Tout d’abord, il est bien évident que le besoin d’un décor, de mobilier, donc d’indiquer une localisation particulière se fait sentir lorsqu’un aspect particulier de l’existence est mis en avant. Or, ici, c’est l’existence elle-même qu’on entend montrer ; c’est la raison pour laquelle la situer en un lieu précis n’aurait pas de sens.
Ensuite, l’absence de décor – l’absence de points de repère – est le reflet de l’absence d’histoire : ici, en effet, ni point de départ, ni progrès, ni dénouement. Et logiquement, nos deux compères ne font rien : la phrase « il n’y a rien à faire » revient comme un refrain tout au long de la pièce.
Mais alors, n’ayant rien à faire, pourquoi restent-ils ? Ce n’est pas qu’ils n’envisagent pas de partir – « Allons-y. », répètent-ils –, mais où iraient-ils ? Et s’ils s’agitent parfois, leurs allées et venues ne les mènent nulle part et ne font que davantage ressortir l’absurdité de leur situation.
Ainsi, déroutante au départ, cette absence de décor et d’intrigue s’éclaire lorsqu’on la lit comme signe tangible de l’absence intérieure de repères et de but dont les personnages sont affligés. Comme l’écrit Martin Esslin : « Le théâtre de l’absurde a renoncé à argumenter sur le thème de la condition humaine ; il la représente simplement en être, en termes de représentations concrètes sur scène. ».
C’est donc ainsi, sur une scène vide, que Beckett a choisi de montrer l’absurdité de la vie humaine telle qu’on pouvait la ressentir au lendemain des horreurs de la seconde guerre mondiale –et telle qu’on serait tenté de la ressentir encore aujourd’hui... C’est ce qui fait toute l’actualité de En attendant Godot.
Navjot K. Randhawa et Frédéric Moronval.
En attendant Godot était joué à l'Athénée-Théâtre Louis Jouvet, du 5 au 28 mars 2009
Mise en scène : Bernard Lévy
Avec : Gilles Arbona, Thierry Bosc, Garlan Le Martelot, Georges Ser, Parick Zimmermann
Décor : Giulio Lichter
Téléchargement ci-dessous (clic sur logo fichier Word) de la traduction du document original écrit par Navjot K. Randhawa et traduit par Frédéric Moronval
Athénée-Théâtre Louis Jouvet
square de l'opéra-Louis Jouvet
7 rue Boudreau
75009 Paris
Ensuite, l’absence de décor – l’absence de points de repère – est le reflet de l’absence d’histoire : ici, en effet, ni point de départ, ni progrès, ni dénouement. Et logiquement, nos deux compères ne font rien : la phrase « il n’y a rien à faire » revient comme un refrain tout au long de la pièce.
Mais alors, n’ayant rien à faire, pourquoi restent-ils ? Ce n’est pas qu’ils n’envisagent pas de partir – « Allons-y. », répètent-ils –, mais où iraient-ils ? Et s’ils s’agitent parfois, leurs allées et venues ne les mènent nulle part et ne font que davantage ressortir l’absurdité de leur situation.
Ainsi, déroutante au départ, cette absence de décor et d’intrigue s’éclaire lorsqu’on la lit comme signe tangible de l’absence intérieure de repères et de but dont les personnages sont affligés. Comme l’écrit Martin Esslin : « Le théâtre de l’absurde a renoncé à argumenter sur le thème de la condition humaine ; il la représente simplement en être, en termes de représentations concrètes sur scène. ».
C’est donc ainsi, sur une scène vide, que Beckett a choisi de montrer l’absurdité de la vie humaine telle qu’on pouvait la ressentir au lendemain des horreurs de la seconde guerre mondiale –et telle qu’on serait tenté de la ressentir encore aujourd’hui... C’est ce qui fait toute l’actualité de En attendant Godot.
Navjot K. Randhawa et Frédéric Moronval.
En attendant Godot était joué à l'Athénée-Théâtre Louis Jouvet, du 5 au 28 mars 2009
Mise en scène : Bernard Lévy
Avec : Gilles Arbona, Thierry Bosc, Garlan Le Martelot, Georges Ser, Parick Zimmermann
Décor : Giulio Lichter
Téléchargement ci-dessous (clic sur logo fichier Word) de la traduction du document original écrit par Navjot K. Randhawa et traduit par Frédéric Moronval
Athénée-Théâtre Louis Jouvet
square de l'opéra-Louis Jouvet
7 rue Boudreau
75009 Paris