. La perte du sommeil et la peur du châtiment sont en train de la détruire, dit-elle ; que peut-elle faire ? Elektra répond qu’elle n’a pas procédé aux bons sacrifices. Ce que réclame l’autel, c’est le sang d’une femme impure et le sacrifice doit être célébré par un homme, un étranger, « mais de cette maison ». Troublée, mais néanmoins pleine d’espoir, la reine tente d’éclaircir cette prédiction, mais Elektra pose soudain des questions sur son frère Oreste. Quand reviendra-t-il ? Elle accuse sa mère de travailler à sa perte et, mise au défi de nommer la victime nécessaire au sacrifice, Elektra hurle que c’est Clytemnestre elle-même.

La reine est ébranlée mais sa confidente fait irruption sur scène et lui murmure quelque chose qui semble tout changer… Dans un rire dément, Clytemnestre sort, laissant sa fille perplexe.
Le mystère est bientôt éclairci par Chrysoth2mis : Oreste est mort, piétiné par son cheval selon deux étrangers venus dans le palais. Son espoir anéanti du retour du prodigue et de sa revanche, Elektra essaie de convaincre sa soeur de l’aider à tuer les souverains coupables. Chrysothémis est plus jeune, plus forte, elle pourra brandir la hache. Alors que la jeune fille recule terrorisée et s’enfuit, Elektra décide de le faire seule et commence la recherche de la hache- celle là même qui tua Agammenon- qu’elle a enterré pour le jour fatidique ou justice sera rendue. A présent, un des étrangers entre, l’interrompant. Il la prend pour une servante, tant son apparence est misérable et se présente comme le messager qui apporte la mort d’Oreste.

Jamais Elektra ne fut si proche du désespoir. En tremblant, Elektra lui demande qui il est. « Les chiens de la maison ne me reconnaissent pas, dit-il, mais pas ma propre soeur ! ».
En pleurant, Elektra tombe dans les bras d’Oreste. Dans un calme presque insupportable, elle lui avoue qu’elle n’a vécu uniquement pour que son retour lui permette de venger le meurtre d’Agamemnon. C’est cela qu’il est venu accomplir, dit-il, et elle ajoute qu’un homme qui fait un tel acte est béni du ciel. Puis le gardien d’Oreste le prévient que la reine l’attend à l’intérieur et il rentre dans le palais.
Elektra arpente sauvagement la cour, se lamentant d’avoir oublié de donner à Oreste la hache, oubli sans importance puisque le cri d’agonie de Clytemnestre retentit bientôt en coulisse. « Frappe encore » est la réponse d’Elektra. La cour est bientôt remplie de servantes hystériques, suivies de Chrysothémis ; craignant pour leur vie, elles s’enfuient. Et dans l’obscurité –car la nuit est tombée – Aegisthus apparaît, réclamant de la lumière. Surpris par la docilité d’Elektra, qui ne l’a pas gratifié de ses rebuffades habituelles, il pénètre dans le palais pour, quelques secondes plus tard, hurler comme le faisait Clytemnestre. « Agamemnon vous entend » exulte Elektra. C’est le moment qu’elle a attendu depuis de nombreuses années. Chrysothémis survient pour confirmer qu’Oreste est vainqueur et que les enfants d’Agamemnon sont libres. Elektra se déchaine, célébrant sa victoire, mais l’explosion de tant d’émotions a eu raison de son corps. Epuisée, elle meurt, tandis que l’orchestre continue de jouer le motif d’Agamemnon.
André Segond

Opéra en 1 acte
Livret de Hugo von Hofmannsthal
Création à Dresde, Opéra, le 25 janvier 1909
Dernière représentation à l’Opéra de Marseille, le 16 mars 2003
Production : Opéra de Marseille
Direction Musicale : Pinchas Steinberg (Assistant : Didier Lucchesi)
Mise En Scène : Charles Roubaud (Assistant : Bernard Monforte)
Décors : Emmanuelle Favre
Costumes : Katia Duflot
Lumières : Marc Delamézière

Elektra..............Jeanne-MichèleCHARBONNET
Chrysothémis..............Ricarda MERBETH
Clytemnestre..............Marie-Ange TODOROVITCH
Aegisthe……….Patrick RAFTERY
Oreste………Nicolas CAVALLIER
Précepteur d’Oreste………Erick FREULON
Jeune serviteur………Avi KLEMBERG
Vieux serviteur………Christophe FEL
1ère servante..............Lucie ROCHE
2ème servante..............Christine TOCCI
3ème servante..............Simona CARESSA
4ème servante..............Bénédicte ROUSSENQ
5ème servante..............Sandrine EYGLIER
La Surveillante..............Anne-Marguerite WERSTER
La confidente..............Marianne POBBIG
La suivante..............Brigitte HERNANDEZ
6 domestiques :Mélanie AUDEFROY, Sophie OINVILLE, Jeanne ROCCHESANI, Florence LAURENT, Ariane STAMBOULIDÈS, Laurence STEVAUX

Orchestre et Choeur de l’Opéra de Marseille

Jeudi 7, Mercredi 13, Samedi 16 Février 2013 à 20h
Dimanche 10 Février 2013 à 14h30

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 3 Janvier 2013 à 16:46 | Lu 710 fois
Pierre Aimar
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