Kishin Shinoyama (né en 1940), Sans titre, de la série Death Valley, 1969, don de l’artiste, 1975
Aux grandes expositions rétrospectives - Les Clergue d'Arles en 2014 et Oser la photographie en 2015 - succèdent des accrochages thématiques, qui placent chaque année la collection sous un jour nouveau. Un cycle prenant pour sujet des thèmes incontournables de l'histoire de l'art a été entamé sur les questions du corps, de l'architecture et du portrait, et se poursuit aujourd'hui avec celle du paysage. Car le Réattu, en plus d'être un musée et un monument, c'est aussi une vue.
Le musée bénéficie en effet d'une perspective idyllique sur le Rhône qui constitue sa plus belle carte postale, sa première « photographie ». En s'installant ici, les chevaliers de Malte inventaient, probablement sans l'imaginer, un paysage parfaitement cadré, qui allait aimanter la vision des artistes des siècles plus tard. Le premier fut Jacques Réattu, auquel succédèrent de nombreux peintres, sculpteurs et photographes, tous fascinés par cet environnement sculpté par les caprices de l'eau et du vent.
Vue. Cadre. Perspective. Ces termes, hérités de la peinture, se retrouvent dans le vocabulaire de la photographie. Ils traduisent l'idée d'une découpe dans le réel opérée par l'artiste, qui prélève un élément du pays qui l'entoure pour en faire un « paysage » digne d'être regardé, commenté, admiré. D'où l'idée d'une forme d'anatomie, d'un art de la découpe appliqué au paysage, dont l'instrument n'est plus le scalpel ou le pinceau, mais l'objectif photographique.
L'exposition Anatomie du paysage, à travers une sélection de près de 130 oeuvres issues des collections du musée, illustre ainsi la diversité des regards face à l'environnement, naturel ou urbain, sauvage ou quotidien.
Elle retrace la conquête perpétuelle des photographes de nouveaux modèles et souligne leur capacité à inventer des paysages.
Certains célèbrent la beauté et le mystère de paysages rendus célèbres par d'immenses artistes, comme la montagne Sainte-Victoire de Brigitte Bauer, hantée par le souvenir de Cézanne, ou les grands parcs naturels américains photographiés par Alan Ross mais sublimés avant lui par son maître Ansel Adams. D'autres ont entrepris de défricher de nouveaux territoires photographiques, tels Robert Doisneau - créateur d'une véritable esthétique de la banlieue parisienne - ou Ambroise Tézenas, dont l'oeuvre offre une vision nouvelle des lieux les plus tragiques de notre histoire contemporaine. D'autres enfin, de Lucien Clergue et ses corps-paysages à René Mächler et ses Paysages de femmes, ont su déceler les liens subtils que le corps entretient avec la nature, repoussant toujours plus loin les limites d'un genre longtemps considéré comme mineur, mais devenu depuis une véritable conquête de l'art moderne et contemporain.
Andy Neyrotti, Commissaire d'exposition
Le musée bénéficie en effet d'une perspective idyllique sur le Rhône qui constitue sa plus belle carte postale, sa première « photographie ». En s'installant ici, les chevaliers de Malte inventaient, probablement sans l'imaginer, un paysage parfaitement cadré, qui allait aimanter la vision des artistes des siècles plus tard. Le premier fut Jacques Réattu, auquel succédèrent de nombreux peintres, sculpteurs et photographes, tous fascinés par cet environnement sculpté par les caprices de l'eau et du vent.
Vue. Cadre. Perspective. Ces termes, hérités de la peinture, se retrouvent dans le vocabulaire de la photographie. Ils traduisent l'idée d'une découpe dans le réel opérée par l'artiste, qui prélève un élément du pays qui l'entoure pour en faire un « paysage » digne d'être regardé, commenté, admiré. D'où l'idée d'une forme d'anatomie, d'un art de la découpe appliqué au paysage, dont l'instrument n'est plus le scalpel ou le pinceau, mais l'objectif photographique.
L'exposition Anatomie du paysage, à travers une sélection de près de 130 oeuvres issues des collections du musée, illustre ainsi la diversité des regards face à l'environnement, naturel ou urbain, sauvage ou quotidien.
Elle retrace la conquête perpétuelle des photographes de nouveaux modèles et souligne leur capacité à inventer des paysages.
Certains célèbrent la beauté et le mystère de paysages rendus célèbres par d'immenses artistes, comme la montagne Sainte-Victoire de Brigitte Bauer, hantée par le souvenir de Cézanne, ou les grands parcs naturels américains photographiés par Alan Ross mais sublimés avant lui par son maître Ansel Adams. D'autres ont entrepris de défricher de nouveaux territoires photographiques, tels Robert Doisneau - créateur d'une véritable esthétique de la banlieue parisienne - ou Ambroise Tézenas, dont l'oeuvre offre une vision nouvelle des lieux les plus tragiques de notre histoire contemporaine. D'autres enfin, de Lucien Clergue et ses corps-paysages à René Mächler et ses Paysages de femmes, ont su déceler les liens subtils que le corps entretient avec la nature, repoussant toujours plus loin les limites d'un genre longtemps considéré comme mineur, mais devenu depuis une véritable conquête de l'art moderne et contemporain.
Andy Neyrotti, Commissaire d'exposition
Pratique
Musée des beaux-arts
Ancien Grand Prieuré de l'Ordre de Malte
10 rue du Grand Prieuré
13200 Arles
www.museereattu.arles.fr
www.facebook.com/musee.reattu
Horaires :
10h-17h du 2 novembre au 28 février
10h-18h du 1er mars au 31 octobre
Ouvert du mardi au dimanche.
Fermé le lundi et les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre.
Ancien Grand Prieuré de l'Ordre de Malte
10 rue du Grand Prieuré
13200 Arles
www.museereattu.arles.fr
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Horaires :
10h-17h du 2 novembre au 28 février
10h-18h du 1er mars au 31 octobre
Ouvert du mardi au dimanche.
Fermé le lundi et les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre.